Outil de prévention de crise mais aussi d’action, le partenariat militaire opérationnel (PMO) vise à permettre aux Etats partenaires de disposer de forces militaires formées, résilientes et efficaces, aptes à conduire leur mission régalienne, véritable gage de sécurité et de stabilité. La notion de PMO prend en compte l’environnement et les besoins du partenaire dans un esprit d’échange, d’approche globale et de fraternité d’armes.
Le partenariat de combat, composante du Partenariat militaire opérationnel
Le PMO comporte trois volets majeurs: la coopération structurelle et son réseau de coopérants insérés au sein des armées des pays partenaires ; la coopération opérationnelle qui prend en compte l’instruction et l’entraînement des forces armées du partenaire ; l’accompagnement au combat, dévolu plus particulièrement aux forces en opération extérieure.
Le partenariat de combat développé par la force Barkhane s’inscrit pleinement dans ce dernier volet. La force est appuyée dans ce domaine par l’action des éléments français au Sénégal (EFS) et des éléments français au Gabon (EFG). Plus spécifiquement, la cellule J7 du Poste de Commandement Interarmées de Théâtres (PCIAT) pilote l’accompagnement des forces armées partenaires dans leur montée en puissance. Cela concerne des domaines aussi variés que le combat terrestre, les opérations aériennes (PMO air) ou les actions civilo-militaires (CIMIC).
D’une logique d’entraînement à une logique de partenariat de combat
En 2019, 4000 soldats des forces armées partenaires ont bénéficié d’une action de formation réalisée par la force Barkhane dans le cadre du partenariat de combat. Ces actions ont permis de préparer les unités des forces partenaires à leurs engagements, que ce soit aux côtés de Barkhane ou des forces partenaires comme la mission multidimensionnelle des Nations-Unies de stabilisation au Mali (MINUSMA). L’ensemble de ces activités se concrétise sur le terrain par l’intégration d’un détachement de Liaison et d’Accompagnement (DLA) au sein-même des unités partenaires, ou par leur intégration au sein des Sous-Groupements Tactiques Désert (SGTD) de la force Barkhane. L’association des partenaires aux différentes opérations est systématiquement recherchée, en privilégiant une logique de binômage.
Un partenariat de combat également présent dans les états-majors
La nécessité d’une bonne coordination entre les structures de commandement des différentes forces engagées revêt un caractère fondamental lorsque ces forces agissent ensemble contre un même ennemi. C’est le cas s’agissant de la lutte contre les groupes armés terroristes (GAT) dans la région des trois frontières. Ce constat n’est pas étranger à l’instauration du Mécanisme de Commandement Conjoint (MCC) en mars 2020, comprenant notamment la création d’un poste de commandement conjoint au sein duquel évoluent 20 soldats de la force Barkhane.
Au-delà de la coordination des opérations, l’activité de ces personnels insérés au sein du Poste de commandement conjoint (PCC) recouvre également un volet conseil destiné à accompagner les partenaires dans les activités de planification et de conduite des opérations. Dans le même esprit, un Détachement de Liaison et de Mentorat (DLM) mène des activités de conseil auprès de l’état-major de la Force Conjointe du G5Sahel (FC-G5S). Un Détachement de Liaison et de Conseil (DLC) remplit quant à lui une mission similaire auprès de l’état-major des Forces Armées Maliennes (FAMa).
Un partenariat de combat innovant
La montée en puissance des FAMa se traduit non seulement par la constitution d’un capital d’expérience au combat, mais également par l’acquisition de savoir-faire dans de nouveaux domaines. C’est le cas s’agissant de la coordination entre composantes terrestre et aérienne au travers de la formation de Guetteurs Aériens Tactique Avancés (GATA). La constitution d’Unités Légères de Reconnaissance et Intervention (ULRI) contribue, quant à elle, à améliorer la mobilité des unités partenaires. Enfin, la formation d’Unités Spéciales Anti-Terroristes (USAT) permet désormais de disposer d’unités possédant un niveau adapté, dans la perspective d’engagements aux côtés de la future task force « Takuba ».
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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