BARKHANE : Désinfection COVID-19, un protocole opérationnel sur la Base de Niamey

Pris en charge à bord d’un CASANURSE de l’opération Barkhane, deux soldats infectés par le virus ont été rapatriés sur la BAP de Niamey. Mobilisable en permanence pour transporter des militaires blessés en opération vers les hôpitaux de campagne, le CASANURSE a été préparé de façon à transporter ces patients du fait de la contagion du virus. Pour leur part, le personnel naviguant et le personnel médical de bord étaient protégés par des équipements de protection individuels dédiés (EPI).

L’adjudant Gaël, pompier de l’air, était à la manœuvre dans cette opération de désinfection. Formé en tant qu’opérateur NRBC (Nucléaires, Radiologiques, Biologiques, Chimiques) au centre d'expertise sécurité nucléaire et défense de la base aérienne (BA) 120 Cazaux, il est particulièrement qualifié pour organiser, entre autres, les dispositifs de désinfection du personnel et des aéronefs.

A ce titre,il précise que le dispositif a été adapté au COVID-19 à partir d’une procédure de décontamination biologique: « Le risque COVID nous oblige à parfaire nos procédures d’intervention en nous basant sur de nouvelles instructions,comme les publications officielles émises par le Service de Santé des Armées. Nous nous sommes également adaptés grâce à un équipement allégé. » 

Une fois les patients pris en charge par l’équipe soignante du rôle 1 de la BAP, les pompiers de l’air ont procédé à la désinfection du personnel du CASANURSE ainsi que de leurs sacs. Un par un, le personnel a appliqué une procédure spécifique allant de la désinfection des semelles de chaussures jusqu’à la destruction des EPI utilisés. « La première chose à faire, c’est d’extraire tout ce qui est liquide en procédant à un bio nettoyage. Cela consiste à extraire tous les déchets biologiques que l’on va stocker dans des sacs bien identifiés et que l’on va traiter sous une tente spécifique. Parallèlement à cela, le personnel naviguant et médical est accueilli dans des tentes dédiées pour y retirer leurs EPI qui sont ensuite détruits. »

La seconde étape a consisté à désinfecter l’aéronef. Cette phase est très particulière pour les pompiers de l’air : « Nous avons l’habitude de désinfecter l’extérieur des aéronefs, mais c’est la première fois que nous intervenons aussi à l’intérieur. Pour ce faire, nous utilisons des produits efficaces contre le virus, validés par les industriels aéronautiques et répondant aux normes européennes. Ainsi, ils n’auront aucun effet négatif sur le matériel. »

Ce protocole de désinfection est également appliqué sur les autres bases de Barkhane accueillant des aéronefs tels que Gao et N’Djamena. L’adjudant Gaël a d’ailleurs rejoint Gao en tant que spécialiste NRBC en milieu aéronautique,afin d’appuyer le 2^e régiment de dragons, régiment d’appui NRBC, dans la mise en place de cette procédure de désinfection.

Plus largement, les vecteurs déployés dans des missions de transport de fret et de personnel en intra-théâtre sont aussi régulièrement désinfectés, même en cas de transport de patient non lié au COVID-19. Grâce à ce type de procédures et une approche globale, les interventions des pompiers de l’air sur TRANSALL C-160 et A400M participent ainsi à limiter les risques de propagation du COVID-19, au sein de la force Barkhane,contribuant ainsi à maintenir le rythme soutenu des opérations de logistique aérienne.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.