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La France en appui de la coopération transfrontalière au Sahel

Mise à jour  : 06/07/2016 - Direction : DICOD

La déclaration du Sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique, organisé à Paris en décembre 2013, fixe comme enjeux majeurs la lutte contre le terrorisme et les trafics transnationaux dans la bande sahélo saharienne.

Elle met particulièrement l’accent sur la nécessité de mieux contrôler et développer les espaces frontaliers. A travers la question de la gouvernance de ces territoires se jouent en effet des enjeux à la fois de sécurité, mais également de développement. En effet, une réponse exclusivement sécuritaire ne serait que partiellement satisfaisante, tant en termes d’efficacité que dans une perspective plus longue de développement durable. Une gouvernance efficace et réaliste des espaces frontaliers doit donc dans un même mouvement permettre le meilleur contrôle des territoires tout en créant les conditions d’une stabilité institutionnelle et d’une croissance économique et sociale raisonnée.

C’est sur la base de ce principe que le projet « Appui à la coopération transfrontalière au Sahel (ACTS) » financé par le Ministère français des Affaires étrangères et du Développement international (MAEDI) a été mis en place, et plus particulièrement en liaison avec la Direction de la coopération de sécurité et de Défense (DCSD). Conçu au tour du continuum ‘’Sécurité-Développement’’, ce projet a pour zone d’intervention pilote la Région du Liptako-Gourma, zone transfrontalière entre le Burkina-Faso, du Mali et du Niger, et vise à appuyer les Etats dans leur politique de gouvernance de leurs espaces frontaliers. Pour une meilleure coordination entre les les Etats concernés, le projet a été « hébergé » auprès de l’Autorité de développement intégré de la région du Liptako-Gourma (ALG), structure administrative ayant compétence sur cette région transfrontalière.

Les principaux objectifs de ce projet sont :

  • l’amélioration de la gestion des espaces frontaliers pour lutter contre le terrorisme et les trafics illicites ;
  • l’instauration de relations de proximité et de confiance entre les populations locales et les autorités ;
  • la mise en œuvre de projets de développement inclusifs, en particulier dans le domaine du pastoralisme, de l’éducation et de la santé.

Pour atteindre ces objectifs, la stratégie adoptée par la coopération structurelle passe par l’observance systématique d’une approche « bottom up », pour être au plus près des besoins réels des communautés, et la recherche constante de synergies entre les différents partenaires de la France dans la région, que ce soit au niveau local, national, régional ou international.

Le séminaire de restitution, qui s’est déroulé à Ouagadougou les 30 et 31 mai 2016, a permis d’aborder les aspects sécurité, gouvernance et développement, notamment à travers la présentation des différents audits réalisés au niveau des capitales et des zones périphériques, ainsi que sur certaines thématiques spécifiques (agropastoralisme, santé, éducation). Il a été souligné la nécessaire interaction entre sécurité et développement et le caractère essentiel de l’identification des besoins des populations concernées et de leur implication dans la gestion des frontières. Cela été également l’occasion de faire un point quant aux stratégies nationales frontières de chacun des Etats, notamment le programme burkinabé (PAGIF) présenté, comme deux autres projets, lors du comité de sélection de juin à Bruxelles en vue d’un financement par le Fonds Fiduciaire d’Urgence.

Par ailleurs, l’ALG, mandatée pour l’appel d’offres concernant les micro-projets, a reçu une trentaine de propositions liées à la santé animale, l’eau, aux terres et à la sécurité civile. Ces projets sont actuellement étudiés via un comité de sélection.

Les soutiens internationaux viennent appuyer cette dynamique collective : don de 500 000 dollars du Canada sur le volet gardes-frontières, mise à disposition d’un expert de l’ONU auprès du coordonnateur du projet, appui au volet santé de l’UEMOA et de l’Ordre de Malte, appui du Danemark au volet formation.

Par un effort global et collectif, cette nouvelle forme de coopération est ainsi appelée à être partagée au niveau international. C’est la démonstration qu’un nouveau paradigme s’impose au niveau de la coopération internationale, en particulier en zone d’insécurité. Le projet ACTS devrait poursuivre cette dynamique par la mise en œuvre de projets structurants à moyen-terme au profit des communautés de cette région.


Sources : Ministère des Armées