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En vol, la situation atmosphérique et les phénomènes météorologiques entraînent un ensemble de risques pour la navigation aérienne, qui peuvent engager la sécurité aéronautique et la réussite de la mission. Le sergent Victor, jeune météorologiste sur la Base aérienne projetée (BAP) au Levant, a étudié le phénomène du sable et a produit un modèle de prévision pour l’opération CHAMMAL. Un véritable outil d’anticipation et d’aide à la décision d’après le capitaine Thomas, pilote de Rafale du Détachement chasse (DETCHASSE).
Le manque de visibilité occasionné par le sable est un risque dont la probabilité d’occurrence est élevée dans les zones désertiques, caractéristiques de la région du Levant, décrit le sergent Victor. Son étude de la géographie locale et des phénomènes météorologiques qui s’y rattachent ont permis la réalisation d’une cartographie des zones de sable, contribuant pleinement à la réussite de la mission pour les pilotes du DETCHASSE.
L’apparition de vents de sable est un phénomène météo dont la prévision est délicate, explique le sergent Victor et qui a fait l’objet d’une étude approfondie. Il revient sur sa démarche : « À travers une synthèse des retours d’expériences (RETEX) établis par les météorologistes qui m’ont précédé, et en conjuguant plusieurs paramètres (reliefs, dénivelé des montagnes, cartes d’imagerie satellite, données observées et données modèles), j’ai pu établir les conditions favorables au soulèvement de sable dans la zone d’opération. »
De vastes déserts couvrent la zone du Levant. Leur échauffement produit de forts courants ascendants, occasionne un violent appel d’air des contrées voisines vers leur centre et crée des courants de sable et de poussière. Ce phénomène peut être un réel obstacle à la mission, comme en témoigne l’expérience en vol du capitaine Thomas : « Pour les différentes missions que l’on accomplit avec le Rafale au Levant, principalement de défense aérienne, reconnaissance et appui des troupes, cela nous permet d’avoir une meilleure visibilité et d’arriver mieux préparés sur la zone d’opération ».
Le capitaine a d’ailleurs constaté la plus-value opérationnelle de l’outil du sergent lors d’une mission. « Si on avait dû faire de l’appui aux troupes, on aurait pu le faire uniquement en tirant sur des coordonnées GPS. En fonction de l’armement et de la situation, il est nécessaire de voir la cible, ce qui n’est pas toujours possible avec un tel soulèvement de sable. »
Une expertise qui aide à mieux appréhender ce phénomène sur l’intégralité du théâtre. « C’est la première fois que je vois ce modèle de prévision, c’est également la première fois que je vois ce phénomène météorologique » observe le capitaine, qui en réalisant son deuxième détachement sur la BAP, a cumulé de nombreuses missions de guerre dans la région.
L’innovation du sergent Victor démontre un véritable partenariat entre la météorologie et l’activité chasse de la BAP, qui se décline au quotidien dans la réussite des opérations aériennes françaises au Levant.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération CHAMMAL représente le volet français de l’opération internationale Inherent Resolve (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération CHAMMAL apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région car le combat contre le terrorisme continue. L’opération CHAMMAL se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes.
Sources : Ministère des Armées
Droits : EMA
