Dans la nuit du 15 au 16 avril, l’escadron de transport 68 « Antilles-Guyane », stationné en Guyane,a réalisé trois évacuations sanitaires. Récit.
20h55, l’hélicoptère Puma s’envole pour Grand Santi avec une équipe du SAMU à bord. Une heure plus tard, l’hélicoptère se pose sur la commune située à l’ouest de la Guyane, le long du Fleuve Maroni, et accessible uniquement que par voies fluviales et aériennes. Au dispensaire, deux patients sont pris en charge, dont un jeune garçon, accompagné par sa mère. Alors que l’hélicoptère se prépare à retourner vers l’hôpital, le médecin du SAMU reçoit une nouvelle demande pour une urgence vitale au dispensaire de Maripasoula. « La commune est située à une vingtaine de minute de vol, indique le commandant de bord. « J’ai reçu rapidement la confirmation du chef d’état-major interarmées des FAG que cette nouvelle mission est déclenchée. »
À 23h20, le médecin est déposé sur place. Pendant que l’équipage procède au plein en carburant de l’hélicoptère Puma, l’équipe médicalise le patient. Une fois la victime stabilisée, l’hélicoptère décolle pour le Centre Hospitalier Andrée-Rosemon de Cayenne où il se pose à 01h28, après près de cinq heures de mission de nuit sous jumelles de vision nocturne. « Les mécaniciens d’équipage du Puma ont dû assurer au mieux l’installation des patients dans la soute pour permettre à l’équipe médicale de dispenser les soins nécessaires pendant le vol » ajoute le lieutenant-colonel Arnaud, commandant de bord sur cette mission.
Une nuit intense pour les équipages de l’escadron de transport 68 « Antilles-Guyane » et l’équipe médicale à bord. «Nous avions été déclenchés pour une évacuation et en cours de réalisation, nous en effectuons trois. Nous atterrissons sur la base aérienne 367 avec la satisfaction d’avoir rempli une mission atypique avec succès en contribuant à la prise en charge rapide de patients en urgence vitale dans les communes isolées de Guyane », explique l’officier.
Cet engagement, qui intervient en pleine crise du Coronavirus a été réalisée en tenant compte des mesures de précaution sanitaires indispensables pour éviter tout risque de contamination.
Les forces armées en Guyane réalisent en moyenne entre 15 et 20 évacuations sanitaires civiles par an, déclenchées sur demande de concours SAMU dès lors que les moyens civils sont indisponibles. Le PUMA est, avec l’hélicoptère de la sécurité civile, le seul hélicoptère de Guyane à pouvoir réaliser des évacuations sanitaires de nuit. 30 000 habitants de Guyane vivent dans des communes isolées de tout réseau routier. La base aérienne 367 « capitaine François Massé » poursuit ses activités et contribue par ailleurs à assurer la posture permanente de sûreté aérienne en Guyane.
Fortes de 2 100 militaires, les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’État et contribuent aux missions de souveraineté. À ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, et contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP), à la lutte contre l’orpaillage illégal (opération Harpie), à la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan), et à la lutte contre la pêche illégale. Dans le cadre de leur mission de police des pêches, les FAG garantissent la souveraineté de la France sur les eaux placées sous sa juridiction, répondent aux engagements internationaux pris par la France dans le domaine de préservation des ressources halieutiques, et combattent les activités maritimes illicites.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA