Le 19 avril 2016, à Beauvau, Bernard Cazeneuve a dévoilé le « schéma national d'intervention » qui détermine les modalités d'action des forces d'intervention de la Gendarmerie et de la Police en cas d'attaque terroriste.
Pour répondre aux besoins d'urgence et d'efficacité engendrés par une menace terroriste protéiforme, le ministre de l'Intérieur a souhaité « l'élaboration et la mise en œuvre d'une nouvelle doctrine d'intervention, reposant sur un nouveau schéma national de mobilisation des forces en cas de tuerie de masse ou planifiée. »
Le dispositif présenté repose sur trois piliers :
→ l'intervention élémentaire. Elle concerne les gendarmes des brigades territoriales, « premiers à parvenir immédiatement sur les lieux et à faire face aux terroristes. » Le ministre a tenu à rappeler l'effort consenti en matière de recrutement : « d'ici la fin du quinquennat, ce sont 9000 emplois supplémentaires qui auront été créés dans la Gendarmerie et la Police. »
→ l'intervention intermédiaire. Elle concerne les 150 Psig Sabre, « sélectionnés en fonction de leur répartition stratégique sur le territoire et renforcés en conséquence ». Ces unités de proximité assurent la première intervention (appelée primo-intervention) dans les meilleurs délais. Le ministre a souligné le renforcement de la formation et des moyens matériels dont ces unités ont fait l'objet.
→ l'intervention spécialisée. Elle concerne le GIGN et les PI2G (qui reçoivent la dénomination « d'antennes GIGN »). Ces effectifs « au niveau d'expertise extrêmement élevé, entrent en action, pour procéder à l'assaut final qui doit permettre de neutraliser les terroristes ou les preneurs d'otages de manière définitive, tout en déjouant ou en contournant les éventuels obstacles. »
Outre le rôle respectif joué par les différents échelons d'intervention, le schéma national d'intervention définit également les modalités de coopération et le partage des compétences entre les forces. C'est ainsi qu'une procédure d'urgence absoluepermet aux unités d'intervention spécialisée et aux unités d'intervention intermédiaire les plus proches du lieu où l'attentat a été commis d'intervenir, « sans avoir à se préoccuper de la zone de compétence ou du découpage administratif entre Police et Gendarmerie. » De même, une procédure dite du concours capacitaire permet la mutualisation des capacités.
« Nous disposons désormais, conclut le ministre, d'une doctrine d'intervention commune à l'ensemble des forces et reposant sur un véritable continuum global de mobilisation et de gestion de crise, depuis l'échelon de proximité jusqu'aux forces spécialisées. »
La carte des unités d'intervention :
Le schéma de crise :
Répartition des unités :