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BARKHANE : Dispositif d’adaptation au COVID-19 de la base aérienne projetée (BAP) de Niamey

Mise à jour  : 17/06/2020

Au cœur de la bande sahélo-saharienne (BSS), la base aérienne projetée (BAP) de Niamey est le principal point d’entrée du théâtre d’opérations. Elle sert à la fois de plateforme de lancement des opérations aériennes menées contre les groupes armés terroristes (GAT), mais aussi de hub logistique pour les vols inter-théâtres et intra-théâtre. Face au COVID-19, la BAP a su s’adapter grâce à un dispositif sanitaire qui a permis de limiter la propagation du virus et ainsi poursuivre les opérations aériennes.

Mise en place de plusieurs zones de confinement

Dès les premiers cas suspects de COVID-19 au Niger, trois zones de confinement ont été mises en place afin de surveiller les militaires atteints, de limiter la propagation du virus et de préserver la capacité opérationnelle de la BAP. Une zone pour les patients confirmés, une autre pour les cas symptomatiques et une dernière pour les cas contacts porteurs de facteurs de risques d’aggravations. Ces mesures de confinement associées à l’application stricte des gestes barrières ont été mises en place sur les conseils du médecin chef de la BAP rapidement renforcé par l’antenne chirurgicale vitale (ACV). Pour le commandant Marie, ces premières mesures doivent être appliquées par tous : « Le respect des mesures barrières est primordial pour diminuer la propagation du virus. Chacun est responsable de l’autre : la préservation de la capacité opérationnelle de la Force est l’affaire de tous ! »

Déploiement temporaire d’une ACV (Rôle 2) sur la BAP de Niamey

Composée d’une dizaine de personnels hospitaliers, cette équipe a été déployée sur la BAP de Niamey pour appuyer le Rôle 1 (antenne médicale principale de la base). Cette structure chirurgicale mobile dans toute la BSS assure le soutien au plus près des opérations engagées par la force Barkhane et les forces armées partenaires. Le commandant Marie, précise la doctrine d’emploi de l’ACV : « Notre rôle premier, c’est la prise en charge des blessés de guerre pour permettre leur stabilisation avant leur évacuation vers la France. C’est notre cœur de métier. » Déployée en moins de 8h à Niamey en prévention de patients COVID-19 dont l’état s’aggraverait, l’ACV a gardé en permanence sa capacité à intervenir sur d’éventuels blessés de guerre en provenance du Liptako nigérien.

Adaptation de la chaîne de santé opérationnelle

Ainsi, le personnel de l’ACV a composé avec celui du Rôle 1 pour assurer une permanence de soins auprès des patients COVID-19. Le commandant Marie suivait les patients au quotidien: « Nous avions formé quatre équipes paramédicales mixtes, Rôle 1 et ACV, en mesure de se relayer auprès des patients en Equipements de Protection Individuels (EPI). » Sur le plan matériel, un dispositif innovant a vu le jour sous des tentes. L’unité d’habillage et de décontamination pour les soignants reprend les procédures de risques NRBC (Nucléaires, Radiologiques, Bactériologiques, Chimiques). L’unité de soins intensifs avant évacuation est équipée par une dotation supplémentaire en équipements de protection individuels, produits de santé et matériels de réanimation. Le circuit COVID est spécifique, identifié et séparé de celui de l’accueil du blessé de guerre. Sur le plan technique, l’équipe chirurgicale s’est formée aux soins de réanimation médicale dans le contexte de la pandémie. « Nous devons être prêts, ensemble, à apporter les meilleurs soins aux patients atteints de formes sévères. Le dispositif que nous avons déployé ici permet de s’adapter au besoin en modulant l’offre de soins. Il est ainsi possible d’accueillir des patients nécessitant une ventilation mécanique ou uniquement de l’oxygène dans des conditions proches de celle de l’Elément Militaire de Réanimation du Service de Santé des Armées (EMR-SSA) déployé à Mulhouse. Notre mission est de prendre en charge les patients qui se seraient aggravés avant leur évacuation vers un Hôpital d’Instruction des Armées (HIA). » précise le commandant Marie.

Pour le militaire atteint d’une forme grave ou à risque de s’aggraver de COVID-19, comme pour le blessé de guerre, le service de santé des armées assure l’évacuation médicale stratégique depuis la BAP de Niamey vers un HIA en France dans les plus brefs délais.

Aujourd’hui, l’ACV a retrouvé son emploi d’origine au plus près des groupements tactiques désert qui poursuivent les opérations contre les groupes armés terroristes. La BAP de Niamey s’est dotée d’une Capacité d’Anesthésie Réanimation Projetable (CARP) composée d’un binôme médecin et infirmier urgentiste, qui a pris le relai de l’ACV. La CARP est une structure nouvelle, créée par le SSA spécialement pour faire face à l’épidémie de COVID-19 sur les théâtres d’opérations. Elle peut prendre en charge deux patients en réanimation, pendant 24 à 48h, le temps d’organiser leur évacuation vers la France, et plusieurs patients sous oxygène. C’est une solution adaptée à la situation épidémiologique actuelle, qui s’améliore de jour en jour. L’équipe de la CARP n’a eu aucune forme grave de COVID-19 à traiter jusqu’à présent.

     

   

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1eraoût 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA