Retour sur une opération d’infiltration menée par le Groupement tactique désert (GTD) Bison. Le capitaine Paul, coordinateur appui feu, revient sur l’appui et la protection apportés par le poste de commandement avancé.
Il est 04h21 du matin dans la zone de Tazoli. Les militaires du GTD Bison mènent une opération d’infiltration. Grâce à leurs jumelles de vision nocturne, ils ont repéré un homme armé, posté à l’entrée d’un camp de Groupes armés terroristes (GAT). Immédiatement, l’information est remontée au poste de commandement avancé. Dès lors, le compte à rebours est enclenché pour le coordinateur appui feu et le contrôleur tactique air.
Intégrés systématiquement au poste de commandement avancé, le coordinateur appui feu et le contrôleur tactique air escortent, appuient et protègent la manœuvre tactique au sol. Face à cette situation, ils ont immédiatement créé une bulle de protection aérienne au-dessus des troupes au sol.
« Le plus important, c’est de comprendre en quelques minutes la situation tactique » explique le capitaine Paul, coordinateur appui feu. « En effet, une vision claire de la manœuvre est l’assurance d’un appui feu adéquat. » Pour savoir s’il faut recourir à un appui sol-sol ou plutôt demander un appui aérien, « C’est l’intelligence de situation qui permet de discerner dans l’action quel moyen employer. Dans ces phases délicates, il faut mettre en application tout son sens tactique, ses connaissances de l’artillerie et des aéronefs de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) ainsi que son expérience opérationnelle » poursuit-il. En coordination avec le contrôleur tactique air, le capitaine Paul a finalement demandé à faire décoller les hélicoptères de reconnaissance et d’assaut, positionnés à Gossi. Ensemble, ils ont veillé à ce que les aéronefs et les éventuels appuis feu soient au bon endroit et au bon moment.
Il est désormais 05h17 du matin, les hélicoptères sont arrivés sur zone et ont appuyé la manœuvre au sol. Les GAT ont pris la fuite et se sont éparpillés. Le contrôleur tactique air a contacté la Base aérienne projetée de N’Djaména pour demander l’appui d’avions de chasse. Quelques minutes plus tard, deux Mirage 2000C en mission de reconnaissance sont déroutés sur la zone de contact. Évoluant à très haute altitude, leur capacité d’observation est précieuse. Les pick-up en fuite sont alors détectés rapidement. L’information est transmise aux troupes au sol. Quelques dizaines de minutes plus tard, le GTD Bison arrivé sur les lieux, fait un compte rendu des ressources confisqués aux GAT au poste de commandement avancé.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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