La cellule de Conception et de Conduite des Opérations (3CO) du Sous Groupement de Commandos Parachutistes (SGCP) de la force Barkhane est la charnière entre les commandos et leur chef tactique déployés sur le terrain et le Poste de Commandement Interarmées de Théâtre (PCIAT). La 3CO est chargée de planifier, commander, exploiter les résultats de l’action et orienter la manœuvre des commandos parachutistes.
Le SGCP est un élément tactique interarmes, disposant de ses propres moyens santé, génie, coordination avec la 3e dimension, cynophile et de largage de personnels ou de matériels. Il constitue l’unité de réserve de Barkhane, dans la main du Commandant de la Force (COMANFOR). Ce dernier dispose ainsi d’une unité engageable sur le terrain sous court préavis grâce à la diversité de ses modes de déploiement : en véhicules légers, après une dépose par hélicoptères, ou encore par parachutage, lui permettant de saisir des opportunités. En raison de sa nature interarmes et de sa puissance de feu, le SGCP est capable de remplir un large panel de missions allant du renseignement aux actions dans la profondeur. Cette indépendance et cette réactivité sont garanties par une chaîne de commandement courte, assurée par la 3CO, directement placée sous les ordres du PCIAT et du COMANFOR.
Composée d’un sous-officier supérieur, adjoint tactique formé au renseignement et chargé de rendre compte des informations provenant du terrain vers le PCIAT, d’un sous-officier transmetteur, chargé de maintenir en permanence le lien avec les commandos déployés, la 3CO est commandée par le chef du SGCP. Le lieutenant-colonel Frédéric, qui prendra à l’été les fonctions de chef de la cellule GCP au sein de l’état-major de la 11e brigade parachutiste est l’actuel chef du SGCP de Barkhane. Il nous livre sa vision de la coordination au sein de cette unité particulière : « Les moyens satellitaires en place permettent d’assurer un véritable lien de commandement entre la 3CO, à N’Djamena, et le SGCP lorsqu’il est déployé sur le terrain. Dans la recherche d’une efficacité accrue, nous allons prochainement densifier notre dispositif par le déménagement de la 3CO à Gao et le déploiement d’un détachement de liaison à N’Djamena ».
Cette interaction permanente entre les niveaux opératif et tactique s’est illustrée lors de la dernière opération d’ampleur menée par le SGCP, du 9 au 17 mai, dans la région du Gourma malien. Cette opération a permis la découverte successive de nombreux plots logistiques et de se rapprocher progressivement des zones de refuges de l’ennemi. Le 12 mai, les commandos sont au contact direct de l’ennemi. Après des échanges de tir, les combattants djihadistes tentent de se replier avant de renouveler leur attaque. Un drone REAPER engagé en appui de l’action au sol, guidé par le Joint Tactical Air Controller (JTAC) du SGCP, met hors de combat le groupe ennemi. Plusieurs membres des Groupes Armées Terroristes sont neutralisés. De l’armement et de nombreux matériels sont également récupérés sur l’ennemi. Le lieutenant-colonel Frédéric précise à ce sujet, « La plupart des opérations du SGCP sont déclenchées suite à des conclusions de la branche renseignement caractérisant des zones présentant un intérêt particulier. S’engage aussitôt, au niveau de la cellule de conception et de conduite des opérations et du PCIAT, un travail de planification. Mais c’est lors de la conduite de l’opération que tout se joue : les commandos captent en permanence du renseignement que la 3CO aspire et ventile auprès des spécialistes du PCIAT, qui tirent des analyses nous permettant de réorienter et de maximiser notre action de harcèlement des groupes armés terroristes ».
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA