Les espaces maritimes sont régis par un corpus de normes internationales au premier rang desquelles se trouve la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM). Ce texte stipule que les droits des Etats s’amenuisent à mesure que l’on s’éloigne de la côte. Au cours des dernières années, certains États ont toutefois développé des interprétations extensives de la convention, à des fins d’appropriation des ressources (minières, biologiques ou fossiles) ou d’espaces maritimes au regard de la situation géopolitique de la zone.
Face à ces affirmations de puissance, à la recrudescence des actions hybrides dans les fonds marins et à l’émergence du concept de « seabed warfare » (maîtrise des fonds marins), la protection de nos intérêts stratégiques dans cet espace est un enjeu déterminant pour :
Les Opérations de maîtrise des fonds marins (OMFM) visent à intégrer ces nouveaux enjeux dans notre stratégie de défense. Cette doctrine s’articulera autour de trois fonctions « connaître », « surveiller » et « agir ».
La Marine nationale dispose déjà de capacités de guerre des mines et d’hydro-océanographie concourant à la maîtrise des fonds marins. Mais pour élargir ses capacités d’investigation et d’action jusqu’à 6 000 mètres de profondeur, la France va se doter de capacités militaires exploratoires grands fonds, constituées de drones sous-marins (AUV – Autonomous underwater vehicle ) et de robots (ROV – Remotely operated vehicle).
Inscrite pleinement dans l’ambition pour les grands fonds marins, portée par le plan d’investissement « France 2030 », cette stratégie du ministère des Armées permettra de soutenir le développement de l’innovation et l’émergence d’une filière nationale répondant à ses besoins dans les grandes profondeurs océaniques.