Les 15 et 16 février 2015, le général d’armée Pierre de Villiers s’est rendu pour la première fois en visite officielle en Irak pour y rencontrer les plus hautes autorités politiques et militaires du pays, ainsi que les éléments français déployés dans le cadre de l’opération CHAMMAL.
A Bagdad, le CEMA s’est tout d’abord rendu en « zone verte » où il a été successivement reçu par le Premier ministre Irakien, M. Haïder al-Abadi, le ministre de la Défense, M. Khalid al-Obaidi et son homologue, le général d’armée Babaker Zebari. A chaque fois, il s’est longuement entretenu sur la situation dans laquelle est plongée l’Irak depuis l’offensive lancée par Daech à l’été, ainsi que sur l’analyse des options stratégiques de résolution de cette crise. Ces rencontres ont également permis d’évoquer le rôle tenu par les forces françaises aux côtés de leur partenaire irakien.
La France, qui représente aujourd’hui le deuxième contributeur de la coalition, est tout d’abord engagée dans une logique d’appui aux combats, à travers sa participation aux différentes missions de frappes aériennes et de renseignement, mais aussi à travers le rôle tenu par les officiers insérés au sein des états-majors de la coalition. Elle est par ailleurs engagée dans un processus de formation et de conseil au bénéfice des forces irakiennes. Ce pilier de formation est en cours de développement et sera renforcé au cours des prochaines semaines.
Pour « prendre le pouls » du terrain, le général de Villiers a rencontré les officiers présents à Bagdad, qu’ils soient insérés dans les différents états-majors ou chargés de préparer le déploiement à venir des modules de formation. Il s’est en particulier rendu aux sorties ouest de la capitale, sur le camp de l’ICTS (Iraqi Counter Terrorism Service). Dans le cadre de sa remontée en puissance, cette unité d’élite de l’armée irakienne bénéficiera de la formation dispensée par deux détachements d’instruction opérationnelle de l’armée française (l’un lié aux techniques de combat d’infanterie ; l’autre aux techniques de lutte contre les engins explosifs improvisés). Sur place, il a pu mesurer l’excellente intégration des militaires français et la confiance placée par les autorités irakiennes dans la formation dispensée par la France.
Dans l’après-midi, après un vol tactique au-dessus du territoire irakien, le CEMA s’est posé à Erbil, au nord-est de l’Irak. Sur place, il a été reçu par M. Massoud Barzani, Président du Gouvernement régional kurde, avant de retrouver les éléments des détachements d’instruction opérationnelle (DIO) français qui participent à la formation des Peshmergas. Là encore, il a pu mesurer la qualité de la formation dispensée, de l’engagement des militaires français et, comme à Bagdad, leur proximité avec ceux dont ils assurent la formation et dont ils partagent la vie.
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REPERES
Sur demande du gouvernement irakien et dans le cadre de la coalition, les armées françaises se sont engagées à assurer différentes actions de formation au profit des forces irakiennes pour les accompagner dans leur remontée en puissance.
Les détachements d’instruction opérationnelle (DIO)
Il s’agit de formations dispensées à des combattants par des équipes d’une quinzaine de spécialistes, chargés de leur faire acquérir des savoir-faire dans des domaines spécifiques :
- 2 DIO sont dispensés à Erbil : l’un concerne l’utilisation des canons de 20mm qui ont été livrés aux Peshmergas par la France au cours du mois d’août 2014 ; l’autre concerne la formation aux techniques du génie de combat (lutte contre les engins explosifs improvisés et savoir-faire liés à la valorisation du terrain en défensive, technique appelée de « contre mobilité »). Un troisième DIO, lié aux techniques élémentaires de prise en compte d’un blessé au combat, pourrait voir le jour dans les semaines à venir ;
- à Bagdad, à partir du mois de mars, 2 autres DIO seront conduits au profit de l’ICTS : l’un concerne la formation aux techniques du combat d’infanterie ; l’autre concerne la formation aux techniques du génie de combat.
Advise and Assit
Il s’agit d’une mission de conseil et d’assistance qui sera fournie par différents pays de la coalition au profit des forces de sécurité irakiennes.
Dans ce cadre, la France conduira une mission de conseil d’état-major au profit de l’état-major d’une division irakienne. L’objectif est d’aider les forces irakiennes à planifier et conduire leurs propres opérations, depuis les postes de commandement d’une unité d’un volume de 5 à 6000 combattants interarmes.
Cette formation sera dispensée à Bagad par une vingtaine d’officiers français d’état-major qui bénéficieront du soutien d’un détachement national d’une trentaine de militaires.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense