L’enseigne de vaisseau (EV1) Emilie, 30 ans, pilote un avion de plus de 40 tonnes essentiel à l’appui aérien des opérations dans la bande sahélo-saharienne : l’Atlantique 2.
Déployée sur la base de Niamey, au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane, l’EV1 Emilie effectue actuellement sa première opération extérieure. Pour autant, Emilie n’est pas dépaysée : elle a passé plusieurs années en Côte d’Ivoire et au Gabon pendant son enfance. L’EV1 Emilie est aujourd’hui l’unique femme pilote d’Atlantique 2 dans la Marine nationale : « J’aime l’idée de servir à quelque chose, que mes capacités de pilote puissent aider à l’effort collectif ».
Fan du film Top Gun qu’elle découvre à la télévision à 10 ans, pour elle, « pas de doute », l’aéronavale devient une vocation. Elle pousse très jeune les portes d’un centre de recrutement des armées. Elle y est accueillie par un capitaine qui lui donne l’envie de poursuivre son rêve : « Il me racontait qu’on appelait les pilotes d’aéronavale les « Hiboux » car ils appontent sur porte-avion de nuit, avec des états de mer incroyables ». Dès 15 ans, l’EV1 Emilie apprend à voler, dans l’espoir de voir son rêve de pilote se concrétiser.
Après des études en ingénierie aérospatiale, elle s’engage dans la Marine nationale en 2011 en tant qu’élève officier pilote de l’aéronautique navale (EOPAN). Elle rejoint ensuite la flottille 21F à Lorient, sur la base aéronavale de Lann Bihoué. L’EV1 Emilie raconte : « J’ai l’impression que trop de gens sont frileux, mais en fait, il faut foncer. La petite blonde haute comme trois pommes, maintenant, pilote une super machine. Mes parents m’ont énormément soutenue. J’estime avoir eu tellement de chance d’intégrer l’aéronavale que je pense être l’une des femmes les plus épanouie qui soit. Encore aujourd’hui, je n’arrive pas à croire que j’ai réussi à réaliser le rêve de ma vie. J’ai choisi l’Atlantique 2 car je voulais piloter un avion d’arme. Je cherchais ce que je suis venue faire ici sur l’opération Barkhane : avoir un rôle au sein des opérations ».
Aujourd’hui encore, l’EV1 Emilie poursuit son rêve : « J’aimerais devenir commandant de bord, avoir mon équipage, partir avec eux. Je veux recréer ce que j’ai connu ici avec cet équipage, sur l’opération Barkhane. Si je pouvais jouer ce rôle-là, je serai la plus heureuse du monde ».
A bord de l’Atlantique 2, l’EV1 Emilie réalise des missions de reconnaissance et de surveillance. Sur un territoire aussi vaste que l’Europe, le déploiement de cet aéronef permet au commandement de l’opération Barkhane de disposer d’un moyen de recherche, de renseignement, de report en temps réel et de capacités offensives possédant une grande autonomie.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense