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BARKHANE : De l’action sous voile !

Mise à jour  : 31/01/2020

Le sergent-chef Benjamin a 14 ans de service. Surfeur émérite et guitariste à ses heures perdues, il cumule à 35 ans 920 sauts en parachute. Affecté au 17e régiment du génie parachutiste de Montauban, il est commando parachutiste et chef de détachement génie. En janvier 2013, il part pour son premier mandat au Mali. Depuis 2 mois, il y est de nouveau, pour sa septième projection. En 2013, il avait participé à l’ouverture du théâtre malien et sauté sur Tombouctou pour sécuriser la ville aux toutes premières heures du déclenchement de l’opération SERVAL au Mali.

Une prédisposition au métier des armes

Avec un père aviateur dans l’armée de l’Air et un oncle chuteur opérationnel au 17e RGP, c’est tout naturellement qu’il s’est orienté lui aussi vers le métier des armes. Impressionné et passionné par le récit des missions de son oncle et cette vie d’aventure et d’abnégation, il a comme lui choisit le 17e RGP et s’engage à 21 ans. Sapeur parachutiste en compagnie de combat, il décide trois ans plus tard de servir son pays autrement.  Il franchit le pas et se présente aux tests d’entrée pour devenir chuteur opérationnel.

Une formation complète et exigeante

Les tests de sélection sont difficiles : aisance dans les airs, exécution de figures dans le ciel, pilotage de la voile et précision de l’atterrissage sont des prérequis pour intégrer les commandos parachutistes. Après une formation très exigeante et sélective à l’Ecole des troupes aéroportées de Pau, il obtient, comme son oncle avant lui, son brevet de chuteur ops lors du stage n° 122. Le numéro de stage de son oncle était le 61…

Puis il est passé par le stage « Jedburgh », du nom de l’opération menée par les forces Alliées pendant la seconde Guerre mondiale qui avait pour objectif de coordonner l’action des maquis et d’équiper les résistants français et hollandais, en vue d’immobiliser les forces de l’Axe loin des côtes, au moment du débarquement en Normandie. C’est le stage de formation initial du commando parachutiste. Les rangs des GCP réunissent des militaires de tout horizon et de diverses entités avec bien souvent des cultures militaires différentes comme l’artillerie et l’infanterie qui ont une approche du combat propre. Cette formation poussée a pour objectif de donner un socle commun de savoir-faire et de compétences pour acquérir une efficacité accrue.

Durant cette seconde partie de formation, le chef Benjamin apprend à maitriser les procédures de travail et les techniques de combat spécifiques aux commandos parachutistes. A la fin de ce stage les « paras-commandos » sont rompus aux techniques de tir spécifiques, à la topographie à l’aérocordage, au saut, à l’infiltration sous voile, au combat de haute intensité et au métier de commando spécialisé.

Sa formation de chuteur ops terminée, il intègre pendant 4 mois l’Ecole nationale des sous-officiers de Saint-Maixent pour devenir sous-officier spécialiste de la destruction de munitions et d’engins explosifs conventionnels, au sein du groupe de commandos parachutistes (GCP).

Le sergent-chef Benjamin et les GCP en opération

Sa mission aujourd’hui avec ses deux équipes est d’accompagner les GCP dans toutes leurs opérations. Les GCP peuvent être déployés de 3 manières différentes : à partir d’un saut pour une infiltration sous voile et discrète, ou par une opération héliportée, ou enfin par véhicule et roulage. La durée des missions varie en fonction des objectifs opérationnels à atteindre. Les plus courtes missions sont de 24 heures mais elles peuvent aller jusqu’à plusieurs semaines consécutives dans un environnement extrêmement rustique et à la situation sécuritaire fortement dégradée.

La mission du chef Benjamin durant les opérations est la dépollution de zones dangereuses, la neutralisation ou la destruction de munitions ou sous-munitions, qu’elles soient retrouvées sur leur itinéraire, dans des campements de terroristes ou dans les caches d’armes découvertes. Avant chaque départ en opération, il lui incombe de préciser les menaces IED (engin explosif improvisé) éventuelles et de faire une sensibilisation aux mines et explosifs. Il intervient avec ses équipes aussi bien lors des missions d’infiltration que lors de vérification de non pollution sur les axes routiers empruntées. Habilité au saut en tandem, le chef Benjamin peut aussi chuter avec un binôme lorsque la mission l’exige. Il peut s’agir d’un médecin militaire ou d’un maitre-chien ou tout autre spécialiste dont la présence est indispensable au succès de l’opération.

Pour le sergent-chef Benjamin qui fonctionne à l’adrénaline, le plus attirant dans son métier de commando parachutiste est l’esprit de corps qui anime tous les commandos, l’imprévu, le combat de haute intensité et la possibilité de mettre en œuvre l’ensemble des capacités et spécialités acquises grâce à sa formation et à l’expérience pour se dépasser et aller au bout de la mission donnée.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 4 700 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense