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Discours Geneviève Darrieussecq_Commémoration centième anniversaire Légion d’Honneur

Mise à jour  : 28/08/2019

Madame le sous-préfet,

Monsieur le maire de Bitche,

Madame la députée,

Mesdames, messieurs les élus,

Monsieur le gouverneur militaire de Metz, général,

Monsieur le commandant en second de la région de Gendarmerie, général,

Monsieur le président de la société des membres de la Légion d’Honneur,

Monsieur le commandant en second du 16 BCP de Bitche, colonel,

Officiers, sous-officiers, militaires du rang,

Monsieur le directeur de la citadelle de Bitche,

Monsieur le président de la société d’histoire et d’archéologie de Lorraine,

Chers porte-drapeaux et anciens combattants,

Mesdames, messieurs

 

Bitche est une ville résistante ! comme vous le dites si bien Monsieur le Maire.

Mais également une cité vaillante !

Et en ce jour, je crois pouvoir dire que Bitche est aussi une commune rayonnante. Rayonnante de fierté, rayonnante par son histoire et son patrimoine, rayonnante par son dévouement à la patrie.

Il y a cent ans, Raymond POINCARÉ honorait votre commune de sa visite. Le Président de la République faisait alors de Bitche une des rares communes de notre pays détentrice de la Légion d’Honneur. C’est avec enthousiasme que les Bitchoises et les Bitchois commémorent aujourd’hui ce centenaire.

En tant que secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, j’ai souhaité être à vos côtés car Bitche est une terre d’histoire et de mémoire. Car, comme toute la Moselle, c’est une terre où le souvenir des conflits franco-allemands est profondément ancré.

Car Bitche a un lien singulier et ancestral avec les armées françaises.

Ainsi, monsieur le Maire, je souhaite mettre en avant quatre valeurs qui, je crois, caractérisent votre commune : le dévouement pour la France, l’attachement au drapeau, le service des armes et le goût de la transmission.

Que de batailles, que de sang versé, que d’énergie dépensée au service de la France pour aboutir à ce 22 août 1919.

C’était il y a cent ans, c’était plus de dix mois après le 11 novembre 1918, c’était neuf mois après l’entrée des troupes françaises à Bitche, c’était 50 jours après la signature du Traité de Versailles.

C’était après plus de 45 ans passés au sein de l’Empire allemand. Ces décennies pendant lesquelles une tache sombre hantait les cartes de France. Ces cartes qu’observaient, chaque jour, nombre d’écoliers. Ces territoires, mesdames et messieurs, vous le savez mieux que quiconque, c’étaient ceux par-delà « la ligne bleue des Vosges » chère à Jules FERRY.

Lorsque le Président POINCARÉ dépose la Légion d’Honneur sur un coussin aux armes de la ville ; lorsqu’il prononce des paroles d’hommage à « la vaillante cité lorraine redevenue française » : c’est symboliquement toute la Moselle qui retrouve le giron de la République française.

La Légion d’honneur n’est pas une récompense, elle est une distinction pour services rendus à la patrie. La Légion d’Honneur n’est pas un symbole, elle est la reconnaissance d’un attachement inaltérable à la France.

Parmi ces hauts faits, nous pensons tous au siège mémorable de 1870-1871. Vous avez rappelé monsieur le Maire, les heures à la fois glorieuses et dramatiques de cet évènement. J’en retiens l’héroïsme face à l’inéluctable, la résistance face à l’implacable, une combattivité exemplaire dans le drame national.

Bitche n’a pas plié. Bitche est le symbole d’une résistance invaincue.

Lorsqu’en mars 1871, la garnison quitte la citadelle, elle le fait avec les honneurs de la guerre, avec armes et musique. Elle n’a pas capitulé !

Dans l’infortune de la France, c’est parce qu’il y eut la résistance de Bitche, de Paris, de Belfort ou encore de Châteaudun que l’honneur fut sauf. Et avec l’honneur on construit beaucoup de choses. Et lorsque l’honneur se mêle au dévouement pour la France, alors la reconquête est prête.

Mesdames, messieurs, désormais, le tricolore flotte, dans le vent mosellan, au-dessus de la citadelle. L’histoire de Bitche est inséparable de celle du drapeau de 1871. Il est des symboles qui comptent et qui disent beaucoup.

Lorsque le colonel TEYSSIER reçoit le dernier drapeau à avoir flotté sur la citadelle, il prononce ces fameuses paroles : « il pourra être rapporté par une armée française valeureuse et triomphante ! »

Cela fut fait le 5 janvier 1919. Ce drapeau est le symbole de la France retrouvée. La liesse populaire qui l’accompagnait celui de votre attachement à la patrie. Ce drapeau est une relique précieuse, sa valeur sentimentale est importante. Il rappelle à tous la bravoure de Bitche et les liens sacrés qui unissent la commune à la Nation.

Je suis certaine que ce drapeau figure en bonne place dans l’exposition que je vais découvrir dans quelques instants.

Les liens indéfectibles qui unissent Bitche à la France passent par une relation, presque charnelle, avec les armées.

Vous l’avez dit Monsieur le Maire, les restructurations des années 2008-2009 ont soulevé des inquiétudes. Je sais toute l’importance d’une implantation militaire pour le dynamisme et la vitalité d’un territoire. Et, je le dis en connaissance de cause, en ayant dirigé pendant dix ans une ville où est implantée une base aérienne.

Néanmoins, vous avez conservé une unité militaire, une belle et grande unité de l’armée de Terre : le prestigieux 16ème Bataillon de Chasseurs à Pied. Ainsi, la tradition d’une présence militaire à Bitche se poursuit.

Je veux saluer tous les militaires et personnels de la défense, présents ce matin. Je veux leur dire ma confiance et mon profond respect pour le travail qu’ils accomplissent chaque jour.

Les faits d’arme du « bataillon d’acier » sont nombreux, la fourragère rouge le démontre : de la Crimée à Sedan, de la Marne à l’Argonne, de Verdun aux affrontements de 1940. Le 16ème BCP a été de toutes nos guerres. Il est de toutes nos opérations et de tous nos engagements extérieurs comme intérieurs.

Ainsi, le camp de Bitche tient son rang et est fidèle à son passé. Il est un camp efficace pour l’instruction et l’entrainement, au service de la construction et du maintien de notre outil de combat et de notre outil opérationnel.

Bravo à tous pour votre engagement dans nos armées. Merci pour votre dévouement au service de notre drapeau et de notre défense.

Je veux achever mon propos en évoquant la mémoire.

Faire vivre la mémoire et la transmettre n’est pas un devoir. C’est une responsabilité collective, c’est un travail de la Nation tout entière. Cette responsabilité appartient à l’Etat, aux collectivités, aux associations et finalement à chaque citoyen.

Le cycle du centenaire de la Grande Guerre et le 75ème anniversaire de la Libération ont permis une mobilisation de nombreux territoires autour de la mémoire combattante. La ville de Bitche en est également riche.

Dans de nombreux départements, au nord-est de notre pays notamment, le tourisme de mémoire a fait de grands progrès. Il y a là une source de développement et de réflexions pour les collectivités. Bien entendue, l’Etat est là pour les accompagner.

La mémoire est également constituée par des parcours de vie. En Lorraine et en Alsace, ils sont souvent passionnants : entre France et Allemagne, entre République et Empire, entre choisir et subir, entre acceptation et lutte …

Ici, dans ce lieu de mémoire qu’est Bitche, nous ressentons avec force et avec émotion ce que l’amitié franco-allemande signifie. Alors que pendant 75 ans, entre 1870 et 1945, nos pays se sont déchirés ; depuis 75 ans nous sommes en paix. Et au lieu de détruire nous avons construit !

Ensemble, nous pouvons être fiers d’être Français et d’être Européens. Ensemble, nous pouvons être fiers de porter les valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité.

Vive la République !

Vive la France !