Sur la base aérienne projetée (BAP) de Niamey, les équipages de l’aviation de chasse engagés quotidiennement au sein de l’opération Barkhane se retrouvent systématiquement en salle de briefing avant de partir en mission. C’est une étape essentielle qui permet à chacun d’appréhender l’environnement de la mission à venir et d’anticiper les réactions au sein de la patrouille pour faire face aux différents cas de figure qui pourraient se présenter. Aujourd’hui ce sont le capitaine Laurent, pilote de Mirage 2000C, le commandant Alexandre pilote de Mirage 2000D et son navigateur, le capitaine Gauthier qui sont réunis autour de la carte.
Au cours de la première phase du briefing, l’officier renseignement présente aux équipages leur zone d'évolution et le contexte sécuritaire de la mission à venir. Durant cette séquence, les aviateurs reçoivent un rafraîchissement sur la situation tactique en vigueur sur l’ensemble du théâtre car une fois en vol la patrouille est susceptible de changer de mission et d’être réorientée pour appuyer le cas échéant une unité, de la force Barkhane ou des armées locales, prise sous le feu ennemi.
Après le briefing renseignement, les équipages détaillent les phases essentielles de la mission. L’ensemble des actions dites standard ou de routine, sont abordées dans la séquence dite de « domestic ». Le capitaine Laurent détaille alors les moyens aériens disponibles, la configuration des aéronefs (emport carburant, armement, équipements spécifiques), la météo, les différentes phases de transit ainsi que les altitudes à respecter en fonction de la position des aéronefs civils ou alliés (drone, ravitailleurs etc.).
Avant chaque mission, un leader de patrouille est désigné et prend en compte la partie « tactique » du briefing. Le capitaine Gauthier détaille alors méthodiquement la chronologie de la mission et envisage toutes les options. En effet, en fonction de la situation et des besoins exprimés par les troupes au sol, les aéronefs peuvent graduer leur action, d’un simple show of presence en altitude au tir d’une munition de précision en passant par le show of force à très basse altitude et très grande vitesse. Le capitaine précise ensuite les points de ravitaillement ainsi que le volume de carburant à percevoir. Phase très technique et cruciale pour la réussite de la mission, le ravitaillement en vol est réalisé à en moyenne 8 000 m d’altitude et 600km/h. Les différentes heures de rendez-vous avec le C135 ravitailleur doivent être parfaitement respectées.
Le commandant Alexandre clôt le briefing par un point sur la sécurité, rappelant entre autres consignes les réactions à adopter en cas de panne ou bien encore les noms des différents terrains de déroutement. Le briefing achevé, les équipages peuvent alors rejoindre les cockpits de leurs appareils et se préparer à décoller. Cette fois-ci il s’agissait d’une mission planifiée, parfois, en cas de décollage sur alerte pour une intervention très rapide, le briefing est moins étoffé pour ne se consacrer qu’à l’essentiel, il n’en demeure pas moins la pièce angulaire de la mission qui permet d’allier efficacité et sécurité.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense