Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, vous allez découvrir l’histoire étonnante du bull-terrier Stubby, chien le plus décoré de la Première Guerre mondiale.
À son actif, dix-sept batailles et quatorze distinctions militaires pour ses divers actes de bravoure. Un palmarès plus que respectable pour ce héros de la Première Guerre mondiale. Toutefois, ce soldat hors pair n’est pas un combattant comme les autres, car il s’agit … d’un chien : du sergent Stubby, un jeune bull-terrier américain.
Son histoire débute en 1917. Sur le campus de l’université de Yale, où s’entraînent les soldats avant de partir sur le front, le caporal John Robert Conroy trouve un chiot errant. Attendri par les grands yeux de ce bull-terrier, il l’adopte et le baptise Stubby en référence à son gabarit (stubby signifiant trapu en américain). Inséparable de son nouveau compagnon, Conroy le ramène clandestinement au 102e régiment d’infanterie. Rapidement, l’animal devient la mascotte du régiment. Les soldats le dressent et lui apprennent à faire le salut militaire, en posant sa patte au-dessus de son œil.
Mais l’unité de Conroy est désignée pour rejoindre les tranchées du nord de la France. Ne voulant pas que Stubby soit abandonné une seconde fois, Conroy le cache dans ses bagages et l’embarque avec lui à bord de l’USS Minnesota.
En février 1918, le 102e bataillon d’infanterie atteint les lignes de front et le chemin des Dames. Très vite, Stubby s’habitue aux explosions et aux tirs constants, ainqu’ à la vie dans les tranchées. Si la plupart des soldats sont ravis de son arrivée, leur commandant l’est beaucoup moins. Ce dernier va toutefois finir par changer d’avis, après que Stubby l’ait salué de la patte comme lui avait appris son maître.
Stubby n’est pas une exception. Au cours de la Première Guerre mondiale, il n’était pas rare de trouver des chiens sur le front. En effet, plus de 100 000 participèrent au conflit. Ils servaient de réconfort psychologique et de mascotte, mais permettaient aussi de prévenir les soldats des arrivées d’obus, de gaz, pour trouver des blessés ou transporter des messages. Ainsi Stubby, grâce à son expérience et son odorat, pouvait prévenir les attaques au gaz moutarde. Il pouvait également repérer le bruit des obus bien avant que les soldats ne les entendent ou encore entendent les cris des blessés dans le no man’s land pour que les équipes de brancardiers aillent les chercher.
Mais c’est un autre exploit qui va faire de lui une célébrité : dans une tranchée, aux côtés de son maître, Stubby entend un homme murmurer quelques mots d’allemand. Il se met alors à aboyer, se précipite sur lui et le neutralise en lui mordant le mollet. Arrêté par les soldats américains, l’homme avoue rapidement être un espion allemand ! Grâce à cette capture, Stubby obtient le grade de sergent, devenant plus gradé que son maître, caporal. Il est le premier chien à obtenir une telle distinction.
Après dix-huit mois au service du 102e régiment d’infanterie, Conroy et Stubby rentrent au Etats-Unis. Le bull-terrier est alors accueilli en héros. Il rencontre trois présidents américains, participent à de nombreuses cérémonies commémoratives. Il défile même dans les rues des plus grandes villes américaines. Chien le plus médaillé de la Grande Guerre, ses décorations étaient piquées dans un petit manteau en peau de chamois, confectionné par des Françaises. On y trouve, entre autres, la très prestigieuse « Purple Heart », mais aussi la médaille de Verdun.
Stubby meurt en 1926. Son nom figure sur le monument dédié aux héros de la guerre à Kansas City. Sa dépouille naturalisée est exposée au Smithsonian Institution à Whashington.
Ne manquez pas l’histoire extraordinaire de Stubby, le chien errant devenu héros, dès aujourd’hui dans les cinémas français !Voir la bande-annonce |
Sources : Ministère des Armées