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Un équilibre entre les objectifs de long terme et les besoins des théâtres

Mise à jour  : 28/10/2014 - Auteur : La Rédaction - Direction : DICOD

La rédaction vous propose de découvrir, en avant-première, l’interview du général de corps aérien André Lanata, sous-chef « plans » de l’Etat-Major des armées que vous pourrez retrouver en intégralité dans le prochain numéro d’octobre novembre 2014 d’Armées d’Aujourd’hui.

Alors que la transformation du ministère de la Défense se poursuit, les théâtres d’opérations se multiplient : est-il possible de concilier budget contraint, engagement opérationnel dense et préparation de l’avenir ?

La première préoccupation de la chaîne « plan » de l’État-Major des armées consiste à obtenir les ressources permettant la bonne exécution de la loi de programmation militaire (LPM). Les argumentaires qu’elle élabore au profit de nos autorités y contribuent. Ces ressources permettent à la fois de garantir le lancement des programmes nouveaux assurant la modernisation de nos équipements (préparation de l’avenir) et de soutenir l’activité du ministère. A cet égard, je souligne que le remplacement des équipements les plus anciens (par exemple : véhicules de combat de contact, avions de transport et de ravitaillement en vol, frégates et SNA Barracuda) ne peut plus attendre ; l’augmentation, prévue en LPM, des crédits d’entretien programmés des matériels qui constitue une priorité ministérielle, contribue à soutenir l’activité opérationnelle et par conséquent les opérations en cours. Ainsi, dans un contexte d’engagements opérationnels importants, il est évident que nous sommes attentifs aux équilibres entre les objectifs de long terme et les besoins des théâtres.

Comment cela se traduit-il au niveau capacitaire ?

Nous veillons à l’accompagnement capacitaire de nos opérations. Cela se traduit au quotidien tout d’abord par une proximité entre les chaînes « plans » et « opérations » de l’État-major des armées qui permet de comprendre et d’intégrer dans notre réflexion les enjeux capacitaires des opérations en cours. Cette préoccupation permanente a permis d’identifier les domaines qui nécessitent tout particulièrement d’être soutenus du fait des spécificités des engagements récemment décidés. Il s’agit par exemple des moyens de surveillance ISR (Intelligence, surveillance, reconnaissance : drones, Atlantique 2), des moyens de mobilité tactique et stratégique (avions de transport, hélicoptères de manœuvre, véhicules blindés ou logistiques, véhicules des forces spéciales) ou encore des systèmes de communication et de commandement.
Par ailleurs, compte-tenu du contexte opérationnel particulièrement dense, nous avons décidé de ne pas systématiquement attendre la pleine capacité opérationnelle des équipements les plus récents pour les engager. Nous pouvons citer à titre d’exemple l’avion de transport A 400M Atlas, employé dans des missions opérationnelles malgré le processus de qualification de certaines capacités toujours en cours. A très court terme, nous comptons aussi sur le déploiement sur le théâtre africain de l’hélicoptère NH90 Caïman de l’aviation légère de l’armée de Terre. Il pourra embarquer jusqu’à 20 personnes et plus de 2,5 tonnes de matériel.
Si le besoin ou l’urgence l’exige, nous n’hésitons pas à procéder à des acquisitions d’équipement dans des délais très brefs, via une procédure dite en « urgence opérationnelle ». Par exemple, nous avons fait l’acquisition de stations sol en 2013 afin d’étendre la portée des liaisons de données des systèmes d’armes et de donner une situation tactique mise à jour en temps réel aux organes de commandement sur le théâtre mais aussi en métropole. Nous pouvons également citer l’amélioration de la protection des plateformes (VBCI, AMX 10, Gazelle), l’adaptation des armements (Caracal en 2012, véhicules forces spéciales en 2013) et les équipements optroniques (Atlantique 2 en 2011 et C130 en 2013) donnant une plus grande souplesse aux moyens ISR de théâtre. Il faut enfin citer l’acquisition et l’entrée en service accélérée des drones de longue endurance Reaper déployés dès leur arrivée dans les forces au profit de l’opération Serval.

Nous agissons également dans le domaine du maintien en condition opérationnelle. Des efforts sont entrepris sur certains équipements prioritaires afin de garantir leur disponibilité en opération. C’est le cas notamment des hélicoptères, fortement sollicités dans les opérations actuelles caractérisées par d’importantes élongations et des conditions d’engagement difficiles. Ainsi, en agissant sur plusieurs leviers, en particulier logistiques, mais aussi industriels, nous avons engagé un plan d’action visant à donner davantage de disponibilité à ce type d’équipements aussi bien en ce qui concerne les hélicoptères de combat que ceux de manœuvre.

Enfin, je souligne que cette préoccupation s’étend aux capacités des directions et services de soutien (Dirisi, SEA, Simu, SSA et SCA) dont je voudrais souligner le caractère opérationnel et dont les équipements sont également très sollicités en opérations. Notre effort porte en particulier sur les systèmes d’information logistiques et sur les moyens de ravitaillement en munitions et en combustible.

Ainsi, nous le voyons le modèle actuel des armées fait face. Nous agissons aussi bien sur le long terme, en garantissant l’arrivée d’équipements modernes, que sur le court terme, en soutenant par tous les leviers utilisables les dispositifs engagés.

Qu’en est-il des aspects capacitaires de la préparation opérationnelle ?

Je voudrais insister dans ce contexte sur l’importance de la préparation opérationnelle, qui confère à nos forces armées réactivité, efficacité opérationnelle, autonomie de décision et sécurité du personnel engagé en opérations. Comme je l’ai déjà indiqué, il s’agit d’une priorité du ministre.

A mon niveau, je m’assure que cette préparation est correctement soutenue, au fil des actualisations régulières de la LPM, par les crédits dédiés à l’activité et à l’entretien programmé des matériels dont le besoin croît chaque année, notamment sous l’effet du vieillissement de certains parcs ou de l’intensité de l’exploitation qui en est faite en opérations.

Pour être complet, j’ajouterais que nous suivons avec attention les chantiers actuels de réforme du maintien en condition opérationnelle et de la supply chainqui participeront eux aussi à soutenir la préparation opérationnelle.

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Sources : Ministère des Armées