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Propos liminaire de Florence Parly, conférence de presse avec Annegret Kramp-Karrenbauer, le 20 avril 20211

Mise à jour  : 20/04/2021

Vous trouverez ci-joint le propos liminaire de Florence Parly, ministre des Armées, en ouverture de la conférence de presse conjointe avec Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre de la défense allemande.

Seul le prononcé fait foi.

 

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Madame la ministre, chère Annegret,

Mesdames et messieurs,

Bonjour à tous,

Nous avons eu une discussion très fructueuse avec la Ministre fédérale de la défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, dans le prolongement du Conseil franco-allemand de défense et de sécurité du 5 février et de notre audition commune devant l’assemblée parlementaire franco-allemande vendredi dernier. C’est un privilège d’avoir pu à nouveau travailler ensemble sans écran interposé et je la remercie vivement d’avoir accepté mon invitation.

Cette visite, c’est d’abord le signe d’une grande confiance mutuelle et d’un partenariat opérationnel éprouvé entre nos deux pays.

Au Sahel où j’étais il y a quelques semaines, nos soldats sont engagés ensemble, pour la formation des forces armées sahéliennes. L’engagement significatif de la Bundeswehr et l’augmentation à venir du contingent allemand au sein de la mission de l’Union européenne EUTM Mali, est complémentaire de notre engagement, notamment au sein de la Taskforce Takuba. Plus que jamais, l’Europe se mobilise pour lutter contre le terrorisme et l’Europe se mobilise pour garantir notre propre sécurité. Alors, j’espère que les mandats parlementaires allemands pour la participation de la Bundeswehr à la MINUSMA d’une part et à EUTM Mali d’autre part seront prolongés.

Cette visite, c’est aussi le signe d’une relation franco-allemande très forte qui, malgré la crise sanitaire, s’est approfondie et constitue aujourd’hui le moteur de l’Europe de la défense. La relation franco-allemande, c’est la figure de proue de l’Europe : c’est l’alliage du meilleur de nos deux pays au service de quelque chose de bien plus grand, au service de l’Europe et de la sécurité de ses 447 millions de citoyens.

D’ici quelques mois, la France prendra la présidence du Conseil de l’Union européenne et nous aurons à cœur de conduire à leur terme les travaux de la boussole stratégique initiés par les Allemands. Cette continuité entre nos deux présidences est révélatrice de l’ambition commune que nous avons pour l’Europe de la défense. Nous serons d’ailleurs en fin de semaine, ensemble, à Lisbonne pour en discuter avec nos homologues européens. Je crois qu’il ne faut pas sous-estimer ce qu’il est en train de se passer, car c’est inédit : c’est un travail qui permettra à l’Union européenne d’avancer vers une souveraineté plus importante dans les domaines de la sécurité et de la défense. Ce travail de boussole stratégique sera fondateur pour une Europe de la défense plus forte, au sein d’une alliance atlantique  ainsi renforcée.   

Alors nous en sommes convaincues, il n’y a pas d’Europe de la défense forte sans industrie européenne de défense. Nous poursuivons depuis 2017 un objectif extrêmement ambitieux : doter nos armées respectives d’un nouvel avion de combat commun, et pas seulement un avion, mais en vérité de tout un système complet aérien du futur, je veux évidemment parler du SCAF. Ce projet est fédérateur et nous le menons aussi avec l’Espagne.

Alors, ce projet, c’est bien sûr des équipements dont nos armées ont besoin, et je souligne qu’il s’agit d’un besoin impérieux. C’est aussi un projet industriel de dizaines de milliards d’euros, de dizaines de milliers d’emploi, avec des perspectives à l’exportation. Mais au-delà de tout cela, c’est avant toute chose un projet politique. C’est surtout et avant tout la volonté de la France et de l’Allemagne de donner le meilleur à nos armées et de bâtir cette Europe de la défense que nos deux pays appellent de leurs vœux.

Nous savons très bien, l’une comme l’autre, que sans volonté politique, le SCAF ne pourrait pas décoller. Alors cette visite, c’est enfin la preuve de cette volonté forte, c’est un signal envoyé à la France, à l’Allemagne, mais aussi à l’Europe, de notre détermination à y arriver, ensemble.

J’ai eu l’occasion de le dire récemment, nous savons bien qu’on ne fera jamais d’un Français un Allemand, ni inversement. Et d’ailleurs, cela n’aurait aucun sens, car la recette du succès de la relation franco-allemande, c'est précisément que nous apprenons l'un de l'autre.

L’enjeu, c’est donc de dessiner ensemble les solutions. C’est ce que nous faisons aujourd’hui, c’est ce que nous ferons demain, et c’est ce à quoi nous continuerons de déployer toute notre énergie.

Notre priorité aujourd’hui, c’est de mettre le SCAF en vol. Et nous pensons toutes les deux la même chose : il nous faut un accord d’ici la fin du mois d’avril. J’ai confiance en nous pour y arriver, ensemble.

Et n’oublions jamais que les avions décollent toujours face au vent.

Merci beaucoup.