Fin 2020 à Lomé, les instructeurs « actions spéciales maritimes » des Éléments français au Sénégal (EFS) ont formé une trentaine de fusiliers commandos (FUSCO) de la marine togolaise dans le domaine de la lutte contre la piraterie.
Les experts de contre piraterie maritime des EFS, appuyés par un renfort du commando Ponchardier de Lorient, ont réalisé une instruction opérationnelle scindée en 3 modules comprenant la formation d’une escouade d’intervention d’une vingtaine de FUSCO, la formation de 5 pilotes à bord d’embarcations rapides pour le transport des commandos ainsi que le partage de savoir-faire dans les domaines de la planification et de la conduite des opérations.
Récemment équipés d’embarcations de transport de commandos de type Sillingers Rafale 1200, mais également de casques, de gilets pare-balles et de bouclier balistique, de lot d’effraction, d’échelle rigide ou encore de radios - matériels cédés par l’état-major du ministère des armées françaises - , les militaires togolais ont suivi une formation exigeante.
« Ils sont capables dorénavant de naviguer très loin des côtes, de jour comme de nuit et par mer formée, pour déposer des équipes d’intervention sur un navire piraté en transit », a expliqué le premier maître B., chef de détachement du commando Ponchardier. « Après avoir navigué pendant 3 semaines à raison de 80 nautiques (environ 150 km) par jour, les marins togolais maitrisent la navigation hauturière de jour et de nuit à bord des Sillingers Rafale 1200. La capacité d’emport et la puissance des moteurs permettent de rallier un objectif rapidement ».
Un exercice de synthèse regroupant les trois capacités enseignées a clôturé la formation. Cet exercice conçu au plus près de la réalité s’appuyait sur un scénario d’attaque par des pirates d’une plateforme au large de Lomé. Il a permis à la marine togolaise de jouer les différentes phases d’une opération de contre piraterie maritime.
« Le module de formation intervention a permis de transmettre tous les outils pour évoluer en milieu clos et d’effectuer un tir discriminant après analyse d’une situation. Nos amis Togolais sont capables de reprendre un navire tenu par des pirates armés », a conclu le Major Éric, chef du détachement des EFS. « Les Sillingers Rafale 1200 peuvent naviguer au-delà de plusieurs nautiques sans ravitaillement et l’équipement de pointe des FUSCO marine leur donne un avantage technologique certain face aux pirates qui n’hésitent pas à effectuer des attaques loin des côtes ».
Créés le 1er août 2011, suite au traité signé entre la France et le Sénégal, les 350 éléments français au Sénégal (EFS) constituent, à Dakar, un « pôle opérationnel de coopération » (POC) à vocation régionale, dont les principales missions consistent à assurer la défense et la sécurité des intérêts et des ressortissants français, appuyer nos déploiements opérationnels dans la région et contribuer à la coopération opérationnelle régionale. Les EFS disposent par ailleurs de la capacité d’accueillir, de soutenir voire de commander une force interarmées projetée.
Sources : État-major des armées
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