L’année 2016 a confirmé la réalité d’une menace qui s’inscrit dans la durée au niveau mondial. La dégradation de la situation sécuritaire, le risque terroriste qui pèsent désormais aussi sur le territoire national, ont imposé aux armées d’accélérer, encore, le rythme opérationnel déjà tenu en 2015. Zoom sur les principaux engagements français…
En septembre 2016, un groupement tactique d'artillerie, déployé en Irak, complète le dispositif cinétique. La Task Force Wagram, forte de 150 militaires, équipée de quatre canons Caesar, a pour mission d’apporter un appui à distance aux troupes irakiennes au sol et de protéger la base opérationnelle avancée de Qayarrah-west. Du 17 octobre au 28 novembre 2016, les artilleurs français ont réalisé plus de 150 missions de tir au profit des forces irakiennes.
Du 29 septembre au 9 décembre 2016, sur ordre du Président de la République, le groupe aéronaval (GAN) a été déployé dans le cadre de l’opération Chammal pour la troisième fois en deux ans afin d’intensifier les efforts de la France au sein de la coalition. Après un appareillage fin septembre, les 24 Rafale marine du porte-avions ainsi que les 2 E-2-C Hawkeye ont pris part aux opérations de la coalition depuis la Méditerranée Orientale. Composé de près de 2 800 marins français, le GAN était constitué du porte-avions Charles de Gaulle avec son groupe aérien embarqué (GAé), accompagné de trois à cinq bâtiments d’escorte, d’un bâtiment de commandement et de ravitaillement et d’un sous-marin.
Pour l’armée de l’air engagé en permanence sur le théâtre depuis deux ans, dans un souci de rationalisation des parcs d’avions de chasse sur l’ensemble des théâtres d’opération, les Rafale ont quitté la bande sahélo-saharienne afin d’être redéployés au Levant fin août, tandis que l’opération Barkhane au Sahel engage désormais sept Mirage 2000.
Depuis l’été, 12 Rafale Air sont déployés en permanence sur leurs deux bases aériennes d’accueil au levant. Depuis le début de l’opération Chammal, ce sont plus de 5000 sorties aériennes, 1000 frappes et 1600 objectifs qui ont été neutralisés en Irak ou en Syrie.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal est le volet français de l’opération Inherent Resolve (OIR) et mobilise, hors renforcement de circonstance, près de 1 200 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal vise à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées en Syrie et en Irak dans le combat contre Daech.
L’opération Chammal s’articule autour de deux piliers complémentaires : un pilier « appui » destiné à appuyer les troupes engagées au sol contre Daech mais aussi à frapper les capacités militaires de Daech, en profondeur avec l’arme aérienne, et un pilier « formation» au profit des forces de sécurité nationales irakiennes.
Au Mali, la force Barkhane est déterminée à poursuivre la lutte contre les groupes armés terroristes (GAT) agissant dans la bande sahélo-saharienne afin de les empêcher de reconstituer leurs sanctuaires, tout en perturbant leurs flux logistiques et les trafics illicites. Affaiblis et désorganisés, les GAT mènent des actions de harcèlement sporadiques dont pâtit la population. Ils tentent de déstabiliser la région pour empêcher la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation (APR) et l’installation d’autorités intérimaires.
Dans cette phase de progrès, la force Barkhane doit soutenir les avancées obtenues par les partenaires pour accompagner au mieux les acteurs de la mise en œuvre de l’APR. Il s’agit donc de :
Pour faire face à ces enjeux importants, une montée en gamme progressive de la Force a été réalisée depuis l’été. Celle-ci repose sur trois piliers : une mobilité accrue facilitée par la fin de la saison des pluies, la modernisation de moyens (arrivée de Reaper, de Tigre, de Caïman), et l’efficacité des moyens de coercition (Mirage, Tigre, Caesar).
L’opération Barkhane soutient la coordination des efforts réalisés par les États de la bande sahélo-saharienne (BSS) dans leur lutte contre les groupes armés terroristes, et poursuit les actions de coopération bilatérale entretenues depuis de nombreuses années avec les pays de la région.
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Depuis le 31 août et jusqu’en janvier 2017, et pour la 6e fois, la France participe avec quatre Mirage 2000-5, à la mission Baltic Air Policing, opération de l’OTAN de police du ciel au profit des pays Baltes (Lituanie, Estonie, Lettonie). La tenue permanente de l’alerte opérationnelle vise à préserver l’intégrité des espaces aériens, en engageant à tour de rôle pendant quatre mois les avions de défense aérienne des Nations de l’OTAN dans cette mission de souveraineté confiée par les pays Baltes aux Alliés.
La Chasse française aura ainsi réalisé plus de 20 décollages sur alerte pour mener des missions de surveillance et d’identification. Aucune violation des espaces aériens baltes n’a été perpétrée.
Déployée en 2013 en qualité de « force relais », la force Sangaris a pleinement joué son rôle en permettant aux forces internationales de prendre progressivement le relais dans la stratégie de sortie de crise. Après trois années d’intervention, la force Sangaris a rempli son mandat. L’opération a été clôturée par le ministre de la défense le 31 octobre dernier, mais l’action des armées françaises en Centrafrique se poursuit aujourd’hui sous d’autres formes. Elle s’inscrit dans une participation aux deux missions internationales European Union Training Mission (EUTM) RCA et la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA), complétées par un échelon de soutien national.
L’importance des partenariats opérationnels s’illustre dans le quotidien des opérations françaises.
Le déploiement Chammal ne saurait être ce qu’il est aujourd’hui si la France n’avait pas tissé des liens forts avec les partenaires de la coalition et ses alliés régionaux, dont les exercices bilatéraux constituent des moments clefs. Ainsi, l’exercice bilatérale franco-émirien Gulf 2016 qui a eu lieu du 8 au 24 novembre dernier et rassemblé 1400 militaire français a constitué une échéance importante sur un agenda opérationnel pourtant soutenu car :
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La mission de protection du territoire est globale et interarmées. Elle concerne 13 000 militaires engagés quotidiennement : opération Sentinelle (10 000 militaires), postures de sûreté aérienne (environ 1 000 militaires) et de sauvegarde maritime (environ 1 500 militaires) ; auxquels s’ajoutent les missions de lutte contre les trafics (Harpie, Caraïb Royal).
Alors que le dispositif spécifique à la sécurisation de l’EUROFOOT 2016 était en cours d’allègement, le terrible attentat survenu à Nice le 14 juillet dernier a nécessité le maintien de l’opération Sentinelle à son plus haut niveau d’engagement.
Le Président de la République a décidé au terme des conseils de défense et de sécurité nationale réunis dès le 15 juillet de prioriser l’opération Sentinelle sur les transports, la surveillance des frontières et la protection des grands rassemblements estivaux et sites touristiques.
Sentinelle est ainsi parvenue en quelques jours à renforcer la sécurité autour de plus de 2 200 sites répartis dans 70 départements, en étroite coordination avec les forces de sécurité intérieure.
Avec la fin de la période de vacances estivales et la diminution du nombre de grands rassemblements culturels ou festifs, le chef de l’État a décidé de procéder à une nouvelle adaptation du dispositif Sentinelle. L’opération Sentinelle reste maintenue à son plus haut niveau, avec 10 000 militaires mobilisés dont 3 000 en alerte :
Les dispositifs dynamiques généralisés permettent d’optimiser l’emploi des forces armées en leur confiant des missions de patrouille qui correspondent davantage à leur savoir-faire. Les patrouilles dynamiques sont un facteur de succès : en utilisant mieux les moyens engagés par les armées, les patrouilles permettent de surprendre les individus malintentionnés, de couvrir plus de zones et d’avoir une meilleure réactivité.
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Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense