État-major des armées
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La 6e édition du salon ARMYA 2020 s’est tenue, malgré la situation sanitaire, du 23 au 29 aout sur le site du Patriot Park de Kubinka. Plus de 1450 exposants présentaient quelques 28 000 matériels sur une surface de 257.000 km² et 41 délégations de haut rang ont arpenté les allées du site. L’évolution des chars russes, les équipements du génie, les programmes de drones, ou encore les évolutions aéronautiques ont été quelques uns des points particuliers de cette édition. ARMYA appuie davantage sa notoriété au travers de ses nombreuses zones de démonstrations dynamiques. Au final, 40 contrats ont été signés durant le salon et le MINDEF russe a annoncé qu’il retenait plus de 300 produits à fins d’études.
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Domaine des blindés
Outre le char T-14 et le blindé 8x8 Boomerang, fers de lance des nouveaux programmes, un grand nombre de nouveaux engins était présenté.
Le véhicule de combat d’infanterie chenillé BMP-3M « Manul » est doté d’un blindage latéral additionnel. Ce véhicule aérotransportable et amphibie est équipé d’une tourelle téléopérée puissamment armée (canon 2A42 de 30 mm couplée à une mitrailleuse coaxiale PKTM en 7,62 x 54 mm). Quatre missiles antichars Kornet complète cet armement. Le chef d’engin et le tireur possèdent chacun un bloc optronique complet (voie jour, thermique, télémétrie laser, conduite de tir).
BMP 3 M "Manul" (Russie)
Le MRAP Typhoon K 53949 est déjà en service dans l’armée russe. Il résiste à une charge explosive de 6 kg en ventral et sa protection balistique est de niveau 3 au STANAG OTAN (7,62 x 51 mm AP). Ses 10 soldats embarqués bénéficient de nombreux éléments de protection : sièges anti-mine, ceinture multipoints, système d’accroche pour fusil d’assaut. Le véhicule peut être armé d’une circulaire ou d’une tourelle téléopérée. Sa trappe arrière suffisamment large rend l’accès facile aux personnels équipés.
MRAP Typhoon K 53949 (Russie)
Le véhicule blindé 4x4 MZKT 490101 était présenté par la firme biélorusse Volat Defence. Son niveau de protection est de 2 au STANAG 4569 et de 2a/2b contre les effets de blast. Il transporte jusqu’à cinq personnels dans des conditions de protection intérieure élevées. Le pilote dispose de plusieurs écrans techniques (contrôle du moteur et des équipements) et tactiques reliés à des caméras extérieures.
MZKT 490101 (Biélorussie)
Le véhicule amphibie DROZD, développé par la firme Baltic Machine Building Company, possède des performances élevées en termes de vitesse sur terre et surtout sur l’eau grâce à son châssis en fibre de carbone et de kevlar, profilé comme un bateau. Il transporte jusqu’à 1,5 tonne (hommes et matériels). En mode amphibie, les roues arrière sont relevées et les roues avant basculent à l’horizontale. La propulsion amphibie est assurée par un hydrojet. Sa vitesse sur route atteint les 100 km/h contre 70 km/h sur l’eau. L’engin peut être équipé d’une circulaire ou d’une tourelle téléopérée.
Drozd (Russie)
Le véhicule TTM 1901-40 « Berkut » a été développé pour le combat en zone arctique. L’armée russe en a déjà acheté plusieurs dizaines. Il s’agit du seul véhicule doté d’une cabine chauffée pour deux personnels et conçu pour fonctionner à -50°C. Il transporte matériels ou personnels et peut tracter plusieurs soldats à skis. Sur neige l’engin atteint les 40 km/h. Ses conceptions mécanique et électrique en font un engin facile à maintenir.
TTM 1901-40 « Berkut » (Russie)
Focus sur les productions du groupe VPK
VPK présente depuis de nombreuses années des modèles blindés innovants et performants. Le véhicule blindé aérotransportable (par avion et sous hélicoptère) 4x4 STRELA peut être employé comme un véhicule de patrouille ou de commandement. Il peut transporter jusqu'à huit personnes, y compris le chauffeur. Sa conception modulaire est entièrement de fabrication russe. Sa protection balistique est de niveau 2 au STANAG 4569 et le blindé résiste à une charge ventrale de 2 kg.
Strela (Russie)
Le véhicule tout terrain amphibie GAZ 3344-20 Aleut est l’un des plus performants développés par l’industrie russe. Particulièrement mobile, il est prioritairement destiné aux unités arctiques du fait de sa résistance au froid. Composé de deux modules chenillés reliés, le GAZ 3344-20 roule à près de 60 km/h (et près de 4 km/h sur l’eau) pour une autonomie de 800 km. Les charges utiles sont de 500 kg pour la partie avant et de 2 t pour le module arrière.
GAZ 3344-20 Aleut
Le véhicule d’intervention rapide SBM VPK 233136 est destiné aux missions de reconnaissance dans la profondeur à l’instar des LRDG (Long Range Desert Group) britanniques. Cet engin léger (structure tubulaire) atteint facilement les 120 km/h pour une autonomie de 1000 km. Il est armé d’une mitrailleuse Kord en circulaire, de mitrailleuses en sabord et plusieurs lance-roquettes antichars consommable complète l’ensemble.
SBM VPK 233136 (Russie)
L’ambulance blindée 4x4 ZSA-T est depuis peu employée par les forces. Elle permet de transporter rapidement jusqu’à quatre blessés sur civière ou six assis. Son moteur diesel lui permet d’atteindre les 100 km/h pour une autonomie de 1000 km.
ZSA-T (Russie)
Evolutions dans les tourelles téléopérées
La tourelle HUNTER, développée par la firme russe RDA Electromashina, est équipée, malgré ses dimensions réduites, de nombreux senseurs et modules qui permettent de détecter et éventuellement de neutraliser les menaces. Ainsi, cette tourelle stabilisée sur deux axes dispose de caméras jour et thermique, d’une caméra 360°, d’un télémètre laser, d’un radar et d’un système de détection et d’alerte laser. Coté armement, une mitrailleuse lourde Kord de calibre 12,7x108 mm, efficace contre les cibles légères voire les UAV.
Hunter (Russie)
La tourelle téléopérée biélorusse PRCS 2, développée par DDO JSC, ne pèse que 27 kg. Elle est destinée aux véhicules légers ne disposant pas d’une charge utile suffisante. Elle est armée d’un fusil AKSU 74 (chargeur de 30 cartouches) et de deux roquettes consommables RPG 26. Les commandes ne comportent aucun câblage, ce qui facilite l’intégration de la tourelle. Le bloc optronique intègre une voie jour, un télémètre laser et peut recevoir en sus une caméra thermique.
PRCS 2 (Biélorussie)
Innovations permanentes dans les armes d’infanterie.
La Russie compte plusieurs groupes spécialisés dans l’armement de petit calibre et les attributs du fantassin.
Kalashnikov présentait plusieurs nouveautés:
Le fusil d’assaut AK 19, chambré pour la munition de calibre 5,56 x 45 mm OTAN, intègre les dernières modifications réalisées sur l’AK 12 (programme Ratnik). Sa crosse est réglable en longueur et repliable sur le côté. la poignée pistolet et l’arcade de pontet sont d’un seul tenant. La hausse mécanique à œilleton a été réduite. Son frein de bouche permet le montage direct d’un modérateur de son. Enfin l’arme est dotée a minima de deux rails de fixation, et d’autres peuvent s’ajouter.
AK 19 (Russie)
La mitrailleuse RPL 20 est alimentée par bande à maillons non désintégrables. Un effort important a été réalisé sur l’ergonomie et la masse (5 kg environ en version canon court) : crosse repliable et réglable en hauteur, appui joue réglable en. Le fut est équipé de plusieurs empreintes MLOK pour le montage d’accessoires. Un long rail Picatinny permet de monter toute une gamme de moyens optiques.
RPL 20 (Russie)
Le pistolet mitrailleur PPK 20 est la version militarisée du PP 2000 Vityaz, en service au sein du ministère de l’intérieur. La crosse squelette métallique a été remplacée par une crosse rabattable réglable en longueur. Sa poignée ergonomique est semblable à celle de l’AK 12. L’arme est alimentée par chargeur en matière synthétique de 30 cartouches. Le système de visée basique est constitué d’une hausse à curseur et d’un guidon protégé par des oreilles de protection, cependant il est possible d’adjoindre une visée « point rouge ». Plusieurs rails de fixation ont été placés sur le fut et le couvre culasse. L’arme était présentée pour l’occasion d’un modérateur de son.
PKK 20 (Russie)
Autre producteur d’armement réputé, TsNIITochMash présentait son pistolet PSS 2 destiné principalement aux forces spéciales. Un rail de fixation placé sous le canon permet le montage d’accessoires. Cette évolution du PSS est chambrée pour la munition à piston SP 16. La Russie est le seul pays à maitriser cette technologie qui offre la possibilité d’avoir une arme plus compacte et plus légère qu’un pistolet avec modérateur de son. Les signatures acoustique et lumineuse de cette munition sont quasi nulles.
PSS 2 (Russie)
TsNIITochMash présentait également le pistolet de calibre 9 x 19 mm Poloz, destiné initialement au ministère de l’intérieur. Ce modèle particulièrement compact, plus petit et plus léger que l’Udav, en dotation dans les forces armées, peut être utilisé en toute discrétion. Le remplacement de la poignée polymère s’effectue sans changer les pièces principales. Il existe plusieurs chargeurs de différentes capacités (15 ou 18 coups). Il est pratique, fiable et facile à utiliser. Le canon est donné pour 10 000 coups.
Poloz (Russie)
Le groupe LOBAEV est spécialisé dans les armes de précision. Les représentants du groupe annoncent pouvoir répondre aux demandes les plus diverses voire « exotiques », y compris développer des munitions spécifiques. Le fondateur, monsieur Lobaev, a confirmé le développement d’un fusil de précision et de ses munitions associées, capable de tirs à plus de 7 km, largement au-delà de ce qui existe.
TSVL 8 (Russie)
Mr Lobaev avec un fusil Sebastopol pour le tirs à très longues distances.
Une artillerie modernisée
Le missile guidé d’artillerie Hermes n’avait plus été présenté depuis plusieurs années. Ce missile hypersonique (Mach 4) est guidé par satellite (GPS ou Glonass) et par désignation laser en phase terminale de vol (précision inférieure à 1 m). Sa charge importante (28 kg) permet de traiter à longue distance (100 km) des cibles tactiques moyennes, des dépôts de munitions ou de carburant. Le module de tir comprend six tubes de lancement pouvant être monté sur un châssis 6x6. Une batterie de tir se compose d’un véhicule de commandement, de plusieurs lanceurs et véhicules de rechargement.
HERMES (Russie)
Munitions multiples, modernes et efficaces
La roquette air-sol à guidage laser Vikhr 1, développée par le groupe Kalashnikov, permet au vecteur (avion, hélicoptère, voire lanceur terrestre) de traiter une zone avec précision tout en limitant les dommages collatéraux. Cette munition est compatible à l’ensemble des supports existants. Elle n’existe pour l’heure qu’en version explosive. Elle est guidée en phase terminale de vol par un désignateur laser embarqué sur aéronef ou directement depuis le sol.
VIKHR 1 (Russie)
La munition Breaching Wall KFZ est composée d’une charge creuse et d’une charge à effet de souffle. Cette munition peut être utilisée en mode Breaching Wall, créant un trou dans un mur permettant ainsi le passage de personnel ou d’un drone terrestre. Pour ce mode de tir, la munition est tirée depuis un support horizontal à quatre pieds. Autre utilisation, la destruction de structure (voie de chemin de fer, ouvrage en béton). Dans ce cadre, la munition sera montée sur un trépied vertical. La KFZ perce 630 mm de briques, 400 mm de béton ou de pierre et jusqu’à 20 mm d’acier.
KFZ (Russie)
Les grenades VKO 25 et VK 94 étaient présentées par l’Institut des Applications Physiques russe. Ces deux munitions HEDP (High Explosive Dual Purpose) sont employées par les lance-grenades de 40 mm caseless (GP 25, GP 30, GP 34) et les lance-grenades GM 94 contre des cibles légèrement blindées ou des structures légères. La grenade VKO 25 porte à 400 m et la grenade VK 94 à 120 m. elles perforent de 160 à 170 mm d’acier à blindage. La grenade VKO 25 génère également une gerbe de 160 éclats.
VK 94 (Russie)
VKO 25 (Russie)
Le programme RATNIK toujours en cours
La firme russe TsNIITochMash propose son exosquelette électrique APK 1. Ce module Ratnik permet au soldat de réduire ses efforts lors des déplacements. Un moteur électrique d’aide à la mobilité est en développement. La signature sonore est bien inférieure à celle des premiers exosquelettes développés en Europe.
Exosquelette APK 1 (Russie)
Exosquelette APK 1 (Russie)
Domaine de l’optronique
Le LTSD 4, produit par le groupe russe Shvabe, est un désignateur laser de dernière génération. Outre sa fonction de désignation de cibles au sol, il est capable de corriger des tirs d'artillerie et aériens de jour comme de nuit. Ce désignateur est compatible avec toutes les munitions de haute précision à guidage laser. Il peut être couplé à des systèmes de contrôle de tir automatisés. Le LTSD 4 peut designer un char de jour à près de 7 km et de nuit (couplé à une caméra thermique) jusqu’à 4 km.
LTDS 4 (Russie)
La firme ROMZ présentait plusieurs systèmes optroniques parmi lesquels la lunette TV Klest. Cette lunette (grossissement X 2,3) est dotée d’un capteur CMOS (Complementary Metal Oxide Semi-conductor), permettant de l’employer de jour comme de nuit. La Klest peut être montée sur fusil d’assaut et/ou fusil de précision. Un illuminateur infrarouge intégré améliore la définition de l’image par mauvaises conditions. La lunette est disponible, équipée d’un rail latéral dit « queue d’hirondelle » ou d’un rail Picatinny MIL STD 1913.
KLEST (Russie)
Lutte contre la menace des IED et les UAV, et transmissions
La firme STT Group propose le système portable complexe Kotomka. Il se compose d’un système de brouillage contre les EEI, et d’un détecteur de métaux. Le brouilleur est monté sur une claie de portage couplé à un système de réduction de rayonnement, fort utile pour l’utilisateur. Les antennes sont placées sur le haut de la claie de portage. Le soldat en charge de ce système de brouillage doit néanmoins porter une tenue de protection spécifique. D’autres systèmes de brouillage Voenitsa pour engins blindés, plus puissants, sont disponibles.
Kotomka (Russie)
Voenitsa (Russie)
Le système de lutte contre les drones aériens Radeskan (firme biélorusse Umirs) est un équipement complet destiné aux forces armées et de sécurité. Le système comprend trois blocs électroniques : un radar 360° qui détecte la ou les menaces, couplé à un autre radar qui traite l’avant du véhicule porteur, un système optronique qui permet d’identifier la menace et enfin un module de neutralisation qui permet également de connaitre la position de l’émetteur adverse. L’ensemble est monté sur un mat fixe ou rétractable.
Radeskan (Biélorussie)
La firme biélorusse AGAT présentait le système MTCS (Mobile Tropospheric Communication System). La communication Troposphérique permet de travailler avec des signaux radio sur des distances considérables, parfois jusqu'à 300 km. L’ensemble est monté sur un châssis 6x6. Le shelter est doté de deux grandes antennes de même architecture. la transmission et la réception de données s’effectuent à une vitesse allant jusqu’à 8448 kbps pour une distance de 150 km.
AGAT MCTS (Biélorussie)
Kubinka – Forces aériennes
La partie du salon Armya consacrée aux forces aériennes était principalement située sur la base aérienne de Kubinka, à quelques kilomètres du Patriot Park. Plus de 40 appareils étaient présentés en statique et lors d’un show aérien particulièrement impressionnant. Le show a été ouvert par la présentation solo du 058 bleu, dernier prototype du Su-57. Plusieurs autres appareils se sont ensuite succédés: Su-35S, Mig-35S, Su-34, Su-30SM, les patrouilles des « Vityaz » et des « Strizhi » ou encore les hélicoptères Mi-28N et Ka-52. Un MiG-35S était présenté lourdement armé, doté de quatre missiles air-air et quatre missiles air-sol sous les ailes, d’un réservoir de carburant supplémentaire sous le ventre, et de sa nacelle de désignation.
SU 30 M (Russie)
MIG 35 S (Russie)
Coté aéronefs lourds, l’A-50U, version modernisée de l’AWACS russe, était bien visible en tête de la rangée d’avions pendant qu’un Il-38SD de patrouille maritime concluait la rangée. La présence de plusieurs aéronefs était pressentie, et la véritable surprise est venue de la première présentation du missile Kinzhal monté sur MiG-31K. L’un des prototypes du Su-57, le même que celui dévoilé au salon MAKS-2019, était également présent.
MIG 31 K (Russie)
SU 57 (Russie)
Plusieurs hélicoptères étaient montrés sur le statique, avec notamment, en plus des matériels des forces, les Mi-26TV2, Mi-38, et Mi-17V5.
L’entreprise Kret présentait plusieurs nouveautés dont un écran large tactile « tout en un » destiné au MiG-35. Permettant une présentation au pilote sous une forme extrêmement intuitive des informations de vol et de mission, cet écran est remarquable de simplicité et de clarté. Le pilote n’a plus sous les yeux que son HUD et un écran principal.
Autre projet innovant, un module de mesure de vitesse laser en remplacement de la sonde Pitot traditionnelle. Ce laser mesure la vitesse de déplacement des poussières présentes dans l’air ambiant. Cette solution permet de s’affranchir des faiblesses connues des sonde Pitot, et en particulier les risques de gel.
Parmi les autres matériels présentés, un HUD à cristaux liquide permettant d’afficher un flux vidéo en superposition, un système de positionnement GPS/GLONASS durci au brouillage, et une tablette tactile permettant l’interface entre le système de préparation de mission et l’avion. Tout ces appareils sont appelés à être prochainement mis en service au sein de forces russes.
Écran multifonction du MiG-35 et HUD du stand Kret (Russie)
Patriot Park – Forces aériennes (halls et stands statiques)
La société Kronshtadt, spécialisée dans les drones aériens, a été particulièrement dynamique lors de cette édition. Si le drone armé Orion, récemment acquis par les forces russes, tenait sa place en tête de stand, la société proposait trois projets de drones dénommés Grom, Gelios-RLD et Sirius. D’une envergure de 10 m et long de 13, pour une masse maximale de 7 tonnes (vitesse de près de 1000 km/h), le Grom vient se placer en concurrent direct de l’Okhotnik dans le rôle des UCAV. Le projet inclut une capacité de travail en coopération avec des appareils de combat pilotés. En plus de ses missions habituelles, destruction de défenses antiaériennes dans la profondeur ou de cibles stratégiques, Il pourra participer à des missions de reconnaissance. Le Grom dispose de deux points d’emports d’armements en soute ventrale et de deux points externes sous les ailes. Il sera capable d’emporter des munitions guidées jusqu’à 500 kg.
Drone Grom (Russie)
Le drone MALE Sirius possède une envergure de 23 m pour une masse maximale de 2 t. Il emporte près de 300 kg d’armement pendant 20 h. Multi-missions, il dispose de plusieurs charges modulaires, montées en fonction du besoin : optronique, cartographie, SAR, ELINT, brouillage EM, armement. Il dispose de six points d’emports, dont deux en soute ventrale.
Drone Sirius (Russie)
Enfin, proche du Sirius, le drone de surveillance radar Gelios-RLD compte 30 m d’envergure pour quatre tonnes. Il sera en mesure d’assurer la détection de cibles aériennes, terrestres et navales durant 30 h, à une altitude maximale de 11 000 m.
Drone Gelios RLD (Russie)
Le groupe Zaslon présentait, son nouveau radar à antenne à balayage électronique actif (AESA) Rezets, destiné à l’hélicoptère Ka-52 en version navalisée. Ce radar bande X permet de détecter les cibles aériennes et de surface, fixes ou mobiles, l’IFF, la cartographie de terrain et la détection d’obstacle, ainsi que la surveillance des conditions météorologiques. Il est équipé d’un système de contrôle automatique de l’équipement, informant les utilisateurs de l’état de fonctionnement du radar et des modules émetteurs-récepteurs. Il peut également être couplé aux moyens optroniques de l’hélicoptère.
Moyens de détection et de défense
Le consortium Almaz-Antey présentait les systèmes Antey4000 et Abakan. Le premier est une amélioration de l’Antey-2500, notamment en termes de portée (380km contre 350), et d’électronique. Le missile à haute performance 9M82MDE est maintenant monté de série, et les radars n’ont pas été modifiés. Le but des améliorations est d’obtenir de meilleures performances contre les missiles balistiques et les cibles furtives. Il est également possible d’utiliser pour les véhicules lance-missiles un nouveau châssis basé sur la prolifique série GM.
Antey 4000 sur châssis GM
L’Abakan est un véhicule de type 51P6E, déjà utilisé sur certains TEL S-400, sur lequel ont été adaptés deux tubes missiles 9M82MDE. Le radar, qui n’a été présenté que sur panneau explicatif, pourrait être nouveau radar Ienissei. Le système est exclusivement dédié à la lutte antibalistique.
Système ABM Abakan (Russie)
La société Rusbal, spécialisée dans la fabrication de leurres gonflables, présentait un système Pantsir S1 sur châssis MAN SX-45. Ces leurres particulièrement réalistes vus du ciel, peuvent également comporter des panneaux métalliques et des éléments chauffants. Le leurrage fonctionne contre les moyens de reconnaissance adverses de types optique, radar, ou thermique. Ces leurres sont très légers et simples à mettre en œuvre, et sont facilement modifiables. Le radar et les tubes missiles sont mobiles. La partie cabine existe en plusieurs versions de châssis.
Leurre Pantsir S1 (Russie)
Le consortium Rosel présentait plusieurs nouveaux véhicules.
La nouvelle station mobile de reconnaissance électronique (ELINT) POST-3M est montée sur un châssis Kamaz-43118 spécialement adapté aux dimensions de la station, il comporte, outre la cabine de conduite, un grand shelter destiné à abriter l’antenne de réception, la cabine des opérateurs, et les moyens de génération électriques et de climatisation. Le POST-3M détecte l’ensemble des moyens radars dans la gamme de 2 à 40 GHz, sur 360°, mesure la direction d’arrivée et identifie les émissions perçues. Il dispose de sa propre capacité d’analyse du signal. Mis en œuvre par deux opérateurs et un conducteur-mécanicien, il est conçu pour opérer en autonomie ou en réseau avec deux autres stations afin de trianguler la position des émetteurs. Le véhicule peut rester fonctionnel plus de 40 h sur son seul réservoir de carburant interne. Le bloc d’antenne, de plus de 700 kg, peut être levé à 10 m du sol et supporte jusqu’à 140 km/h de vent.
POST 3 M (Russie)
Autre nouveauté, un véhicule blindé Vystrel modifié pour la lutte anti drone. Il n’a pas encore de nom autre que « système mobile multifonctions ». Développé très récemment sur fond propre, le système comprend un radar de surveillance dédié aux cibles de très petite taille, un système optronique avec voies TV, IR et laser et l’ensemble est mis en œuvre par un seul opérateur. Le laser n’a pour l’heure pas encore été testé en mode destruction. L’industriel pense, comme beaucoup, que le laser est un recours idéal dans la lutte contre les essaims de drones.
Vystrel anti drones (Russie)
Rosel présentait également un système mobile léger de commandement et de gestion des feux MANPADS. Il comprend un véhicule léger contenant un ensemble de communication radio et deux ordinateurs intégrés pour le suivi de la situation aérienne proche d’une part et pour la gestion des tireurs de l’autre. Il emporte aussi plusieurs mallettes « ordinateur » durcies destinées à délocaliser la fonction de gestion et la subdiviser sur plusieurs équipes de tirs. Enfin, un système léger intégré à la tenue de combat permet de viser très précisément et rapidement la cible attribuée, quelques soit les conditions météorologiques. Cela permet ainsi un gain de temps considérable et une augmentation nette de l’efficacité des MANPADS.
Système C2 MANPADS (Russie)
Le groupe Stilsoft présentait le drone autonome Albatros M2. Doté d’une autonomie d’environ 30 minutes et capable d’opérer jusqu’à 3 Km de son point de départ. Si ces chiffres paraissent à première vue faibles, ce qui le rend extrêmement intéressant est qu’il est dédié à l’intervention sur tout type d’alarmes dans une zone sensible. Ainsi, si une alarme intrusion se déclenche dans une installation, le drone est automatiquement envoyé sur le lieu de l’alarme, et envoie les images au poste de contrôle. Cela est donc beaucoup plus rapide qu’une intervention humaine et permet de voir si celle-ci est nécessaire, et si c’est le cas de permettre aux intervenants de savoir à quoi ils ont affaire. Le drone est stocké dans un container hermétique qui permet de le protéger des éléments et de le maintenir batteries chargées en permanence. Lors du déclenchement d’une alarme, le plan de vol vers le lieu concerné est chargé automatiquement, le container s’ouvre et le drone décolle. En fin d’intervention, il retourne sur sa plate-forme, le container se referme et recharge les batteries. Ce système est particulièrement adapté à la surveillance de sites isolés, limitant par exemple les interventions inutiles sur des alarmes déclenchées par le passage fréquent d’animaux sauvages. Il peut être utilisé de manière autonome ou intégré à un réseau de surveillance complexe.
Drone Albatros M 2 (Russie)
Patriot Park – Forces navales
La bombe anti sous-marin KAB PL « Zagon-2E » pèse 120 kg. Elle est destinée à être emportée par les avions et hélicoptères de lutte ASM. Un Il-38 ou un Tu-142 peuvent en emporter 20, contre huit pour un hélicoptère Ka-29. Freinée par un parachute après avoir été larguée à basse altitude, elle flotte un certain temps afin de laisser son autodirecteur acquérir sa cible. Son sonar actif situé en pointe avant recherche dans un angle de 120° (60° de part et d’autre de la verticale) et jusqu’à 600 m de profondeur. Une fois la cible verrouillée, le système de flottaison est largué et la munition part en mode autonome sur un point d’impact calculé en fonction de la trajectoire de sa cible. La bombe est équipée d’une charge creuse de 20 kg.
Bombe Zagon 2 E (Russie)
La société Rubin présentait une série de mini-drones sous-marins Amulet, ainsi que le drone sous-marin Vityaz destiné à l’exploration des grandes profondeurs. Long de près de 6 m et pesant près de 6 t, il a notamment mené une mission d’exploration dans la fosse des Mariannes, à plus de 10 000 m de profondeur. Les drones Amulet et Amulet-2 sont des mini-drones sous-marins de faible profondeur, destinés à la surveillance de zones portuaires ou à la reconnaissance. Ils disposent de 6 h d’endurance à 75 m de profondeur. Sa conception modulaire permet d’adapter les capteurs en fonction de la mission. Il peut notamment recevoir un modem sonar pour rester en communication avec la surface.
Drone sous marin Amulet 2 (Russie)
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère des armées
