Les Invictus Games ont commencé et nos héros défendent en ce moment-même les couleurs de la Nation. Avant son vol pour L'Australie, la rédaction a rencontré David Travadon, le capitaine de l'équipe de France.
Cet ancien sapeur démineur du 13e régiment de génie de l’armée de terre a été blessé en 2009 en opération au Liban lors d’une intervention sur une mine anti-personnel. Ce jour là, il perd son avant-bras droit et est lourdement touché à la tête. « 'ai tout de suite su que mon salut viendrait par le sport. Je suis breton, donc un peu têtu et j'aime la compétition. Je veux toujours donner le meilleur de moi-même », confiait-il déjà en 2014 depuis sa chambre d’hôpital à Percy. Après un parcours du combattant de plusieurs mois où il s’est battu pour récupérer la vue et des aptitudes physiques, David réussit à réintégrer son régiment d’appartenance où un poste aménagé l’y attend. En parallèle de son travail, il s’entraîne sans relâche à la course à pied et au cyclisme. Réel sportif de haut niveau, les résultats sont là rapidement. Il devient champion du Monde et d’Europe de duathlon en 2014.
Le 8 octobre, lors des Trophées des Champions, quelques jours avant le grand départ pour l’Australie, c’est en tant que capitaine de l’équipe de la délégation des Invictus Games qu’il reçoit le trophée des « blessés militaires ». Capitaine de l’équipe depuis 2014, il investit son énergie pour la cause des blessés de guerre. Son rôle lui permet d’agir sur le collectif et d’exiger de chaque athlète qu’il donne le meilleur de lui-même lors des compétitions mais aussi en dehors du contexte sportif.
Quand on lui demande son rôle pendant les Invictus, sa réponse est claire. « On englobe le soldat blessé dans toute sa dynamique. Quand il y a un soupçon de regain d’espoir on les pousse. On comprend, on partage les mêmes difficultés. Le but final est d’aller mieux en famille et dans son travail. Lors des compétitions, j’exige effectivement d’eux le meilleur mais seulement dans le comportement et l’abnégation qu’ils y mettent. Je leur demande toujours de vivre pleinement l’événement sans pression des médailles. Le souvenir de la médaille, ce n’est pas celui qui reste. Retrouver le sourire, ça c’est une vraie victoire ! Pour moi le sport c’est une belle bagarre et je préfère gagner dans la difficulté », nous a-t-il affirmé après la cérémonie de remise des trophées.
Son objectif pour les Invictus Games ? Amener son poulain, Arnaud, au sommet des marches du podium à Sydney grâce à ses entraînements de cyclisme. Nous verrons dans les jours qui viennent s’il a le même coup de pédale que son coach : « Le faire gagner serait la plus belle de mes victoires. »
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Sources : Ministère des Armées