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BARKHANE : Opération SOLSTICE, entretien avec le colonel Jacques, chef du poste de commandement tactique

Mise à jour  : 07/07/2021 - Direction : DICOD

Le colonel Jacques revient sur douze jours d’affrontement à la frontière malo-nigérienne. L’opération SOLSTICE a déployé 1100 militaires pour chasser les Groupes armés terroristes (GAT) dans la région du Liptako. Le colonel et son poste de commandement tactique étaient au plus près de l’action, dans le camp nigérien de Ouallam. Il a assuré la coordination entre les unités françaises et nigériennes.  

De retour à N’Djamena, le colonel Jacques reprend son rôle de chef J3, à la conduite des opérations de la Force Barkhane. Il explique les prémisses de l’opération. Les GAT profitent pleinement de la démarcation frontalière entre le Mali et le Niger pour fuir l’affrontement direct. C’est en raison de la proximité des deux pays que cette zone d’opération a été choisie

Entre désert et forêt, cette zone s’étale sur 160 km de long et 100 km de profondeur. « Elle a la particularité d’abriter la zone refuge, le cœur d’implantation de l’EIGS, l’État islamique au grand Sahara ». L’EIGS est le principal groupe terroriste qui agit dans cette zone. Au centre de ce secteur, quatre localités déjà bien connues de la Force Barkhane. Le colonel Jacques précise : « ce sont les villages d’où sont originaires les chefs de l’EIGS. L’EIGS commençait à se relever des pertes sévères qu’on lui avait infligées ». D’une région à l’autre, la Force Barkhane chasse les GAT grâce à des actions coup de poing comme l’opération SOLSTICE.

Plus d’une dizaine d’unités françaises et nigériennes ont manœuvré au cours de cette opération. L’ensemble des capacités interarmes et interarmées de l’Armée française a été employé : chasseurs, drones, hélicoptères, troupes au sol. S’ajoutent également les unités de sécurité et d’intervention nigériennes. Directement intégrées avec les unités françaises ou évoluant seules, elles ont représenté 70% des troupes déployées au sol.

Le colonel Jacques s’est ainsi assuré que toutes ces composantes travaillaient en parfaite synergie. Il développe : « Mon rôle a consisté à assurer une bonne transmission des informations entre le niveau opératif et le niveau tactique - c’est-à-dire faire le lien entre ceux qui supervisent l’opération au Tchad, à 1000 km du lieu des combats, et les troupes déployées sur le terrain, notamment les unités nigériennes ». Son poste de commandement tactique est la pierre angulaire du dispositif. Il simplifie les liens de commandement pendant les phases de combat. Il coordonne également la logistique, l’approvisionnement et l’échange de renseignement.

« C’est un bon coup de filet » commente-t-il. « Avoir une liaison directe et physique entre les parties prenantes facilite les liens de commandement. Cela permet d’accélérer la transmission des comptes-rendus, d’avoir une excellente appréciation de la situation et donc de prendre les bonnes décisions au bon moment ». La Force Barkhane et ses partenaires ont ainsi obtenu de très bons résultats. Plusieurs  GAT importants ont été neutralisés.

 

 

 

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : Ministère des Armées
Droits : EMA