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BARKHANE : À la rencontre d’un Navigateur officier système d’arme (NOSA) sur Mirage 2000D

Mise à jour  : 22/09/2020

Chaque jour, les avions de chasse de la base aérienne de Niamey survolent la bande sahélo-saharienne en appui des forces au sol dans la lutte contre les Groupes armés terroristes (GAT). Dans le cockpit du Mirage 2000D, le pilote en place avant tandis que le navigateur, à l’arrière, est, entre autres, responsable de l’armement de l’avion. Tous les deux forment un binôme complémentaire.

Déployé pour la seconde fois sur l’opération BARKHANE, le capitaine (CNE) Sébastien est Navigateur officier système d’arme (NOSA) et explique son rôle au sein de l’équipage. « Garant de la partie tactique, le NOSA prépare le système de navigation d’attaque, il est responsable du pod de désignation laser et du paramétrage des munitions. C’est lui qui maintient le contact avec les Joint terminal attack controller (JTAC) au sol et le drone s’il est présent. » Le pilote se concentre quant à lui sur la trajectoire de l’aéronef. En communication permanente avec le commandement, il rend compte de la situation et reçoit les directives des autorités. 

Lors d’un décollage sur alerte, le navigateur joue un rôle crucial. Car si les vols planifiés sont préparés en amont, lorsque la Quick Reaction Alert (QRA) est déclenchée, les avions doivent décoller sous court préavis et la réflexion s’effectue alors à plus de 900 km/h par le NOSA. Le CNE Sébastien a déjà vécu cette situation pendant son mandat. « Sur alerte, nous rejoignons l’avion le plus vite possible afin de décoller dans les plus brefs délais. En général, nous avons à ce moment-là, une coordonnée géographique à rejoindre, un indicatif et une fréquence pour contacter notre point de contact au sol. Une fois en transit vers la zone, je prends contact avec lui pour savoir quelle est la situation et connaître leur besoin ».

À cela s’ajoute un paramètre essentiel à prendre en compte : le carburant nécessaire pour la mission. « Au décollage, nous ne savons pas quelle va être la durée de la mission. Selon la zone à rejoindre, je dois rapidement calculer le temps de travail que nous aurons sur place et établir un plan de ravitaillement cohérent avec l’équipage du C135 qui décolle sur alerte en même temps que nous ». Des calculs rigoureux que les personnels navigants ont l’habitude d’effectuer à chaque mission. « Le pilote est concentré sur les commandes, à l’arrière nous avons plus de temps et de ressources cognitives pour avoir cette réflexion. Ensuite, je lui présente le plan établi et nous nous concertons avec le second équipage » rajoute-t-il.

Pour le CNE Sébastien même dans l’urgence, il n’est pas question de se précipiter et de manquer une étape importante de la mission. « Lorsque nous décollons sur alerte, il y a plus d’enjeux, nous nous mettons automatiquement une certaine pression : il faut aller vite sans tomber dans la précipitation. Quand les forces alliées au sol se font prendre à partie, nous sommes conscients que chaque minute compte ».

 

           

      

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA