Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, s'est rendue samedi 19 octobre 2019 à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) afin d’inaugurer une stèle commémorative dans le cimetière harki de l'ancien camp où plus de 22 000 personnes ont vécu entre 1962 et 1964. Un geste de reconnaissance de la douleur des familles et de transmission de la mémoire des anciens supplétifs de l’armée française en Algérie.
"Si rien ne peut changer le passé, si rien ne peut guérir les blessures, aujourd'hui nous contribuons à réparer l'oubli." a tenu à souligner Geneviève Darrieussecq, lors de son discours d’inauguration de la stèle en mémoire des 146 personnes, hommes, femmes et enfant, décédées dans ce qui a été le plus grand camp de transit des harkis à l'issue de la guerre d'Algérie, et enterrées sans sépulture digne de ce nom. Cette inauguration se veut comme une reconnaissance de la douleur des familles et une volonté de transmission de l'histoire des harkis par l'Etat.
"Depuis plusieurs années et à de nombreuses reprises, par l’intermédiaire de ses plus hautes autorités, la France a fait sienne l’exigence de vérité en reconnaissant avoir manqué à son devoir de protection et d’accueil." a déclaré la secrétaire d’état lors de l'inauguration de la stèle en présence des élus, associations et familles de harkis. "Rivesaltes était le lieu de l’exclusion. Cette mise au ban de la société française, les anciens harkis l’ont vécue comme une trahison. C’est une page noire pour la République qui a manqué à son devoir."
Après avoir remercié les associations, familles, équipes de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG) grâce à qui les morts ont pu être identifiés, le cimetière et lieux d’inhumation localisés, la secrétaire d'Etat a déposé en compagnie d'enfants et adolescents des gerbes devant la stèle. "Notre devoir c’est l’explication, notre chemin c’est la transmission auprès des jeunes générations. Gardons en mémoire les morts de vos familles, conservons leur souvenir, racontons leur histoire. Cette stèle nous y appelle."
Sources : Ministère des Armées