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Discours de Florence Parly, ministre des Armées, FDI et PA-NG à Lorient le lundi 29 mars 2021

Mise à jour  : 29/03/2021

Discours de Florence Parly, FDI et PA-NG à Lorient, le 29 mars 2021 (format pdf, 686.69 KB).

DISCOURS

DE FLORENCE PARLY, MINISTRE DES ARMÉES

Vous trouverez ci-joint le discours de Florence Parly, ministre des Armées, sur le site de Naval Group à Lorient, à l’occasion de l’annonce de l’accélération de la commande des frégates de défense et d’intervention (FDI) et de l’inauguration du plateau du porte-avions de nouvelle génération.  

Seul le prononcé fait foi.

 

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Monsieur le préfet,

Mesdames et messieurs les élus,

Messieurs les officiers généraux, 

Messieurs les présidents, cher Pierre-Eric Pommelet, cher Loïc Rocard,

Monsieur le directeur général, cher Laurent Castaing,

Messieurs les directeurs,

Mesdames et messieurs,

 

Avant de partager avec vous le plaisir d’être aujourd’hui à Lorient avec vous, je voudrais rendre hommage au matelot Jeff Rotaru qui a perdu la vie samedi soir dans l’accomplissement de sa mission en rade de Cherbourg. Ce drame nous rappelle l’engagement des hommes et des femmes de nos armées, et notamment des fusiliers marins qui, jour et nuit, protègent nos navires et nos bases navales. J’adresse toutes mes condoléances à sa famille et à ses frères d’armes.

 

Être aujourd’hui à vos côtés sous le soleil breton est un grand plaisir, et j’aimerais tout particulièrement remercier Naval Group pour son accueil, qui sait faire de chacune de nos nombreuses rencontres, un moment inoubliable. 

 

En venant aujourd’hui, je me disais d’ailleurs que ces temps-ci, tous les chemins mènent à Lorient. Le mien, pour commencer, je reviens seulement quelques mois après la mise à l’eau de la FREMM Lorraine. Celui de nos ambitions ensuite, les ambitions de tout un pays, qu’il s’agisse de le doter d’une Marine de combat moderne ou d’assurer l’avenir et la performance de notre projection de puissance et la crédibilité de notre dissuasion. Le chemin de l’excellence enfin, sans cesse parcouru, l’excellence démontrée dans chacune de vos entreprises, dans chaque bureau, dans chaque bassin, l’excellence reconnue, comme le prouve d’ailleurs notre présence aujourd’hui.

 

Ici, à Lorient, sont réunis les volontés et les meilleurs talents de notre industrie navale pour accomplir de grands desseins. Je pense en premier lieu à la construction du porte-avions de nouvelle génération qui succédera au Charles-de-Gaulle en 2038.

 

Je suis fière d’avoir inauguré le plateau où Naval Group, Les Chantiers de l’Atlantique et Technicatome conduiront ensemble leurs études.  Ce plateau, c’est à la fois un symbole et un lieu essentiel, concret, pour assurer l’organisation et le bon déroulement de ce projet majeur pour la Marine, pour nos armées et pour la France

 

Les enjeux industriels et technologiques sont nombreux. Pour être à la hauteur de ces enjeux et pour tenir le calendrier du programme, il est absolument nécessaire de se rassembler et de joindre toutes les forces vives.

 

C’est notamment pourquoi, aujourd’hui, les deux principaux architectes et concepteurs du porte-avions de nouvelle génération, Naval Group et les chantiers de l’Atlantique, se sont liés par la création d’une joint-venture pour mener ce projet à bien avec plus d’intégration entre les équipes dès la phase d’avant-projet et donc, plus d’efficacité.

 

La constitution du plateau et la création de cette joint-venture sont deux étapes importantes pour le programme PA-NG. Le Président de la République avait annoncé le 8 décembre au Creusot que la propulsion de ce nouveau porte-avions serait nucléaire. Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire dont les grandes étapes m’ont été présentées aujourd’hui, de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs.

 

Vous le savez mieux que personne, bâtir un porte-avions, c’est une aventure qui appartient au « temps long ». Pour beaucoup, c’est l’œuvre d’une vie, l’objet d’une passion, une épopée industrielle et technique unique. Tous ici présents, vous avez la responsabilité immense de réussir ce projet qui assure la grandeur de la France.

 

Le chemin est encore long jusqu’en 2038, date de l’admission au service actif. Après cette phase d’avant-projet sommaire que nous avons entamée, viendra celle de la conception détaillée, puis du lancement en réalisation dès 2025. Les premiers essais en mer n’interviendront que 11 ans plus tard, en 2036. Et je sais que nous pourrons compter sur vous. De la même façon, vous pourrez compter sur l’Etat. L’Etat tiendra ses engagements.

 

Notre porte-avions est un bâtiment de projection de puissance, un moyen d’intervention et une arme de dissuasion. Les défis qu’il porte en lui sont immenses, et je sais que l’engagement des industriels, des ingénieurs, des marins, des agents civils et des militaires du ministère des Armées qui œuvrent quotidiennement à ce programme, sera à la hauteur de la tâche.

 

*

 

Le porte-avions de nouvelle génération fait partie des programmes ambitieux qui doivent doter la France d’une Marine à la pointe des défis technologiques et stratégiques de son temps. C’est l’ambition que porte la loi de programmation militaire 2019-2025 que nous avons élaborée en réponse à l’analyse des menaces actuelles et futures.

 

La modernisation des capacités de la Marine nationale se traduit notamment par le renouvellement des frégates de premier rang, l’épine dorsale d’une Marine de combat. Il s’agit des FREMM évidemment, dont l’avant-dernière, l’Alsace, vient tout juste de quitter vos chantiers pour rejoindre son port d’attache à Toulon. Il s’agit aussi des premières frégates de défense et d’intervention, les FDI, qui seront mises à l’eau en 2024.

 

Conformément à la loi de programmation militaire, la Marine disposera de 15 frégates de premier rang en 2030 : 8 frégates multi-missions dites FREMM, 2 frégates de défense aérienne et 5 frégates de défense et d’intervention.

 

Les frégates agissent partout, au près comme au loin. En Méditerranée orientale, dans l’océan Atlantique, en océan Indien, dans le golfe Persique et en mer de Chine. Elles protègent contre les trafics et la criminalité, contre la piraterie, contre les menaces militaires de surface, aériennes, sous-marines. Elles dissuadent, elles renseignent, elles frappent, elles mettent en œuvre des forces spéciales, des hélicoptères, des drones, des missiles, des torpilles… Elles sont un concentré de tous les champs où nous voulons que notre autonomie stratégique s’affirme, et ce, en étroite coopération avec nos alliés.

 

La dernière fois que je suis venue pour la mise à l’eau de la FREMM Lorraine, j’avais entendu des craintes s’exprimer quant à la charge de travail des chantiers Naval Group. Beaucoup de questions m’avaient été posées, notamment au sujet des FDI. Il était alors trop tôt pour fournir des réponses suffisantes. Mais je suis heureuse de pouvoir le faire aujourd’hui.

 

J’ai donc le plaisir de vous annoncer que nous allons accélérer la livraison des FDI n°2 et 3, les frégates Amiral Louzeau et Amiral Castex. Si nous accélérons leur livraison, c’est parce que nous avons conscience des menaces qui grandissent en mer. Nous disposerons donc de trois frégates d’intervention avec un an d’avance sur l’échéance initiale. Si nous accélérons leur livraison, c’est aussi parce que je suis convaincue qu’il s’agit d’une frégate qui dispose d’un potentiel d’évolution formidable, capable de répondre aux nouvelles menaces près de nos frontières nationales ou européennes.

 

Les FDI, ce sont 4500 tonnes, 125 marins à bord, une capacité à emporter un hélicoptère et un drone, un radar exceptionnel qui permet une veille permanente sur 360 degrés, ainsi que des data centers embarqués qui en feront nos premiers bâtiments de combat « nativement numériques ».  Et c’est vous qui aurez l’immense tâche de les construire de bout en bout.

 

Cette accélération des commandes est en effet un effort particulièrement significatif en faveur de notre défense, en faveur de nos territoires et en faveur de l’emploi : la construction d’une FDI mobilise 1200 personnes à temps plein chez Naval Group et au sein de toute la chaîne de fournisseurs.

 

Et je sais que nous pouvons compter sur vous. Sur ce chantier de Lorient, depuis plus de 300 ans, sont construits les navires qui font le succès de la Marine nationale. Votre expertise et vos compétences font rayonner la France sur toutes les mers du globe.

 

Notre souveraineté dépend directement de notre accès à la mer et je ne parle pas seulement de géographie, car il ne suffit pas de construire des ports sur ses façades maritimes pour espérer un jour s’emparer des avantages de la haute mer et de sa liberté. Il faut pouvoir s’engager au loin, voguer vent debout dans la tempête. Et cette indispensable liberté d’action, cet atout extraordinaire pour notre pays, pour sa défense, et son rayonnement, c’est bien le talent de notre industrie navale française, votre talent, qui nous l’offre.

 

Vive la République ! Vive la France !