Ces deux dernières années ont pas mal malmené la préparation et la tenue du salon Interpolitex, et pourtant, le groupe Bizon, organisateur, s’est démené pour que ce salon perdure, en y intégrant davantage de séminaires en parallèle. Nous nous attarderons néanmoins sur la partie IPX proprement dite, et sur les différentes nouveautés observées.
Le secteur de la lutte anti drone et du brouillage s’étoffe et se modernise toujours
Les moyens de détection, radar, optiques et optroniques sont nombreux et s’attarde sur une seule finalité, à savoir empêcher toute « agression », principalement intrusion, aérienne sur une zone de plus en plus étendue. Les zones énoncées par les exposants vont d’un dépôt de munitions, un stade, une prison voire un aéroport.
Module Kaspersky antidrone
Des modules complexes étaient exposés, mélangeant radar de positionnement et de trajectographie, qui comprennent également la recherche du « pilote », avec les moyens optroniques, en voies jour et thermique. Le tout pourra être couplé avec le moyen de neutralisation, intégrant parfois le mode de poursuite automatique. L’institut BTLABS présentait notamment le Bolna, petit radar capable de détecter et de modéliser le vol d’une menace à près de 5 km.
Bolna 6 - BTLAB
Quant à l’Ataka DBS, présenté l’année dernière, il était cette fois intégré à l’arrière d’un petit véhicule discret.
Ataka DBS sur véhicule
S’il y a quelques années les entreprises russes proposaient principalement des fusils anti-drones classiques qui ne fonctionnaient que dans les fréquences des menaces, l’ajout des fréquences GPS, ou Beidou, ou Glonass, voire des fréquences liées à la menace des EEI, apparait maintenant comme évident. Ainsi les fusils Pishchal (groupe Avtomatika), Argument-2 (groupe Nelk), les LPD-800 et 801 (groupe PPS), ou encore le complexe présenté par le groupe Kaspersky, peuvent se ressembler extérieurement mais chacun propose des éléments d’intérêt (poursuite, distance d’action, protecteur du tireur, destruction ou non du drone).
LPD-801 - PPS
Lutte anti-drones… mais drones quand même
Deux des grandes compagnies spécialisées dans les UAV étaient présentes avec leurs modèles largement éprouvés, à savoir Enics et Supercam. Les drones présentés sont de dimensions moyennes et leurs missions de reconnaissance et de surveillance ne demandent pas de moyens plus lourds.
Stand ENICS
Supercam présentait néanmoins son dernier concept SH200H, doté de quatre petits modules pivotant à double rotors sur les bouts d’ailes. D’après son représentant, ce drone aérien peut également recevoir une charge explosive dans le cadre de missions « rodeuses ». Il ne semble en revanche pas encore question pour ces compagnies de produire des drones de type MALE.
Drone SX200H - SUPERCAM
La protection et la surveillance du territoire sont ancrées dans les priorités russes
Les compagnies russes, habituellement associées au salon IPX et spécialisées dans la protection de périmètre et la protection des entrées, étaient encore présentes cette année, à l’instar de Still Soft avec ses moyens radars associés à un UAV, ou encore de Star 7, avec ses moyens de protection de zones sensibles et de frontières, sans oublier NELK et ses moyens électroniques de détection et d’observation.
Stand StillSoft
Il y a toujours des armes à IPX
Il ne semble pas qu’Interpolitex n’ait lors d’une édition, présenté aucune arme. Cette année encore, le groupe ORSIS présentait six armes sur le stand Rosoboronexport, destinées à un emploi opérationnel, et également au tir sportif. Parmi elles, le fusil de précision CT-20, modulaire, qui existe dans les calibres 308, 338 LP ou encore 408 Cheytac. La modification de calibre s’effectue en interchangeant le canon, l’ensemble culasse et le chargeur. Cette arme s’adapte donc aux missions des forces armées et de sécurité quant à sa destination et au cadre d’emploi.
fusil CT-20 - ORSIS
En espérant que la prochaine édition d’IPX soit à nouveau en adéquation avec ce que ce salon offre habituellement
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère des Armées