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Discours de Florence Parly, ministre des Armées, à l'occasion du lancement du prix "les Galons de la BD"

Mise à jour  : 08/10/2020

Discours de Florence Parly Lancement du prix Les Galons de la BD du ministère des Armées le 5 octobre 2020 (format pdf, 431.36 KB).

Discours de Florence Parly, ministre des Armées, à l'occasion du lancement du prix "les Galons de la BD"

Vous trouverez ci-joint le discours de Florence Parly, ministre des Armées, à l’occasion de la présentation de la stratégie énergétique de défense, le 25 septembre 2020.

Seul le prononcé fait foi.

Madame la ministre, chère Geneviève,

Monsieur le chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace,

Monsieur le gouverneur militaire de Paris,

Mesdames et messieurs les officiers généraux,

Mesdames et messieurs,

Tout d’abord, merci infiniment de votre présence ce soir. Evidemment, nous aurions souhaité pouvoir être plus nombreux, mais je n’ai aucun doute sur le fait que nous saurons créer une ambiance chaleureuse dans ces magnifiques salons du gouverneur militaire de Paris. Général, merci infiniment de votre accueil pour cette soirée de lancement du prix de la bande dessinée du ministère des Armées.

J’imagine la surprise ou du moins, la curiosité que peut susciter la création de ce prix. Le ministère des Armées et la bande dessinée, à première vue, ce n’est pas une association qui paraît couler de source. Plus largement, lorsqu’on pense au ministère des Armées, on ne pense pas naturellement à la culture et au patrimoine. Et pourtant, on aurait tort.

Car peu le savent, mais le ministère des Armées est aujourd’hui le deuxième acteur culturel de l’Etat. 50 bibliothèques, 400 kilomètres d’archives, 17 musées, dont 3 grands musées nationaux dont le musée de l’armée à quelques mètres de nous, le musée de la Marine qui rouvrira bientôt ses portes et dont le chantier est suivi de très près par Geneviève Darrieussecq et enfin le musée de l’Air et de l’Espace que je vous invite à découvrir au Bourget : ce sont les trésors sur lesquels nous avons la chance de veiller.

Moi-même, en arrivant à la tête de ce ministère, pensant avoir une idée assez précise des sujets et des enjeux qui m’attendaient, j’avais réellement sous-estimé toute la richesse du patrimoine des armées et les liens extrêmement forts que nous entretenons avec le monde de la culture. Ce sont des liens précieux, et c’est une fierté de les protéger, de les nourrir et de les renforcer.

Joachim Du Bellay parlait de la France comme la « mère des arts, des armes et des lois ». Et je crois qu’il est assez juste de penser que la culture et les armées, intimement reliées, contribuent à forger notre patrie.

Intimement reliées car, si le rôle du ministère des Armées est évidemment de se tourner vers le futur, de le préparer et d’anticiper les menaces pour toujours défendre les Français, il a aussi l’essentielle mission d’honorer la mémoire de celles et ceux qui ont combattu pour la France, et de faire vivre ce lien crucial entre l’armée et la nation. Et c’est la mission à laquelle Geneviève Darrieussecq s’emploie avec beaucoup de talent et d’énergie depuis désormais 3 ans.

Le travail de recherche des historiens, les livres d’histoire, nos archives ont un rôle-clé pour conserver la mémoire, pour tisser ce lien armées-Nation. Au ministère des Armées, nous avons la chance d’avoir une mine d’or d’images, de témoignages et de vidéos de l’engagement de nos armées à travers les âges, grâce au travail du Service historique de la défense et de l’ECPAD, l’établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense.

Peut-être que certains d’entre nous ont en mémoire certaines de ces images, celles des scènes de joie de la Libération de Paris ou des taxis de la Marne en 1917 ; peut-être que d’autres ont en tête quelques enregistrements audio, comme « les Français parlent aux Français », ou l’appel du Général de Gaulle pas celui du 18 juin qui n’a pas été enregistré, mais celui du 22 juin 1940.

Et combien parmi nous ont en tête les images et les dialogues de la Grande Vadrouille pour illustrer la France occupée, les dessins des souris de Maus qui laissent voir la violence et la déshumanisation des camps de concentration chez Art Spiegelman ou encore ceux de la Guerre des tranchées d’après Jacques Tardi ? Des générations entières ont grandi et grandissent avec ces films, ces romans graphiques et ces bandes dessinées qui nous touchent au plus profond de nous-mêmes, qui restent gravés dans nos esprits, nous accompagnent des années durant et peu à peu se mêlent aux images authentiques que nous avons vues.

Montrer l’émotion, véhiculer la justesse des sentiments, avec humour parfois, c’est toute la force de ces récits et de ces fictions à hauteur d’homme. C’est transmettre l’invisible, donner accès au supplément d’âme qu’une archive ne peut pas toujours laisser voir.

Et c’est pourquoi la production culturelle est absolument essentielle au ministère des Armées. C’est un moyen de transmettre la mémoire, ou alors de donner accès à des enjeux très actuels et futurs, aux plus jeunes, aux moins jeunes, à des publics qui ne s’y intéresseraient pas autrement.

C’est un moyen de conserver et de nourrir le lien qui unit les Français à leurs armées et nous en avons grand besoin. C’est une façon de rester toujours en phase avec la société française, de mieux se connaître mutuellement.

Depuis maintenant plusieurs années, le ministère des Armées s’attache à soutenir et à favoriser la création. La mission cinéma et industries créatives accompagne les scénaristes, les réalisateurs et producteurs qui souhaitent aborder de près ou de loin l’univers de nos armées. De cette collaboration sont nés des films comme le Chant du Loup ou plus récemment De Gaulle, que vous avez pu voir en salles à la sortie du confinement.

Il existe aussi, depuis bien plus longtemps, de nombreux prix récompensant des œuvres picturales, photographiques ou littéraires dans chacune des armées ainsi que des institutions comme les peintres et photographes officiels des armées dont les talents contribuent au renom de nos armées.

Nous avions déjà sous notre aile le 7ème et le 8ème art, il était temps de se consacrer entièrement au 9ème art et de lui dédier une place spéciale, à la hauteur de celle qu’il détient dans le cœur des Français.

Chacun a une histoire avec la bande dessinée, une histoire que je qualifierai d’émotionnelle. C’est une intimité, même. Que ce soit les rêves d’aventures de Tintin, celles de Tanguy et Laverdure, les gaffes de Gaston, ou les déconvenues d’un Astérix Légionnaire, la BD, c’est d’abord une émotion. Une émotion qui sublime l’action et le rêve et qui laisse la part belle à l’image. C’est aussi un message, une invitation à la curiosité et à la réflexion.

Il nous paraissait donc évident de nous engager aux côtés des auteurs et des éditeurs de bande dessinée qui souhaitent véhiculer ces messages et ces émotions, d’autant plus s’ils touchent aux enjeux de défense, à l’histoire et au quotidien de nos armées.

J’ai donc le plaisir de vous annoncer le lancement de la première édition des « Galons de la BD », le prix de la bande dessinée du ministère des Armées. C’est un prix que nous avons souhaité ouvert et accessible au plus grand nombre d’auteurs et d’éditeurs, Geneviève Darrieussecq qui porte la politique culturelle du ministère vous dévoilera dans quelques instants les détails et les modalités du prix.

C’est une fierté de voir ce soir le monde de la bande dessinée et nos armées se mélanger et je finirai avec un message simple : nos portes sont grandes ouvertes. La mission cinéma et industries créatives est à votre disposition, tout comme l’ECPAD, dont j’annonce également la création d’une résidence d’artiste BD dès 2021. Alors n’hésitez pas à sauter le pas, à venir vous immerger dans l’univers fascinant de la défense française, au plus près du terrain et de nos soldats.

Et avant de céder la parole à Geneviève Darrieussecq, je voudrais remercier chaleureusement les équipes du ministère qui ont rendu possible cet événement.

Merci à tous.