L’année 2018 marque les 10 ans de l’opération Titan, l’opération de sécurisation et de protection du centre spatial guyanais. Celle-ci avait en effet été baptisée Titan le 30 avril 2008 en référence au plus gros coléoptère du monde, emblématique de la Guyane, le « Titanus Giganteus ». Cependant, il faut savoir que l’opération de sécurisation du site est en réalité bien antérieure à ce baptême, puisqu’elle a débuté le 24 décembre 1979, date du 1er lancement de la fusée Ariane 1.
L’opération Titan se définit par son dispositif interarmées très important. Un dispositif terrestre, aérien et maritime est en effet systématiquement déployé à chaque phase de lancement, période de vulnérabilité particulière du lanceur.
La protection terrestre du site est principalement assurée par les légionnaires du 3e Régiment Etranger d’Infanterie. Cependant, depuis octobre 2011 et la nette augmentation de la zone de protection terrestre liée au premier vol du lanceur Soyouz (lanceur russe) depuis la Guyane, le 9e Régiment d’Infanterie de Marine contribue également à la protection du site.
La marine quant à elle, intervient à chaque lancement dans le cadre d’une zone maritime d’exclusion surveillée à la fois par une vedette côtière de surveillance maritime (VCSM) et un patrouilleur léger guyanais (PLG).
Concernant le volet aérien, le centre de contrôle militaire assure en permanence la surveillance du ciel de manière à garantir la sécurité aérienne du centre spatial. La bulle de protection aérienne militaire du centre spatial doit permettre de faire face à tous types de menaces et être en mesure d’intercepter, de dérouter, voire de neutraliser, un appareil intrus. Pour se faire, les Forces Armées en Guyane disposent de moyens aériens d'intervention tels que les Puma et les Fennec. Dans certains cas, des Mirage 2000 peuvent également venir compléter le dispositif.
Depuis 2014, 10 à 12 lancements sont réalisés chaque année depuis le département guyanais. C’est donc autant de missions Titan, représentant entre 50 et 60 jours de déploiement par an pour les marins, aviateurs, marsouins et légionnaires engagés dans cette opération en plus de leurs missions permanentes de lutte contre l’orpaillage illégal et la pêche illicite.
Fortes de 2100 militaires, les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’Etat et contribuent aux missions de souveraineté. A ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP), à la lutte contre l’orpaillage illégal (opération Harpie) et participent à la préservation des intérêts de la France notamment via la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan). Au sein d’un dispositif interarmées, lui-même intégré dans un dispositif interministériel, l’opération Titan implique en permanence environ 50 militaires dans une mission de surveillance permanente des abords du CSG. Cet effectif peut atteindre jusqu’à 400 militaires lors des phases de transfert ou de lancement (quatre à cinq jours par mois).
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense