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70 ans au service de la paix

Mise à jour  : 24/09/2018 - Auteur : Pablo Agnan - Direction : DICoD

Les opérations de maintien de la paix (OMP) sont un acteur essentiel pour le règlement pacifique des conflits à travers le monde. En 2018, plus de 110 000 militaires, policiers et civils sont déployés dans quinze d'entre elle. La France participe à la relance de la dynamique en faveur du maintien de la paix et soutient activement les OMP.

A l’occasion de la journée internationale de la paix, la rédaction revient sur les 70 années d’engagement de la France en faveur du maintien de la paix dans le monde, avec le Général de brigade Thierry Lion, chef de la représentation militaire et de la défense française aux Nations unies.

Depuis 1948, quel a été l’apport des militaires Français aux opérations de maintien de la paix (OMP) ?

L’apport militaire français dans les OMP a été significatif depuis le premier déploiement de soldats français. Ininterrompue depuis 1948, la présence militaire française a été en particulier déterminante pour élever le niveau de performance opérationnelle des opérations de maintien de la paix, tant en état-major opératif qu’avec des unités constituées déployées sur les théâtres. La France a d’ailleurs le triste record d’avoir eu en 1948 la première victime militaire en opérations des Nations unies (techniquement ce n’était pas encore une OMP et encore moins un Casque bleu), un colonel de l’armée de l’air, conseiller militaire de l’envoyé spécial, le comte suédois Folke Bernadotte, tous deux assassinés dans un attentat terroriste à Jérusalem.

Et aujourd’hui, qu’en est-il de la contribution française aux OMP ?

Au niveau des moyens techniques et humains, (…) notre empreinte se mesure surtout par les postes de responsabilité au sein des états-majors des OMP, avec notamment quatre officiers généraux pour 700 militaires français engagés, (soit le 35e contributeur sur 128 pays).

Au Siège, notre poids relatif, trois officiers détachés au département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et au département de l’appui aux missions (DAM), nous permet de compter néanmoins dans les décisions importantes. Avec le maintien d’un secrétaire général adjoint français au DOMP, notre niveau d’influence est maximal.

Une influence qui se mesure surtout grâce à nos engagements opérationnels nationaux aux côtés des OMP (…).
« (…) Le poids de la France lui permet, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, de se saisir des situations émergentes de crise dans les zones francophones »

Grâce à son influence, la France peut-elle modifier le mandat d’une opération de maintien de la paix pour la transformer en une opération de contre-terrorisme par exemple ?

Non. Pour prendre un exemple concret, l’opération Barkhane et la MINUSMA ont deux mandats complètement différents et qui ne sont pas fongibles. Barkhane est globalement une opération de contre-terrorisme (mais pas seulement) et la MINUSMA est une opération de stabilisation. Les Nations unies ne peuvent pas être impliquées dans une opération de contre-terrorisme ; politiquement, car ses États membres ne le veulent pas (de telles opérations sont contraires aux principes fondamentaux du maintien de la paix), comme militairement car elles n’en n’ont pas les capacités cinétiques adéquates requises.

En revanche, le poids de la France lui permet, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, de se saisir des situations émergentes de crise dans les zones francophones. C’est donc elle qui tient la plume des résolutions du Conseil de sécurité, notamment dans les zones francophones de crises. Ce travail se fait conjointement avec l’ensemble des membres du Conseil, le projet de résolution est négocié puis in fine voté.

Comment se traduit aujourd’hui la contribution française aux OMP ?

L’aide française aux OMP s’inscrit d’abord dans les actions de coopérations structurelles et opérationnelles dans le domaine du maintien de la paix avec les états africains francophones. La France forme près de 29 000 soldats africains francophones aux OMP par an.

La contribution française aux OMP se décline également par les contributions financières obligatoires au budget des opérations de maintien de la paix (environ 6,3% du budget des 7,3 milliards de dollars soit 399 millions d’euros) et en contributions extrabudgétaires volontaires au profit du DOMP dans des domaines critiques, comme la protection des casques bleus (actions contre les mines et les EEI), le renseignement, les travaux de doctrine et la francophonie.

Enfin, l’aide française est également présente par l’action de nombreux industriels privés en appui des Etats africains francophones qui désirent s’équiper en matériels, selon les normes et les standards onusiens afin de se déployer en OMP.

Quelques chiffres

399 : soit en millions d’euros le montant de la contribution française aux OMP. La France est donc le cinquième contributeur au monde.

735 : la France est le deuxième pourvoyeur de troupes parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité.

29 000 : soldats africains francophones sont formés chaque année par la France, dans des thématiques tels que le maintien de la paix, la formation des cadres, la logistique, le déminage ou bien encore, la sécurité maritime.

 

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Sources : Ministère des Armées