Du 25 novembre au 6 décembre, les forces armées en Guyane (FAG) ont conduit une opération de lutte contre l’orpaillage illégal de grande envergure a sur une grande partie de la région Guyane. Baptisée PIMAN, cette opération réalisée dans le cadre de Harpie a mobilisé plus de 400 marsouins du 9e régiment d’infanterie de marine (9e RIMa), des éléments de la Gendarmerie nationale ainsi que de la base aérienne 367.
Dans la continuité des opérations précédentes et du travail permanent dans la zone, l’objectif de l’opération PIMAN était de neutraliser les flux logistiques des orpailleurs illégaux dans les couloirs de mobilité sur la piste Paul Isnard et le fleuve Mana.
Ainsi, les compagnies du 9e RIMa, en appui des forces de sécurité intérieure, ont minutieusement ratissé une zone de 80 kilomètres de front sur 100 kilomètres de profondeur, fouillant et détruisant systématiquement les chantiers, les campements et les caches au fur et à mesure de leur progression. L’opération PIMAN a vu le déploiement de deux compagnies et de plusieurs détachements spécialisés tels que les commandos de recherche et d’action en jungle, les équipes cynotechniques, la section fluviale ou encore les plongeurs de combat du génie.
Au total, 420 marsouins du 9e RIMa ont ainsi été engagés pendant quinze jours sur tout l’ouest guyanais. Mettant en œuvre leurs connaissances et leurs savoir-faire spécifiques au milieu équatorial, les marsouins ont traqué sans relâche les garimpeiros au cœur de la jungle guyanaise. Leurs cibles: le matériel d’orpaillage et l’or volé d’abord, mais également et surtout la logistique permettant aux orpailleurs de poursuivre leurs activités dans la région.
Reconnaissance aérienne, fluviale, terrestre en quads et P4, pédestre après insertion par les hélicoptères de manœuvre de l’armée de l’Air ou encore dispositifs d’interception après mise en place par aérocordage, tous les moyens et modes opératoires ont été mis en œuvre pour rechercher et détruire l’activité illégale liée à l’orpaillage.
Le sous groupement tactique interarmes (SGTIA) n°3, renforcé d’une section de la compagnie de réserve du 9e RIMa, était déployé au nord de la zone d’opération pour reconnaitre la partie la plus au Nord de la piste Paul Isnard ainsi que la crique Bon Espoir. Dans le même temps, les commandos de recherche et d’action en jungle et une partie du SGTIA n°1 étaient insérés en rappel, corde lisse et treuillage par les hélicoptères de l’escadron de transport 68 Antilles –Guyane de la base aérienne 367. Cette intervention organisée près des rivières Arouani et Mana et sur la piste Yaya, visait à récolter du renseignement tout en constituant une capacité d’arrêt dans la profondeur. Réagissant instantanément à la situation sur le terrain, la dépose de certains détachements a notamment permis des saisies importantes en insérant les commandos au plus près des sites actifs. La fulgurance de ces modes d’action a renforcé l’effet de choc.
En parallèle, le poste de commandement tactique, jusque-là engagé dans le cadre de l’opération TITAN, était désengagé de Kourou puis déployé sur la base opérationnelle avancée de Saint-Jean du Maroni afin de conduire l’opération au plus près de l’action. Le reste du SGTIA n°1 a été engagé le 27 novembre après avoir regagné Saint-Jean du Maroni. Déployé au sud de la zone d’opération, ils ont ainsi couvert le terrain jusqu’à l’ancien poste opérationnel avancé de Citron.
Avec dix détachements engagés, le 9e RIMa a quadrillé la zone d’opération faisant effort sur chaque axe logistique pouvant être emprunté par les garimpeiros. Dans les deux fuseaux, la mission était claire : bloquer les axes majeurs des orpailleurs illégaux, les contraindre à abandonner leurs matériels et leurs logistiques, mais aussi détruire les sites d’orpaillage à proximité des axes routiers et fluviaux en étant méthodique dans le ratissage.
Au bilan, l’opération PIMAN a permis la destruction ou la saisie de 200 carbets clandestins, 13 000 litres de carburant, 25 moteurs, sept quads ou encore huit pirogues, contribuant ainsi à maintenir l’asphyxie de l’orpaillage illégal en Guyane. Au-delà du bilan chiffré réalisé, la combinaison des effets de toutes les composantes a conduit à éteindre pour plusieurs semaines les activités d’orpaillage illégal sur l’ouest guyanais, perturbant durablement les flux logistiques et gênant dans leur réapprovisionnement les orpailleurs illégaux.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense