La base aérienne projetée (BAP) de Niamey joue un rôle essentiel dans le dispositif de l'opération Barkhane. Elle regroupe des composantes aériennes indispensables au soutien des troupes déployées au sol. Le chasseur et le drone sont un binôme indissociable. Ces deux vecteurs aériens sont un facteur d'efficacité probant dans la conduite des opérations.
Le cœur de la mission du drone est d'assurer des missions de renseignement. C'est un outil d'aide à la décision. Il analyse en temps réel une situation et la diffuse vers les échelons de commandement via un flux d'images renseignées.
Grâce à sa discrétion et son endurance, le drone peut surveiller une scène pendant plusieurs jours. En cas de menace, il peut entrer dans un processus de ciblage et élaborer une tactique permettant d'engager par la suite un chasseur pour traiter l'objectif désigné. Le lieutenant-colonel Loïc commandant du détachement drone à la BAP de Niamey explique : « ces échanges entre les deux vecteurs aériens permettent d'obtenir une situation claire du terrain pour agir rapidement et efficacement ».
Les chasseurs Mirage 2000C et Mirage 2000D sont engagés pour apporter un appui aux troupes au sol. Ces deux vecteurs aériens sont complémentaires. Ils peuvent être armés tous les deux de bombes guidées laser. Avant leur départ en opération, ils ont accès en temps réel aux informations fournies par le drone.
Pour le commandant Alex, chef du détachement chasse, l'interaction avec le drone est essentielle : « on peut profiter de la capacité d'observation et d'analyse du drone plus étendue, mais également de son désignateur laser pour guider nos bombes. Ajoutées aux capacités des deux chasseurs, nos forces sont comme démultipliées. Nous obtenons des résultats très satisfaisants dans les opérations ».
Pour travailler sur une zone, les chasseurs ont une autonomie relative. Les drones, quant à eux, peuvent même se relayer sur plusieurs jours pour suivre une cible. Ils ont des capacités de persistance avec une autonomie importante, de plusieurs dizaines d’heures de vol.
Le capitaine Thomas, officier renseignement et coordinateur tactique à la BAP de Niamey a pour rôle de retransmettre vers les états-majors et les échelons de commandement ce flux de renseignements obtenus par le drone.
Dans le cadre d'une frappe menée par le chasseur, il n'y a pas de place au doute : « nous respectons une procédure très stricte qui consiste notamment à une prise en compte des risques et de l'environnement. La décision finale revient au commandement. Avec sa persistance, sa discrétion, ses capacités d'analyses, aujourd'hui aucune opération ne se fait sans drone ».
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense