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Nouria, petite-fille d’ancien harki : « Je travaille pour l’Etat et je mesure la chance qui m’a été donnée… »

Mise à jour  : 26/09/2019 - Auteur : M. Genua - Direction : DICOD

Pour cette journée nationale d’hommage aux anciens harkis, Nouria, 45 ans, évoque le plan gouvernemental qui lui a permis de décrocher un poste au sein de l’Education nationale.

« Les souvenirs de ma famille liés à la guerre d’Algérie m’ont été racontés il y a huit ans seulement, lorsque ma grand-mère s’est sentie prête à me léguer cette mémoire douloureuse. Elle a retracé, avec beaucoup de pudeur et de retenue, l’engagement de son mari - mon grand-père -, en tant que harki, auprès de l’armée française.
Lorsque l’indépendance de l’Algérie a été proclamée, une famille de pieds-noirs leur est venue en aide pour fuir le pays et échapper aux menaces de mort du Front de libération nationale. Mes grands-parents sont alors arrivés au camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) avec leurs cinq enfants, dont ma mère. C’est au milieu de cette souffrance de l’exil et de conditions d’hébergement précairesqu’une histoire d’amour est née : ma mère y a rencontré mon père, lui aussi harki. Ensemble, ils sont allés s’installer près de Rouen. »

Un emploi réservé dans l’école de la République

« Je suis née en France quelques années plus tard dans une famille qui maîtrisait mal la langue française. J’ai malgré tout suivi une scolarité normale, agrémentée de cours du soir, pour décrocher un bac + 2 en comptabilité. Imaginez la fierté de mes parents ! Grâce à leurs sacrifices, ils offraient à leur enfant une bonne éducation et un avenir prometteur... Néanmoins, malgré mon diplôme, je n’avais réussi à décrocher que des emplois précaires...

Grâce à l’action du gouvernement d'accompagner les enfants d’anciens harkis vers l’emploi, j’ai enfin obtenu, à 35 ans, mon premier contrat à durée indéterminé dans la fonction publique, par le biais des emplois réservés. Depuis dix ans, je suis agent administratif au sein de l’Education nationale. Je travaille pour l’Etat et je mesure la chance qui m’a été donnée. Ce tremplin m’a permis de nourrir de nouvelles ambitions et de m’épanouir professionnellement. Je prépare actuellement le concours pour devenir conseillère principale d’éducation. Travailler auprès des enfants, leur inculquer les valeurs de la République, c’est ce qui m’anime ! »

« Moi aussi, je m’engage auprès de la France ! »

« Je pense qu’il est indispensable que le gouvernement poursuive ce genre d’actions en faveur des enfants d’anciens harkis. Donner du travail à leurs enfants, c’est reconnaitre leur engagement et leurs sacrifices. Il est d’ailleurs de notre devoir, nous enfants d’anciens harkis, d’être exemplaires pour montrer la voie aux prochaines générations. J’aime la France, mes aïeux ont fait le choix de la défendre, je compte la servir à mon tour en m’investissant dans l’éducation. Je suis optimiste, les portes s’ouvrent lentement, mais elles s’ouvrent ! C’est un grand pas, il faut continuer à nous aider et accompagner notre évolution professionnelle. »

A voir aussi : [Infographie] Cinq mesures phares en faveur des anciens harkis et leurs familles

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Sources : Ministère des Armées