« Vaincre par l’anticipation ! » : le commandement pour les opérations interarmées et la numérisation

Officiers, entrepreneurs, managers et chercheurs sont venus en nombre assister au forum sur le commandement opérationnel interarmées et la numérisation ce 3 mai 2018. Créé au lendemain de la guerre du Golfe, le CPOIA a depuis 25 ans prouvé sa capacité à mener des opérations interarmées à travers de nombreux conflits, et pris une place prépondérante au sein de la communauté militaire des opérations, ainsi que l’a souligné le chef d’état-major des armées dans son ordre du jour marquant le 25^e anniversaire du CPOIA : « Si nos armées sont aujourd’hui capables de mener des opérations telles que celle que nous conduisons depuis cinq ans dans la bande sahélo-saharienne, si elles sont en mesure de planifier et de conduire une opération telle que celle que nous avons conduite, il y a deux semaines, en Syrie, avec nos alliés américains et britanniques, c’est d’abord grâce à l’excellence et à la cohérence de notre communauté militaire des opérations au sein de laquelle le CPOIA occupe une place absolument centrale. » Commander des opérations interarmées et/ou interalliées, planifier, projeter, entrainer, former et développer les capacités interarmées sont les 6 missions du CPOIA.

Le CPOIA demeure à la pointe de la réflexion en matière de prospective et d’innovation. Dans ce cadre, un groupe de travail interarmées étudie depuis plusieurs mois la numérisation (digitalisation, virtualisation, intelligence artificielle, big data…) du commandement opérationnel interarmées. Cette démarche sera pérennisée à l’été 2018 avec la création d’un C2 LAB. « Nul ne contestera le fait que le commandement opérationnel ne peut échapper aux champs prospectifs de l’innovation et de la transformation » a déclaré le général de division Hervé Gomart, commandant du CPOIA. « Cette transformation à la fois organisationnelle mais aussi technologique consiste à intégrer au sein de nos structures de commandement la capacité à innover, expérimenter, à développer de nouvelles méthodes et de nouveaux outils à hauteur d’homme, c’est-à-dire en optimisant l’expérience opérationnelle de l’utilisateur. »

Lors du forum, le CPOIA a présenté l’état de ses premières expérimentations en matière de filtrage de données ou encore de réalité augmentée. Dans son discours de clôture du forum, Benjamin Gallezot, directeur adjoint du cabinet de la ministre des Armées, a expliqué qu’« agir dans le domaine du numérique veut dire prendre le tournant de l’innovation, encourager tous les talents, toutes les initiatives, toutes les audaces ». Un tournant qu’a amorcé le ministère des Armées fin 2017, à travers une feuille de route définie par la ministre. En mars dernier, Florence Parly a signé la création d’une Agence de l’innovation de défense, dont l'une des priorités sera de se doter de compétences dans le domaine de l'intelligence artificielle. Cette agence devra inventer de nouveaux modes d’intervention du ministère, de nouveaux outils, notamment pour favoriser les expérimentations rapides. Autres dispositifs lancés récemment: Def'Invest, fonds de capital-risque dans les PME de défense, et Defense Lab, « hub de l'innovation de défense » au sein du ministère.

Signe que l’innovation a encore de beaux jours devant elle, la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 met en place des moyens financiers pour soutenir ce domaine, dont 1 million d’euros dès 2022 pour l’accroissement de la recherche et du développement.

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