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Le saviez-vous ? « un quart de pinard »

Mise à jour  : 16/11/2016 - Auteur : Carine Bobbera - Direction : DICoD

Pendant la Première Guerre mondiale de nouveaux mots font leur apparition au sein des troupes et viennent enrichir le vocabulaire des militaires. Le symbole de cette évolution du langage est le terme « poilu ». Utilisé au XIXe siècle comme synonyme de « courageux » et « d’énergique », cet adjectif passa rapidement dans le langage courant pour désigner les soldats des tranchées. Ce jargon des tranchées se composait en grande partie d’argot militaire, de termes coloniaux, du parler parisien, et des patois régionaux. Certains mots ou expressions ont traversé les décennies et font aujourd’hui partie de notre langage courant. D’autres ont disparu avec le conflit, ou encore ont changé de sens.

A l’occasion du centenaire de la bataille de Verdun, la rédaction vous propose découvrir ou redécouvrir l’origine de ces mots et expression. Aujourd’hui, la rédaction vous explique l’origine du mot pinard.

« Le pinard c'est de la vinasse. Ça réchauffe là oùsque ça passe. Vas-y, Bidasse, remplis mon quart. Vive le pinard, vive le pinard ! », entonnaient les poilus durant la Première Guerre mondiale.

Le pinard, pour le soldat de 14, c’est le vin, et plus précisément le vin rouge de mauvaise qualité. Selon le linguiste Albert Dauzat, ce mot fait son apparition dans le vocabulaire des soldats vers 1886, dans les casernes de l’est de la France. Il s’agit d’une déformation du mot pinot, qui désigne un des cépages les plus courants du vignoble français. L'expression s’est largement répandue durant la Première Guerre mondiale.

Avant la guerre, le vin ne faisait pas partie du cadre règlementaire de l’armée. En octobre 1914, le ministre de la Guerre, Alexandre Millerand, prend des dispositions pour que chaque soldat reçoive une ration gratuite de 25 centilitres. En 1916, la ration gratuite passe à 50 centilitres et en 1918, la ration statutaire atteint 1 litre ! Les poilus peuvent également bénéficier de rations exceptionnelles, fournies par le commandement dans certains cas très précis : montée en première ligne, travaux pénibles, célébration... Ils peuvent également s’approvisionner, sur leurs fonds propres, auprès des débits de boissons qui se multiplient dans la zone des armées.

Durant le conflit, plusieurs mots désignent le vin : l’aramon, le picmuche, le piqueton, ou encore l’antidérapant. Mais seul le pinard est resté dans le langage courant.

A la fin du conflit, les généraux de l’armée française n’hésiteront pas à glorifier le vin. Le maréchal Joffre, fils d’un tonnelier de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), rendra ainsi hommage au « Général pinard qui a soutenu le moral des troupes ».

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Sources : Ministère des Armées