Le 26 avril, le premier ministre australien Malcolm Turnbull a annoncé que son pays avait retenu le groupe industriel français DCNS pour renouveler sa flotte de sous-marins. Un succès qui repose aussi sur la reconnaissance des performances opérationnelles de la Marine nationale.
L’année 2016 sera un cru d’excellence en matière de ventes d’armement pour la France. Le 26 avril, la longue amitié franco-australienne a été scellée pour les 50 années à venir. Ce même jour, le président de la République François Hollande a en effet déclaré que l’Australie avait choisi les industriels réunis autour de DCNS comme partenaires pour la construction de douze sous-marins.
C’est au cours de la visite en France de Sir Peter Cosgrove, gouverneur général du Commonwealth d’Australie, et aux côtés de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, que François Hollande a choisi de révéler la nouvelle. Ce futur contrat est évalué à 35 milliards d’euros, dont environ 8 milliards reviendront aux industriels français. Les relations France-Australie ont été consolidées en 2012 avec la signature d’un partenariat stratégique entre les deux pays. Ce partenariat avait renforcé le dialogue dans de nombreux domaines dont celui de la défense : échanges de renseignement, coopération opérationnelle régionale dans le Pacifique et dans l’océan Indien, lutte contre le terrorisme. Les chasseurs français de l’opération Chammal sont, par exemple, régulièrement ravitaillés par des ravitailleurs MRTT australiens.
Une alliance de longue date
Le contrat actuel porte sur la construction et l’entretien de 12 sous-marins de type Shortfin Barracuda, inspiré des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) français en cours de construction à Cherbourg (Manche), mais sans propulsion nucléaire, privilégiant une motorisation hybride diesel-électrique. Pour le président de la République, le choix australien atteste d’une véritable alliance. « L’Australie, nous lui devons beaucoup. Il y a un siècle, ce sont des Australiens qui sont venus pour nous défendre, pour donner parfois leur vie afin que nous puissions être libres. Aujourd’hui, c’est encore l’Australie qui nous fait confiance et nous donne finalement cette coopération, ce partenariat pour cinquante ans », a-t-il déclaré au siège de DCNS.
Ce choix de la France par les Australiens est aussi « la reconnaissance de la qualité opérationnelle de notre marine, » a souligné Jean-Yves Le Drian. Il témoigne de l’excellence technologique et militaire française. Il faut également rappeler que le partenariat de 2012 se fondait déjà sur une coopération en matière d’armement autour de quatre programmes : torpilles MU90 (pour la lutte anti-sous-marine), hélicoptères MRH (multi-rôles) et Tigre, avions ravitailleurs MRTT.
Jean-Yves Le Drian devrait prochainement s’envoler pour l’Australie. Objectif : lancer la nouvelle étape des négociations exclusives qui devraient durer plusieurs mois et permettre de définir l’organisation industrielle générale du projet. La mise en service du premier sous-marin pour l’Australie est prévue pour 2030.
Sources : Ministère des Armées