BARKHANE : Commando parachutiste, l’esprit d’équipe avant tout

« Quand j’étais jeune, mon père me parlait beaucoup de l’esprit de camaraderie, de la cohésion qui régnait chez les parachutistes. C’était quelques temps après l’attentat du Drakkar où 58 soldats français avaient perdu la vie ». A l’heure de l’engagement, l’adjudant Kévin, s’est tourné vers les parachutistes. Il a d’emblée retrouvé dans le groupe et la section des valeurs fortes auxquelles il adhérait : esprit de camaraderie, goût de l’effort, solidarité, combativité. 

Six ans plus tard, devenu sous-officier, l’adjudant Kévin a décidé de se présenter aux épreuves de sélection pour accéder aux GCP. Très difficiles, ces dernières poussent les candidats dans leurs limites physiques et psychiques. Dans l’effort, elles mettent à jour les personnalités de chacun. « L’esprit d’équipe chez les GCP est primordial » explique l’adjudant. « Et il se construit pas à pas. Cela commence lors les nombreux stages que nous faisons ensemble en France. Nous passons énormément de temps les uns avec les autres. C’est là qu’on apprend à se connaitre et que se crée la cohésion du groupe. » 

Après onze ans chez les GCP il est aujourd’hui chef de groupe, une fonction qu’il apprécie pleinement. « Les missions de combat sont diverses, et c’est ce que j’aime », révèle l’adjudant. « Il y a d’abord les patrouilles de recherche et d’action dans la profondeur (PRAP) où nous partons en pick-up armés. En fonction des renseignements, nous effectuons des reconnaissances offensives pour harceler l’ennemi, l’obliger à se dévoiler afin de le neutraliser. Il y a également les infiltrations sous voile après un saut opérationnel à grande hauteur (SOGH), prérogative des GCP. Avec ce mode d’action nous privilégions la discrétion absolue. Il y a enfin les missions héliportées qui permettent la fulgurance dans des opérations d’opportunité. » 

Pour l’adjudant Kévin, quatre qualités sont essentielles pour être un bon commando parachutiste. « D’abord être ouvert aux autres, au sein de l’équipe, comme envers l’ensemble des unités que nous côtoyions sur la base. C’est très important, nous dépendons toujours de quelqu’un dans notre métier. Il y a ensuite l’intelligence de situation. Elle permet le discernement dans l’action et la mise en application des savoir-faire adéquats. L’adaptabilité est également essentielle. Elle permet de remplir les multiples missions des GCP. Enfin la cohésion. J’en parle beaucoup, mais pour moi, sans elle, le groupe n’est rien. Elle est au cœur de notre action. » 

L’adjudant Kevin conclut en évoquant son riche parcours : « Quand je me suis engagé dans l’armée de terre et que j’ai choisi les parachutistes, je n’avais pas d’autre ambition que d’aller au bout de moi-même et de vivre intensément cet engagement. Le GCP m’a apporté et m’apporte encore cela. Aujourd’hui dix-sept ans ont passé, je suis fier du chemin parcouru ! ». 

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.