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ARTICLE INTERPOLITEX 2020

Mise à jour  : 03/11/2020

Le salon INTERPOLITEX 2020 s’est déroulé malgré les contraintes sanitaires internationales. Ce salon dédié aux nouveautés relatives à la protection et à la sécurité n’a pu accueillir cette année les nombreux partenaires étrangers et, pour contraindre encore plus les organisateurs, il a été déplacé au sein du bâtiment 54, situé, comme le pavillon 75 dans l’enceinte du parc VDNH, normalement prévu comme musée permanent. Le groupe Bizon a dû repositionner sa vision, et a démontré ses capacités à organiser cette édition (le SITTA n’a pu couvrir 22 salons, annulés ou reportés à cause de la COVID). Le SITTA s’est arrêté sur une bonne partie des 123 exposants présents.

Les thèmes abordés pour cette année 2020 étaient identiques à ceux évoqués lors de l’édition 2019, à savoir les drones et la lutte anti-drones, la surveillance et la protection, et ce dans l’ensemble du spectre relatif à la sécurité intérieure et à la surveillance aux frontières.

On notera enfin que l’institut Gagarine, qui fête ses 100 ans, présentait encore une fois un projet qui cette année était un simulateur de lance-roquettes multiple air-sol.

Des drones…. Et encore des drones

Il est difficile en Russie de faire concurrence aux sociétés spécialisées dans le domaine des drones, à l’instar de SUPERCAM (qui propose notamment son drone-coptère X6M2), d’ENIKS (avec sa gamme de drones à ailes fixes Eleron), de STILL SOFT (avec la dernière évolution de l’Albatros P2, qui peut être mis en œuvre en moins de 3 minutes) ou de CET1 (avec son UAV Albatros et ses micro-UGV). Nous n’oublierons pas la compagnie Skymec, très prolifique dans ce domaine, notamment en adaptant des drones de loisirs à des fins utiles. Le groupe présentait notamment son module Matrice-300 RTK bardé de capteurs optiques qui permettent à l’engin de détecter les obstacles et d’évaluer ses trajectoires en mode autonome.

Pourtant, des petits groupes industriels et des bureaux d’études présentaient des projets particulièrement avancés. C’est le cas notamment du petit drone-coptère (12 kg) à quatre rotors KS CONDOR-L, présenté sur le stand du groupe Karneev Systems, en charge de son équipement (il peut emporter 4 kg de charge utile) avec pour l’occasion une lunette d’observation jour/nuit. Quatre autres modules optiques sont également prévus pour ce système. Karneev présentait également deux autres mini et micro drones.

Autre matériel très intéressant, un drone à double rotor superposé (à l’instar des hélicoptères Kamov) de près de 500 kg, proposé par le bureau d’étude Gos LIIP, et capable d’emporter une charge de près de 100 kg pendant plus de 3 heures. Ce système était pour cette édition doté d’un module radar en ventral. Le reste de l’électronique du radar est intégré dans le ventre de l’aéronef. Un porte module d’observation est également prévu à l’avant de l’appareil.

Du coté terrestre, quelques UGV étaient présentés, notamment les modèles du groupe russe CET-1, destinés à la reconnaissance, ainsi que le Muravey, UGV présenté par Rosoboronexport et destiné à la détection de mines et/ou d’EEI à partir du moment où une masse métallique est présente. Le détecteur est monté sur un bras amovible.

En réponse à cette croissance de menaces aériennes

Afin de répondre à la prolifération de drones, notamment aériens, contre les installations étatiques et/ou privées, les moyens de détection et de neutralisation s’adaptent rapidement afin de répondre plus énergiquement. Si les drones utilisent d’autres fréquences que celles initialement dédiées, les systèmes de détection et de neutralisation se sont adaptés aussi rapidement.

Sur le pavillon ROSTEK, La société Electroniks/Rocel présentait les dernières versions de ses systèmes éprouvés, dotées des dernières technologies et autres adaptations, comme notamment la détection acoustique en plus du mode radar sur le système Ataka Shorok (pour attaque et bruissement) qui détecte grâce à ses micros hyper sensibles un drone à près de 500 m. la production de ce système débutera en 2021.

Sur le même pavillon, le groupe Avtomatika exposait son système de neutralisation radar multiplots, qui pour l’occasion avait doublé le nombre de coupoles. Cette multiplicité permet d’émettre dans une bulle, de raccourcir les plages de brouillage par le doublement des plots et ainsi de protéger une zone sur 360° pour une altitude en lien avec la puissance d’émission.

Le groupe Kobra, spécialisé dans le brouillage, présentait sa valise anti-drone Shtora-1. Elle émet dans cinq plages de fréquence une fois en place sur des angles latéraux et verticaux sur 60°. Il faut moins d’une minute pour mettre en œuvre ces valises qui, placées en cercle à plusieurs mètres l’une de l’autre devraient protéger en coupole. Kobra propose également les systèmes anti-drones Shtora-2 et Pelena-15.

Le groupe MCS, spécialisé notamment dans le domaine de l’équipement maritime, présentait un système complet, fait de plusieurs éléments radars, optiques et électroniques, qui, regroupés, avec au final un simple pupitre dédié. Ce système est capable de surveiller le ciel contre toute intrusion, un drone jusqu’à 40 km par exemple. Coté neutralisation, MCS a choisi les trois fusils antidrones STUPOR du groupe WIFINDER, allant du plus basique au modèle adapté aux forces spéciales.

Enfin, on notera, pour la première fois sur INTERPOLITEX, la présence de deux systèmes de détection d’explosifs. Le groupe TSNK, spécialisé dans l’électronique propose le système M-ION, certes encombrant, mais léger et surtout complet. Il fonctionne par détection vapeur en le plaçant dans une zone, ou en direct par aspiration après avoir effectué un frottis sur une zone choisie (main, vêtement, valise).

Autre système présenté par le groupe Rosoboronexport, le Kerbert-T, déjà opérationnel et employé notamment dans les aéroports russes, possède l’ensemble des capacités du produit présenté par TSNK mais surtout il peut travailler sur deux sujets en même temps.

Une surveillance toujours plus prégnante

Malgré le contexte sanitaire et l’étroitesse du site d’exposition, plusieurs industriels spécialisés dans la surveillance et la détection, présentaient leurs produits, dans des domaines multiples, marin et sous-marin, optique/optronique, communication et détection, voire informatique. Cause COVID, des entreprises exposaient des modules de détection de température corporelle.

Dans le domaine naval, le groupe Avrova présentait la maquette d’un petit AUV multimissions capable d’opérer en eaux profondes. Le producteur annonce que les tests ont été effectués à une profondeur de 1000 m. ce système dédié à la surveillance des fonds, peut également être employé pour la surveillance d’installations sensibles. Il est autonome pour une durée maximale de six heures. L’industriel a mentionné l’existence d’un autre modèle plus endurant et qui fonctionne par GPS.

Les surveillances de périmètres voire de frontières sont toujours plus délicates tant les menaces se multiplient. MCS avec son module multiple de protection d’aéroport, ou encore le groupe STILLSOFT qui présentait plusieurs modules de surveillance fixe ou mobile, dont le système Scorpion déjà opérationnel, doté de moyens radars couplés à des moyens optiques, ou, si c’est nécessaire, à son drone aérien Albatros-M2.

La protection de l’homme, des biens et des équipements

Le thème de la protection, abordé durant Interpolitex 2020, était relatif à la protection balistique, à la protection du personnel, des matériels ou de zone ou encore à la protection informatique.

Dans le domaine du brouillage, le groupe Kobra fait référence, et cette année, l’industriel présentait, en plus du Shtora-1 cité supra, le Pelena-20, destiné principalement à la protection des opérateurs EOD (brouillage RCIED, téléphone ou GPS). Il existe en deux versions, ou seule la masse change, due au matériau employé. Il peut être porté à la main ou en sac à dos, inclus dans la sacoche.

Toujours au niveau de la protection de l’individu, le groupe Krimtex 10 présentait plusieurs produits dont un sac à dos, dénommé SIVA-10, qui peut se transformer en moins de 5 secondes en gilet de protection équipé (armement, radio, munitions, etc.) et surtout un boucler de protection balistique en textile qui a la particularité de pouvoir flotter.

Nous retiendrons également la combinaison de protection anti-fragments Kobalt-S, présentée par le groupe Klass, qui se décline en trois versions (légère à lourde). Cette tenue en fibre est en mesure de bloquer les fragments produits par l’éclatement d’une munition ou d’une charge.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère des Armées