Les prémices de l’opération Résilience se sont fait ressentir dès la fin du mois de janvier lorsque les Armées en zone Sud ont organisé sur la base aérienne d’Istres (13), l’accueil des premiers vols de rapatriement de nos concitoyens en provenance de Wuhan en Chine.
Face à cette crise sanitaire, les armées en zone Sud se sont immédiatement mises en ordre de marche pour répondre aux besoins d’aide à la population et aux services de l’État, démontrant la réactivité et la capacité d’adaptation des Armées.
L’opération Résilience déclenchée le 25 mars s’est appuyée sur une structure et une chaîne de commandement parfaitement en place et éprouvée : l’Organisation Territoriale Interarmées de Défense (OTIAD).
En coordination avec la préfecture de zone, les 21 préfectures départementales et les 3 agences régionales de santé, les unités des trois armées des directions et services interarmées de la zone Sud ont été engagées dans les trois volets de cette opération (protection, logistique, sanitaire) soulignant l’impérieuse nécessité d’une coordination zonale.
En complément de ce qu’accomplit le personnel médical des établissements militaires du Service de santé des armées (SSA) dans le domaine sanitaire, les armées ont participé au désengorgement des zones les plus lourdement frappées par le coronavirus.
Depuis la base aérienne d’Istres, trois rapatriements de patients du Grand Est vers les hôpitaux de région PACA ont été effectués par un A330 Phénix équipé du module Morphée. Trois autres rapatriements ont été effectués par un A400M de l’armée de l’Air et les hélicoptères NH90 de l’armée de Terre vers les hôpitaux de la région Occitanie.
Le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre de la Marine nationale était également mobilisé pour procéder à l’évacuation sanitaire de 12 patients depuis la Corse vers les hôpitaux de la région PACA.
Les armées en zone Sud ont assuré le transport de matériel médical sensible par voie terrestre et ont mis à disposition des emprises sécurisées pour leur stockage.
En deux mois, près d’une centaine de missions logistiques ont ainsi été réalisées, à l’instar du 519èmerégiment du train de Toulon (83) qui a assuré le chargement, le transport et la livraison de 2 millions de masques au profit des centres hospitaliers de la région PACA ou encore le transport et la distribution de masques « grand public » au profit de la métropole Toulon Provence Méditerranée.
En réponse à une demande de l’ARS, le 4ème régiment de chasseurs de Gap (05) a également apporté un soutien logistique en acheminant en sécurité par des rotations hebdomadaires du matériel médical sensible dans tout le département des Hautes-Alpes (05).
Des experts logistiques militaires ont appuyé les autorités civiles dans la gestion des approvisionnements, du stockage et de la distribution des équipements médicaux : à Ajaccio, un sous-officier du 519ème régiment du train de Toulon (83) a assuré cette mission au profit de l’ARS.
A Marseille (13) et à Hyères (83), deux unités d’appui sanitaire (UAS) respectivement armées par le 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol d’Albion (84) et le 54e régiment d’artillerie de Hyères, ont renforcé la capacité de la structure logistique de 4 établissements de santé.
Les militaires de l’opération Résilience ont également assuré la protection de sites sensibles civils et militaires, ainsi que des missions de surveillance et de présence dissuasive en complément des forces de sécurité intérieure. 400 militaires de 9 régiments de la zone Sud ont ainsi participé à la sécurisation de près de 14 sites : centre-ville, hôpitaux, sites de stockage.
Au cours de l’opération, ce sont ainsi 139 missions qui ont été réalisées par les armées de la zone en réponse aux 10 réquisitions et 37 demandes de concours des 21 préfets et des 3 agences régionales de santé.
Pour commander l’engagement des armées sur le territoire national, le chef d’état-major des armées s’appuie sur l’organisation territoriale interarmées de Défense (OTIAD) chargée de fournir la réponse la plus adaptée aux demandes de la chaîne préfectorale. Cette organisation se décline en 7 commandements zonaux et leurs centres opérationnels interarmées. De la même façon que l’opération Sentinelle dédiée à la lutte anti-terroriste, l’opération Résilience est commandée depuis ces structures.Le général de corps d’armée Benoît Houssay, officier général de la zone de défense et de sécurité Sud (OGZDS), a assuré depuis Marseille le contrôle opérationnel des moyens humains et matériels engagés sur les 3 régions de la zone : Occitanie, Provence Alpes Côte d’Azur et Corse. La Zone de défense et de sécurité Sud représente 20% du territoire national. Elle compte près de 45 unités des forces armées dont 30 000 militaires de l’armée de Terre, soit 1/3 de son effectif total.
Sources : État-major des armées
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