En 2019, Barkhane a poursuivi son action directe contre les groupes armés terroristes, en particulier dans la région du Liptako Gourma, en menant plus d’une centaine d’opérations seule, ou conjointement avec les forces partenaires. Deux figures importantes du RVIM, proches d’Iyad ag Ghali, ont également été neutralisées : il s’agit de Djamel Okacha, alias Yahia Abou el Hamman, et de Ali Maychou, alias Abderahmane al-Maghrebi.
Outre la mise hors de combat de nombreux membres de groupes armés terroristes, l’opération Barkhane a par ailleurs saisi ou détruit quelques centaines de motos et pick-ups et une très grande quantité de munitions de tous calibres, ainsi que du matériel électronique.
Ces opérations directes contre les GAT sont essentielles pour diminuer leur capacité de nuisance et les mettre à portée des armées locales. Elles portent des coups sévères à ces organisations et participent à la sécurisation du Sahel. Pour autant, comme l’a rappelé le CEMA cet été, « l’indicateur de réussite n’est pas le nombre de djihadistes tués, mais la quantité de population qui n’est pas, ou plus, sous le contrôle de ces groupes ». En effet, l’attrition des GAT se joue également au-delà de l’élimination physique ou de la capture : l’approche globale, dont Barkhane est le volet militaire et sur laquelle se fonde la stratégie de la France au Sahel, participe au tarissement des filières de recrutement des GAT en créant les conditions du retour de l’Etat et du développement.
Pour mener à bien ces opérations d’envergure, l’appui des partenaires des armées nationales et de la force conjointe G5 Sahel a été fondamental. L’année 2019 aura ainsi vu un renforcement de la coopération entre les soldats de Barkhane et des forces partenaires à travers un véritable partenariat de combat. L’intégration systématique des forces partenaires au sein des opérations a ainsi représenté jusqu’à plus de 50 % du volume des troupes engagées. La FCG5S a également mené une dizaine d’opérations, agissant dans des zones d’opérations complémentaires à celles de Barkhane. Cette inclusion des forces du G5 Sahel aux opérations est l’aboutissement du partenariat militaire opérationnel de Barkhane, qui a permis de former plus de 4000 soldats des forces partenaires, dont plus de la moitié de Maliens, à travers plus de 600 actions de formations.
L’appui de la composante aérienne depuis Niamey ou Ndjamena a été décisif pour ces opérations, avec 950 sorties qui auront permis de lutter directement contre les GAT, d’appuyer la composante terrestre et les partenaires au sol, en défendant au besoin ou en réassurant les emprises des forces alliées.
2019 aura également été le théâtre d’un engagement accru de nos partenaires européens, en particulier à travers notamment l’arrivée de deux hélicoptères Merlin danois. Nos partenaires européens sont incontournables pour les missions de transport, comme l’illustre l’action du détachement britannique qui a permis de transporter plus de 8000 soldats avec ses 3 CHINOOK en 2019. L’Estonie a quant à elle annoncé pour 2020 le renforcement de son détachement, qui compte actuellement une cinquantaine de militaires basés à Gao. Outre ces soutiens, l’Espagne, l’Allemagne, les Etats-Unis, le Canada continuent d’apporter une aide précieuse à l’opération Barkhane dans le domaine du transport aérien de personnels et de matériels.
Avec plus d’une trentaine de convois logistiques pour ravitailler en vivres, en matériel et en carburant les différents sites au Mali, le groupement tactique désert logistique (GTD-LOG) a une nouvelle fois été un élément central de l’action de la force Barkhane en BSS. En appui de toutes les opérations, il a permis de disposer de tous les moyens logistiques nécessaires au succès des missions. Avec ses éléments de maintenance, il a contribué à l’entretien et à la réparation de l’ensemble du parc, soit plus de 800 véhicules (blindés lourds et légers, véhicules logistiques, etc.) de l’opération Barkhane, soumis à rude épreuve dans un environnement particulièrement rugueux.
En parallèle et en complément de ces opérations, la force Barkhane a conduit avec ses partenaires des missions d’appui direct au profit des populations. 76 projets d’action civilo-militaires ont ainsi été menés à bien en bande sahélo-saharienne. Par exemple, les 35 actions entreprises dans le Liptako-Gourma se sont traduites par la réalisation de 6 projets d’adduction d’eau, de 13 d’agropastoralisme et de 16 dans l’éducation, l’énergie et l’accès à l’information. Concernant l’aide médicale à la population, le service de santé de l’opération Barkhane a réalisé plus 100 consultations quotidiennes (médecine, chirurgie, traumatologie, dentaire, etc.) et environ 400 soins par jour.
Enfin, 2019 aura été tristement marquée par le décès en opération des 17 soldats français, morts pour la France. Nous nous inclinons une nouvelle fois devant leur mémoire, de même que devant celle des soldats burkinabè, maliens, nigériens et tchadiens morts au combat dans la lutte contre le terrorisme et pour la défense de leurs pays.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 4 700 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense