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Ecoute Défense répond présent aux appels de détresse

Mise à jour  : 19/04/2013 - Auteur : C. Bobbera - Direction : DICOD

Depuis le début de l'année, un numéro d'appel national, « Écoute Défense », a été mis en place afin de simplifier l'accès des militaires et de leur famille aux structures d'écoute psychologique. Ce service d'écoute, de soutien et d'information permet de joindre des psychologues  du service de santé des armées 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

« Vous êtes en relation avec le numéro Écoute Défense. Un psychologue du service de santé des armées va vous répondre », entend-on après avoir composé le 08 08 800 321. Mise en place au début de l’année, cette assistance téléphonique  vise à simplifier l’accès des militaires et de leurs familles aux structures d’écoute psychologique. Le service  propose une offre directe d’écoute, de soutien et d’information au profit des militaires ou civils de la Défense qui ont été exposés à des situations de stress et de traumatisme psychique au cours de leurs missions opérationnelles. Il est ouvert à tous ceux qui sont confrontés à la difficulté d’exprimer leur souffrance ou sont témoins de la douleur d’une personne de leur entourage familial, amical ou professionnel.

Se relayant à tour de rôle pour maintenir une permanence téléphonique 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, les psychologues des différents hôpitaux des armées soutiennent les personnes dans leurs demandes d’aide psychologique. « Il s’agit d’une écoute informative dans le strict respect de l’anonymat des appelants et de la confidentialité des appels, explique le capitaine Marc Saintot, du service médico-psychologique des armées.  La grande majorité des appels provient de militaires confrontés à la difficulté d’exprimer leur souffrance. Ces personnes ont besoin de parler, c’est pourquoi ces communications peuvent durée plusieurs dizaines de minutes. »

Souvent premiers témoins du mal-être d’une personne, les membres de l’entourage familial, amical et professionnel peuvent également bénéficier de ce dispositif. « Les familles des militaires sont des maillons essentiels de la prise de conscience des troubles psychiques post-traumatiques, souligne le capitaine Marc Saintot. Ils peuvent vivre très difficilement les symptômes de leurs proches liés à ces troubles, et ressentir à leur niveau des difficultés. »

Selon des chiffres donnés par le service de santé des armées, 550 militaires français sont actuellement suivis pour des troubles de stress post-traumatique (SPT), engendrés par la tension nerveuse éprouvée lors d’une opération extérieure, de la perte de camarades au combat ou encore de la vision de scènes insupportables. Ils se traduisent par des cauchemars, de l’irritabilité ou bien encore par des comportements addictifs et suicidaires.

La plupart des militaires qui téléphonent sont conscients qu’ils souffrent d’un stress post-traumatique. « Ils ont souvent le même discours : “J'ai vu un de mes camarades commencer à boire, puis sombrer dans la déprime. Je n’ai pas envie qu’il m’arrive la même chose.” La plupart d’entre eux connaissent les symptômes – cauchemars, déprime… – et savent de quoi il en  retourne. Bizarrement, le trouble est mieux connu que l’accès aux soins », précise le capitaine Saintot.

Les psychologues orientent les appelants vers le correspondant le mieux adapté, pour qu’ils soient rapidement pris en charge par des soignants du service de santé des armées ou, à défaut, par un spécialiste au plus près de leur zone de résidence. « Notre doctrine est “proximité, précocité et permanence des soins”, annonce le médecin chef des services Patrick Devillières, coordonnateur national du service médico-psychologique des armées. Nous avons repéré certaines zones où les régiments étaient éloignés des services de psychiatrie des hôpitaux d’instruction des armées. Nous avons ainsi développé tout un maillage pour que ces personnes bénéficient d’un accès aux soins adapté près de chez eux. »

Lors du lancement d’Écoute Défense, le service médico-psychologique des armées s’attendait à recevoir uniquement des appels de jeunes militaires de retour d’Afghanistan. Or, dès les premières semaines, ils ont été contactés par des anciens combattants de la guerre d’Algérie. « Nous avons été très surpris, remarque le capitaine Sainto. Cette génération de combattants n’a jamais été prise en charge. Certains vivent avec ces blessures invisibles depuis plus de cinquante ans. Bien évidemment, nous les avons orientés vers notre réseau de spécialistes. Nous recevons également de nombreux appels de personnes ayant vécu les événements du Rwanda et de la Côte-d’Ivoire. »

Depuis le déclenchement de l'opération Serval au Mali, le service médico-psychologique a redoublé de vigilance sur les risques de stress post-traumatique. « Les soldats qui sont déployés sur ce nouveau théâtre d’opération ont déjà connu l’Afghanistan, explique le MCS Devillières. Ils peuvent revivre au Mali des situations traumatisantes, qu’ils avaient essayé de cacher et qui peuvent déclencher un SPT. »

Le service Écoute Défense a déjà reçu une centaine d’appels depuis le lancement de l’opération.


Sources : Ministère des Armées