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BARKHANE : Coopération franco-belge au ROLE 1 de Niamey

Mise à jour  : 24/06/2020

Depuis le 8 juin, une équipe médicale belge a intégré le ROLE l de la base aérienne projetée (BAP) de Niamey, afin d'augmenter la capacité de soins intensifs et de réanimation des forces armées françaises et belges déployées dans la bande sahélo-saharienne.

Pour faire face à l’épidémie de COVID-19, la BAP s’est récemment dotée d’une Capacité de Réanimation Projetable (CARP) pour prendre en charge des patients qui développeraient des formes graves exigeant une prise en charge réanimatoire. Le module « Intensive Care Unit » (ICU) belge vient renforcer cette capacité et répond au besoin des forces belges stationnées au Niger. Le médecin en chef Pierre-Michel, médecin réanimateur belge, explique « le but de l’ICU est de projeter sur le théâtre, vers l’avant, une partie de la réanimation de l’hôpital qui d’habitude reste à l’arrière. » Il complète « aujourd’hui à Niamey, nous sommes implantés à côté de la CARP des Français mais si cette dernière devait se déployer ailleurs, nous pourrions néanmoins maintenir notre structure sur la BAP, afin d’assurer une continuité des soins au profit de patients belges, comme français » 

Dans le sud du Niger, une centaine de militaires belges assurent la formation des unités d’interventions nigériennes qui luttent contre les groupes armés terroristes. Jusqu’à présent, les militaires belges présentant des pathologies non prises en charge par l’antenne médicale locale étaient évacués vers les ROLE 2 de Gao ou N’Djamena. « C’est déjà un accord formalisé avec la France, que nous utilisons depuis plus d’un an, mais qui s’appliquait surtout aux patients polytraumatisés. Or, les patients COVID doivent être pris en charge dans des filières spécifiques afin de ne pas contaminer un hôpital entier, c’est pourquoi la CARP et l’ICU ont été déployées. Ce sont des antennes distinctes de l’hôpital, avec du personnel distinct, dont la mission première est de traiter des patients COVID » reprend le médecin en chef de l’ICU. 

L’ICU comme la CARP permet une prise en charge de 24 à 48h du patient dans l’attente de son évacuation vers la Belgique ou la France. La cohabitation entre les deux équipes à Niamey nécessite quelques adaptations : « en matière de protocole, je dirais que nous nous comprenons à 90%. Nous comparons chaque étape de prise en charge du patient COVID, les produits que nous utilisons, les posologies, puis nous visons une harmonisation des procédures afin que chaque personnel médical puisse se substituer à son homologue. » 

Pour le médecin en chef Pierre-Michel, déjà projeté en opérations à de maintes reprises, ce partenariat entre les deux Services de Santé des armées (SSA) français et belge est un modèle de coopération unique. « En opération extérieure, j’ai déjà eu l’occasion de travailler dans l’hôpital d’une autre nation, j’étais un médecin belge intégré dans leur équipe et j’appliquais leurs protocoles. Ce que nous mettons en place ici à Niamey est une première. Nous travaillons en collaboration, sur un pied d’égalité, mutualisant nos matériels, partageant nos expériences et nos savoir-faire, afin d’établir ensemble des protocoles communs. » 

Le ROLE 1 franco-belge de Niamey illustre parfaitement les coopérations européennes possibles au sein de l’opération Barkhane. L’équipe belge devrait rester plusieurs mois sur la BAP, cette durée pouvant être réévaluée selon la situation épidémiologique. 

             

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA