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Guerre des mines : la France se prépare à de nouveaux défis

Mise à jour  : 24/01/2017 - Auteur : EV1 Victor Bouemar - Direction : DICoD

La guerre des mines est un domaine d’excellence de la Marine nationale reconnu par nos alliés. Face à de nouveaux enjeux, elle s’adapte et évolue. Le capitaine de vaisseau Denis Camelin, chef de l’état-major « guerre des mines » de la force aéromaritime de réaction rapide, explique ce domaine souvent méconnu mais pourtant essentiel à la sécurité de nos forces et de la stabilité des échanges commerciaux.

1/ Alors que la France est plus que jamais engagée dans la guerre contre le terrorisme, comment les unités de guerre des mines s’adaptent-t-elle face à cette menace ?

Les unités de guerre des mines forment un ensemble cohérent qui sont engagées tout au long de l’année en France et à l’étranger. La guerre des mines est par ailleurs un des domaines militaires où l’on opère de la même manière en temps de paix qu’en temps de guerre. D’une part, parce que nous opérons en permanence le long des côtes françaises, et d’autre part, en raison des nombreuses munitions de la dernière guerre qui sont régulièrement découvertes et détruites annuellement. La menace terroriste, quant à elle, s’exprime de différentes manières : traditionnelle via des mines classiques, artisanales ou encore via ce que l’on appelle des Waterborn improvised explosive device (WBIED). Les actions suicides par embarcations font partie de ces WBIED. Tous les équipages s’entrainent pour contrer cette menace au plus loin. Si nécessaire, des plongeurs-démineurs, spécialistes Explosive Ordnance Disposal (EOD), peuvent être déployés sur n’importe quel navire pour neutraliser ces engins.

2/ La guerre des mines a-t-elle vocation à participer aux grandes opérations extérieures ?

Bien sûr. Un groupe de guerre des mines est d’ailleurs déployé tous les deux ans dans le Golfe Arabo-persique. Ainsi, deux chasseurs de mines, un détachement de plongeurs-démineurs et un état-major de conduite issu de la force aéromaritime de réaction rapide sont projetés durant plus de quatre mois. Notre objectif premier est d’établir et d’enrichir une cartographie des fonds marins afin d’être capable de détecter et d’intervenir rapidement en cas de mouillage de mines. Cela est crucial pour la liberté d’action de nos forces, et notamment du groupe aéronaval, et la libre circulation de nos approvisionnements. Nos unités profitent également de leur présence dans la zone pour s’exercer avec nos alliés américains et britanniques, ainsi que nos partenaires du Moyen-Orient.

3/ A l’occasion du salon EURONAVAL 2016, un premier volet du programme de système de lutte contre les mines du futur (SLAMF) a été officialisé. Quel est l’avenir de la guerre des mines ?

Le programme SLAMF prévoit dans un premier temps la livraison de modules constitués de drones sous-marins (AUV) et de surface (USV), afin de limiter la présence humaine dans une zone à risque. Dans un deuxième temps, ces modules seront embarqués sur des bâtiments dédiés. Le programme s’étalera sur la prochaine décennie. Dans son fonctionnement, le SLAMF s’appuie sur des sonars à balayage latéral remorqués par USV ou fixés sur des AUV qui effectuent une « photographie » acoustique de fonds afin de trouver les objets qui correspondent à des mines. L’idéal est d’avoir une connaissance préalable de la zone d’opération. Cela facilite la recherche grâce à un travail de comparaison des images anciennes et récentes afin de trouver des objets inconnus, un peu comme un jeu des sept erreurs. Ensuite un robot sous-marin, ou des plongeurs-démineurs, effectueront l’identification visuelle de l’objet classifié puis procédera à sa neutralisation. Le SLAMF a vocation à remplacer les chasseurs de mines et les bâtiments remorqueurs de sonar (BRS), mais pas les groupes de plongeurs-démineurs (GPD) qui, par leur complémentarité, permettent de couvrir tout le spectre des missions de lutte contre les mines, en particulier par très petits fonds. Il est important de garder à l’esprit que l’arrivée de drones ne remettra pas en cause la primauté humaine. Au contraire, ces nouvelles technologies constituent une remarquable opportunité pour les spécialités de plongeurs-démineurs et de détecteurs anti-sous-marins qui resteront au cœur du système.

Les unités de guerre des mines française, partie intégrante de la Force d’Action navale :

  • 11 chasseurs de mines tripartites (CMT), dont 8 à Brest et 3 à Toulon ;
  • 3 bâtiments remorqueurs de sonar basés à Brest ;
  • 3 groupes de plongeurs-démineurs (GPD) :
    • GPD Manche (Cherbourg) : spécialisé dans le soutien à la reprise de vive force ;
    • GPD Atlantique (Brest) : spécialisé dans l’intervention en eaux pollués et l’intervention contre mines inconnues ;
    • GPD Méditerranée (Toulon) : spécialisé dans le génie sous-marin et les opérations amphibies.
  • 4 bâtiments-bases de plongeurs-démineurs (dont trois rattachés aux GPD) ;
  • 1 bâtiment d’expérimentation de guerre des mines, le BEGDM « Thétis ».
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Sources : Ministère des Armées