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[Verdun 2016] Le saviez-vous ? Voulez-vous un « jus » ou un « caoua » ?

Mise à jour  : 04/05/2016 - Auteur : Carine Bobbera - Direction : DICoD

Pendant la Première Guerre mondiale, de nouveaux mots font leur apparition au sein des troupes et viennent enrichir le vocabulaire des militaires. Le symbole de cette évolution du langage est le terme « Poilu ». Utilisé au XIXesiècle comme synonyme de « courageux » et « d’énergique », cet adjectif passa rapidement dans le langage courant pour désigner les soldats des tranchées. Ce jargon se composait en grande partie d’argot militaire, de termes coloniaux, du parler parisien, et des patois régionaux. Certains mots ou expressions ont traversé les décennies et font aujourd’hui partie de notre langage courant. D’autres ont disparu avec le conflit ou ont changé de sens.

A l’occasion du Centenaire de la bataille de Verdun, la rédaction vous propose de découvrir ou de redécouvrir l’origine de ces mots et expressions. Aujourd’hui, vous allez apprendre ce que les Poilus désignaient lorsqu’ils parlaient de leur « caoua ».

« Le Poilu ne peut pas plus vivre sans jus que le poisson sans eau » raconte François Déchelette dans son dictionnaire humoristique « l’Argot des Poilus » en 1918. Le « jus » désigne le café. Selon les linguistes, il s’agirait d’une ellipse de « jus de chique » ou de « jus de chapeau », par allusion à la couleur du café servi aux soldats, plus proche du brun clair que du noir foncé.

Les premières distributions de café aux troupes remontent à l’époque de la campagne d’Egypte de Napoléon Bonaparte (1798-1801). A cette époque, le baron Larrey, médecin-chef de l’expédition, s’intéresse beaucoup aux pharmacopées traditionnelles du Proche-Orient et favorise la consommation du café auprès des soldats. Au début du XXesiècle, la boisson fait partie de la ration du soldat. Chaque homme reçoit alors entre 16 et 24 grammes de café. Sa diffusion au sein des troupes s’explique notamment par le souci du commandement de lutter contre l’alcoolisme.

« Caoua » est l’autre terme employé pour désigner le café. Ce mot est emprunté à l’arabe « qahwa » que les soldats de l’armée d’Afrique, présents en Algérie dans les années 1860, ont adopté pour désigner la boisson.

Dans les années 1880, le « caoua » traverse la Méditerranée pour se diffuser dans le jargon militaire et dans l’argot parisien. Et durant la Première Guerre mondiale, il détrône progressivement le « jus » dans le langage des Poilus.

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Sources : Ministère des Armées