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BARKHANE : Actions CIMIC au profit des habitants de la région de Gossi

Mise à jour  : 13/05/2019

Depuis le début de l’année 2019, la force Barkhane a entrepris la construction d’une nouvelle base opérationnelle avancée temporaire (BOAT) aux abords de la ville de Gossi, dans la région du Gourma. Cette nouvelle emprise, située à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Gao, permet ainsi aux militaires français et à leurs partenaires d’étendre leur zone d’action du Liptako au Liptako-Gourma.

Créer les conditions favorables à un retour à la vie normale des populations locales

Parmi les différentes spécialités représentées au sein de la BOAT, l’équipe des actions civilo-militaires (CIMIC) agit dans le but de créer les conditions favorables à un retour à la vie normale pour les populations. Elle est composée de l’adjudant Pierre et de son équipier, le brigadier El-Habiboudine : « depuis le lancement de l’opération Barkhane en 2014, la force n’a opéré que ponctuellement dans cette zone du Mali. Il était donc primordial que nous soyons engagés de manière plus pérenne dans la région de Gossi qui est une véritable plaque tournante entre Bamako et Gao », explique le chef d’équipe.

La ville est en effet un véritable carrefour ethnique et commercial. S’y croisent tous les jours sur la route nationale 16, des Tamasheks, des Songhaïs, des Arabes et des Peuls. Les éleveurs de bétail et les agriculteurs y transitent afin de se rendre de villes en villages pour y vendre leurs biens sur les marchés.

« Gossi prospère notamment grâce à son lac qui s’étend sur 14 kilomètres de long. En 2017, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies a contribué à la construction d’une digue qui permet de retenir l’eau et d’éviter l’assèchement du lac pendant la saison chaude », poursuit l’adjudant Pierre. La ville est désormais adossée à cette grande étendue d’eau qui lui procure des ressources provenant de la pêche et permet l’irrigation des maraîchages.

Depuis son arrivée, l’équipe de l’adjudant Pierre s’est attachée à aller régulièrement à la rencontre des différentes autorités comme de la population de Gossi. Elle en connaît désormais les principales ressources mais également les préoccupations et les attentes : « tous les habitants avec lesquels nous échangeons s’accordent pour dire que la situation sécuritaire s’améliore chaque jour depuis notre arrivée à Gossi. Les braquages et autres actes de banditisme, très fréquents il y encore quelques mois se font désormais de plus en plus rares » se réjouit le chef d’équipe CIMIC.

Sur le terrain, les besoins identifiés sont nombreux et le rythme de l’équipe de l’adjudant Pierre ne faiblit pas. Elle a déjà mené à bien plusieurs projets ayant amélioré significativement le quotidien des populations. Ainsi, depuis le 1er février, un ancien puits ne contenant plus qu’un peu d’eau croupie et un grand nombre de serpents a été entièrement rénové. Il profite désormais à plusieurs quartiers de la ville : « même après la tombée de la nuit, les habitants viennent nombreux pour s’approvisionner en eau. Le puits profite également aux nomades qui traversent la ville le dimanche, jour du marché », confie Al-Fougaratan, le gardien du puits.

En lien avec le sous-préfet, M. Boubakar Sangare, les CIMIC ont également effectué plusieurs dons de nourriture au profit de la population et soutenu la mise en place des « journées de la salubrité » organisées par l’association des femmes qui visent à améliorer la propreté de la ville.

« Nous devons protéger nos enfants et notre école des personnes mal intentionnées qui voudraient perturber le bon déroulement des enseignements. Barkhane nous fait un cadeau inestimable »

Convaincu de la promesse d’avenir que représente la jeunesse, l’équipe de l’adjudant Pierre développe actuellement avec les édiles locaux deux projets au profit des écoles de la cité.

Le premier, -actuellement en cours-, concerne la construction d’un mur d’enceinte pour l’établissement Bocare Toure. Unique école de second cycle de la ville, elle n’était jusqu’alors protégée que par des buissons d’épineux : « nous devons protéger nos enfants et notre école des personnes mal intentionnées qui voudraient perturber le bon déroulement des enseignements. Barkhane nous fait un cadeau inestimable avec ce nouveau mur d’enceinte », confie M. Maiga, directeur de l’établissement.

Le second projet est la construction d’une pirogue au profit de l’école de Tinka Tila située de l’autre côté du lac de Gossi. Pour s’y rendre, 50 écoliers doivent faire appel aux services d’un piroguier et s’acquitter de la somme de 100 francs CFA. Cette dépense quotidienne ne peut être assumée par une majorité de parents dont les enfants sont de fait privés d’école au grand dam de leur directeur M. Hama. Cette nouvelle pirogue qui sera livrée au cours du mois de mai permettra non seulement de faire traverser gratuitement tous ces enfants, mais également, d’acheter de nouveaux kits scolaires et du mobilier pour les classes de Tinka Tila à la faveur des bénéfices tirés de son utilisation par la population.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense