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BARKHANE : A Gao, les soldats bénéficient de soins aussi qualitatifs qu’en France !

Mise à jour  : 28/02/2020

Le rôle 2 de Gao procure à Barkhane une totale autonomie capacitaire de prise en charge des blessés de guerre, grâce à ses équipes chirurgicales et de réanimation. Qu’ils soient anesthésistes réanimateurs, médecins urgentistes, orthopédistes ou viscéralistes, les 21 personnels qui y travaillent permettent une prise en charge immédiate du patient quelle que soit la gravité de sa blessure.

« Il existe deux endroits dans tout le Mali, où un scanner peut être réalisé : l’hôpital de Bamako et ici, au rôle 2 » nous explique l’adjudant Aissa, manipulateur en radiologie. Cet outil à la plus-value indéniable est installé dans un container de 20 pieds. Il permet au chirurgien d’affiner le diagnostic d’une blessure lorsque l’examen clinique seul ne suffit pas.

L’adjudant Aissa explique l’utilité d’une telle installation : « Les chirurgiens ici ont la capacité de maintenir en vie un patient, même si sa blessure est très grave. Néanmoins, en l’absence de radiologue, nous réalisons un scanner en 3 dimensions que nous pouvons transmettre en cas de doute à un spécialiste de l’hôpital Percy, à Paris, qui pourra en quelques heures nous permettre d’affiner le diagnostic et de réaliser une chirurgie si nécessaire. » Cette pratique, appelée la télémédecine, pour l’instant limitée aux examens radiologiques, est primordiale dans la prise en charge du patient pour lui assurer les meilleurs soins possibles.

« Pour un blessé français, une demande de diagnostic auprès de Paris est systématique » précise le colonel Jérôme, médecin-chef et anesthésiste réanimateur au rôle 2. Et ce, quelle que soit la situation du consultant : « en cas de blessure de guerre bien entendu, mais aussi lorsque le patient souffre de maux de tête, où bien lorsqu’il présente des problèmes de dos ». Quelle que soit la nature de la douleur, la télémédecine est utile pour compléter un diagnostic préétabli ou pour lever un doute. L’adjudant Aissa estime qu’une quinzaine cas par mois nécessitent l’avis de l’expert à Paris.

« Pour l’envoi d’un body-scan (des cervicales jusqu’au bassin, crâne inclus) cela prend environ deux heures » estime l’adjudant Aissa. Après transmission, le radiologue de garde à l’hôpital Percy livre son compte-rendu d’analyse. « Entre la réalisation d’examen et le résultat d’interprétation, il faut en moyenne compter un délai de quatre heures. » Un laps de temps incroyablement court vu la situation géographique particulière du lieu et la connexion internet sur zone, bien que le logiciel dédié soit d’une stabilité exemplaire.

« Grâce au scanner, on peut dire à nos soldats qu’on dispose ici, en plein milieu du désert, du même standard de soin qu’en métropole ! » explique le colonel Jérôme. Les armées françaises font de la santé de leurs soldats, une priorité absolue. Cela se traduit en termes d’investissements réalisés, d’infrastructures, et d’outils spécifiques comme la télémédecine.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense