Accueil | Actualités | Articles | Verdun, des hommes de Dieu dans la violence de la bataille Actualités ... Articles | Verdun, des hommes de Dieu dans la violence de la bataille

Verdun, des hommes de Dieu dans la violence de la bataille

Mise à jour  : 02/09/2016 - Auteur : CNE Thomassin - Direction : DICoD

Verdun est un tournant pour les combattants comme pour les hommes de Dieu. Exposés comme les soldats, parfois soldats eux-mêmes, les ministres des différents cultes soutiennent les poilus et participent activement à la bataille.

En pleine Grande Guerre, prêtres, pasteurs et rabbins accompagnent toutes les dimensions du conflit. Du 21 février au 15 décembre 1916, dans l’enfer de Verdun (Meuse) en Lorraine, leur engagement est notable. Souhaitant accomplir leur devoir de citoyen et de soldat, ils sont en effet nombreux à s’engager comme aumôniers militaires tels le Père Paul Doncoeur, le rabbin de Verdun Jules Ruff, le pasteur Henri Nick, ou à rejoindre leur affectation de mobilisation en occupant des fonctions parfois très lointaines de leur état religieux.

Nommés par le ministre de la Guerre, n’ayant ni rang ni grade, les aumôniers militaires titulaires répondent aux besoins spirituels de la troupe, que ce soit à l’arrière dans les cantonnements ou sur le front, comme à Verdun.

Ils sont secondés par des aumôniers volontaires, également issus des personnels non mobilisables car trop âgés ou déclarés inaptes au service armé, qui rejoignent de leur propre initiative les unités en partance pour les tranchées, comme le Père Daniel Brottier affecté à la 26e division d’infanterie.

Ils officient dans les chapelles et églises les plus proches des lignes, quand celles-ci ne sont pas détruites, ou célèbrent les services religieux au plus près des combats, quoique rarement dans les tranchées, trop étroites et trop exposées. Affectés auprès des unités de brancardiers, ils visitent les ambulances de campagne, les soldats au front quand les déplacements leur sont possibles, ce qui n’est pas toujours le cas en premières lignes à Verdun. Certains risquent même leur vie en aidant les brancardiers à rechercher les blessés. Hommes de confiance, ils réconfortent les vaillants, les blessés et les mourants, leur apportent douceur et joie, espoir et amitié, les accompagnent dans la mort. Ils leur distribuent de menues faveurs. Comme l’abbé Achille Liénart, ils participent aussi aux inhumations et repèrent l’emplacement des tombes provisoires afin de les communiquer aux familles. Certains sont des relais information du commandement. Il est, par exemple, demandé à l’abbé Schuhler de réconforter les « courages par quelques paroles de foi et de patriotisme ». L’abbé Charles Thellier de Poncheville conseille et rend compte au général de sa division de l’état physique et moral des poilus, leurs privations, leur fatigue. Le Père Daniel Brottier transmet à l’état-major de la division un renseignement selon lequel les défenses allemandes qui devaient être attaquées sont intactes malgré les bombardements d’artillerie. L’offensive est suspendue, évitant ainsi au bataillon chargé de cette opération d’être anéanti.

D'un autre côté, des prêtres soldats, qui ont effectué leur service militaire, en application de la loi du 15 juillet 1889 lorsqu’ils étaient séminaristes, sont affectés dans le service de santé où ils occupent des fonctions d’infirmiers, de secrétaires ou de brancardiers. En uniforme, ils exercent dans les formations sanitaires du front, ambulance, hôpital temporaire, ou annexe, destinées à recevoir des blessés, ou dans un hôpital militaire ou civil à l’arrière. Ils célèbrent aussi les messes, administrent les derniers sacrements aux blessés au cours des opérations militaires tant qu’ils le peuvent.

Des ecclésiastiques servent par ailleurs comme combattants, sous-officiers ou officiers. Le Père Paul Dubrulle est par exemple sergent fourrier au 8e régiment d’infanterie engagé dès le 26 février sur la croupe d’Haudromont, à l’ouest du massif de Douaumont. Il transmet les ordres sous le feu et assiste son chef de bataillon mortellement blessé. Nombreux sont ceux qui décèdent, sont blessés ou partent en captivité.

Ce clergé hétéroclite provenant de tout horizon acquiert une certaine cohésion grâce aux réunions périodiques organisées à Bar-le-Duc par le « Défenseur de la cité », Monseigneur Charles Ginisty, évêque de Verdun depuis le 14 mars 1914. Ce sera d’ailleurs à son initiative que sera réalisé l’Ossuaire de Douaumont.

Sources : Xavier Boniface (professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Picardie Jules Verne (Amiens), le Clergé de la Guerre de 1914 de MGR Lacroix, http://www.verdun-meuse.fr, www.catholique-verdun.cef.fr, www.dioceauxarmées.catholique.fr, Abbé Thellier de Poncheville, Dix mois à Verdun, Paris, De Gigord, 1919, http://www.associationlyonnaise-teilhard.com/Gerard-Henry-BAUDRY-TEILHARD-A-VERDUN-JE-PENSAIS-NE-PAS-REVENIR_a563.html.

NOM
  • Actuellement 4.5 sur 5 étoiles.
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Évaluation : 4.3 / 5 ( 11 vote(s) )

Merci d'avoir évalué

Vous avez déjà voté sur cette page, vous ne pouvez pas à nouveau voté!

Votre évaluation a été changé, merci de votre évaluation!


Sources : Ministère des Armées