Mercredi 14 octobre 2015, la conférence «Climat et Défense : quels enjeux ?» se déroule sur le site de l’École militaire (Paris). Initiée par le ministre de la Défense afin d’aborder les questions climatiques aux prismes des enjeux de Défense, cette première conférence internationale de cette ampleur réunit plus d’une trentaine de délégations internationales, ainsi que plusieurs hauts responsables politiques et militaires français.
Engagée depuis de longues années dans une politique de développement durable, l’armée de l’air favorise les projets favorables au respect de l’environnement. Illustration : la reconversion réussie de l’ancienne base aérienne 136 de Toul en ferme photovoltaïque (article paru dans le n°680 d’Air Actualités p.48-51).
Une seconde vie au soleil Autrefois gardienne des Jaguar de la 11e escadre de chasse, la base aérienne 136 de Toul abrite désormais l’un des plus grands sites photovoltaïques d’Europe. Récit d’une reconversion réussie. Base aérienne (BA) 136 de Toul-Rosières, Meurthe-et-Moselle, 24 juin 2004. Les aviateurs saluent une dernière fois le drapeau de leur base. La cérémonie clôt 60 années d’activité d’une enceinte ayant hébergé deux appareils de légende, le F-100 Super Sabre et le Jaguar. Le site lorrain tombe alors dans une profonde léthargie. Pendant plusieurs années, la base s’assoupit, avant qu’un puissant rayon de soleil ne vienne la sortir de sa torpeur. Son avenir prend alors la forme d’une centrale photovoltaïque majeure. À l’origine de la nouvelle vie de la BA 136 se trouve un aviateur, le général (2S) Jean-Marc Dall’Aglio, devenu cadre de l’entreprise EDF Énergies Nouvelles (EDF-EN) en 2009. Le chantier de réhabilitation est colossal : près de 300 édifices sont à l’abandon, la plupart contenant de l’amiante. EDF-EN se charge de dépolluer, désamianter et démanteler les bâtiments : les collectivités locales bénéficiant quant à elles d’importantes rentrées fiscales. «Cette solution a permis de satisfaire toutes les parties engagées, estime Jean-Marc Dall’Aglio. Après le démantèlement final, l’État récupérera un site entièrement revalorisé.» Le chantier débute en juin 2011. Lors des pics d’activité, près de 850 employés sont mobilisés. Au total, 280 édifices sont déconstruits. Quelques éléments de l’ancienne BA 136 comme les taxiways, l’ancien poste de commandement et des hangarettes ont été conservés, évoquant le passé aéronautique du site. La mise en service du «Parc solaire de la BA 136» est prononcée en novembre 2012 pour une durée d’exploitation de plus de 20 ans. Avec une puissance de 115 mégawatts-crête , elle couvre chaque année les besoins énergétiques d’environ 55 000 habitants, tout en respectant l’environnement. En outre, cette reconversion s’inscrit dans une démarche environnementale innovante. Des îlots boisés ont été conservés et sept hectares replantés, afin de créer des corridors biologiques pour la faune sauvage. Au total, 30 % des 522 hectares du site sont protégés de toute activité pour préserver des zones environnementales sensibles. Des colonies de chauves-souris, un élevage ovin et des plantes mellifères ont aujourd’hui élu résidence sur le site. Fort de ce succès, l’ancienne base aérienne américaine de Dreux-Senonches abrite depuis plusieurs années un parc solaire d’une puissance de 60 mégawatts-crêtes. Une initiative à laquelle Jean-Marc Dall’Aglio a une nouvelle fois été associé. «En tant qu’ancien pilote de chasse, redonner vie à ces anciennes bases aériennes a été une expérience formidable», confie le général. |
Sources : © Armée de l'air
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