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Le saviez-vous ? Des saucisses militaires dans les airs

Mise à jour  : 22/01/2020 - Auteur : Carine Bobbera - Direction : DICoD

Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, découvrez l’histoire des ballons captifs militaires, surnommés « saucisses » par les Poilus pendant la Grande Guerre.

« La saucisse boche était haut dans le ciel. Elle a réglé le tir mais les artilleurs devaient être novices car l’arrosage a été d’un effet nul », raconte Ivan Cassagnau dans Ce que chaque jour fait de veuves, journal d’un artilleur 1914-1916. Une saucisse dans les airs ? Mais de quoi ce Poilu parle-t-il ? D’un ballon captif flottant au-dessus du no man’s land. Explications.

Au début de la Première Guerre mondiale, les Allemands utilisent les ballons d’observation : les Drachen (« dragons » en langue allemande). Retenus au sol par un câble d’acier, ces ballons captifs stationnés à 1 500 mètres d’altitude sont vite surnommés « saucisses », par des Poilus très imaginatifs, en raison de leur forme allongée. Leur objectif : observer les lignes ennemies afin de détecter les mouvements des troupes adverses et surtout repérer les batteries de canons pour permettre à sa propre artillerie de régler son tir.

Dotés de ballons sphériques, peu stables, les Français envient alors ces fameuses « saucisses ». En 1915, l’ingénieur français, le capitaine Albert Caquot, commandant la 21e compagnie d’aérostiers à Toul, met donc au point un ballon captif de forme allongée. Les Français peuvent enfin rivaliser avec les Allemands, voire plus. Car si le Drachen supporte des vents de 54 km/h, le Caquot peut quant à lui endurer des rafales de 90 km/h ! Un avantage majeur ! Cette immobilité lui assure une continuité dans l’observation. Les aérostiers installés dans la nacelle peuvent ainsi transmettre en temps réel des informations au sol, grâce au câble de retenue servant de fil téléphonique.

La Marine française, très intéressée par cette innovation, l’adoptera dès 1917 pour la lutte anti-sous-marine et le repérage des champs de mines. Ces « saucisses » auront également une autre utilité pendant le conflit : en 1917, quand les Allemands commencent à bombarder Paris avec des avions, Albert Caquot propose de mettre en place des barrages aériens avec des ballons de faible volume. Leurs câbles les reliant au sol obligent en effet les bombardiers à monter plus haut et donc à réduire leur charge. L’idée s’avérant efficace, elle sera reprise par les Britanniques en septembre 1917, pour protéger Londres.

Après 1918, ces ballons captifs serviront à repérer les mines marines dérivantes.

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Sources : Ministère des Armées