FAG : stage d’aérocordage en Guyane

Il est 20h00, le lanceur Ariane est dans la phase finale de son lancement. Les forces armées en Guyane (FAG) assurent une sécurité maximale autour de la zone. Au centre de contrôle militaire de Kourou (CCMK), une alerte résonne, un groupe d’individus vient de pénétrer dans la zone d’exclusion. En quelques minutes, un groupe d’intervention du 3^e REI et deux gendarmes sont déposés en corde lisse de nuit. Cette action fait partie d’une des nombreuses options offertes au commandement par les FAG. Elle est donc répétée régulièrement mais nécessite ici un mode d’action particulier : « l’aérocordage ».

L’aérocordage constitue un moyen de mise à terre de personnel et de matériel à partir d’un hélicoptère, par le moyen d’une corde lisse. Il est utilisé par les FAG et l’antenne du groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (AGIGN) pour l’exécution de missions de combat dans le cadre de l’opération TITAN de protection du centre spatial guyanais (CSG) et HARPIE de lutte contre l’orpaillage illégal. La Guyane est composée à 96% de forêts. L’utilisation de l’hélicoptère est donc un atout majeur dans la conduite des opérations.

Durant deux semaines, deux IFE[1], venus de métropole, ont dispensé cette formation très spéciale aux légionnaires de la section d’aide à l’engagement débarqué (SAED), aux marsouins du commando de recherche et d’action en jungle (CRAJ) et aux gendarmes de l’AGIGN de Guyane. Ainsi, près d’une trentaine de militaires et une dizaine de gendarmes ont acquis la capacité à opérer de nuit après avoir enchainé avec les pilotes de l’escadron de transport de l’armée de l’air, l’ET68, de nombreuses mises à terre de nuit avec éclairage et sous OB (jumelles de vision nocturne) sur des zones ouvertes ou dans un milieu plus contraint comme on en trouve en Guyane.

Cette formation initiale, qui sera suivie d’un entrainement régulier, permet de garantir au commandement des FAG une capacité opérationnelle pérenne.

À 7 000 km de la métropole, les FAG garantissent la protection du territoire national et de ses ressources. Fréquemment engagées en appui de l’action de l’État dans des missions au caractère interministériel, les FAG agissent sur un territoire rendu exigeant par son étendue (1 100 km de frontières terrestres), son littoral difficile et sa forêt équatoriale.

[1] C’est le niveau de qualification le plus élevé dans la pratique de l’aérocordage. Le personnel identifié pour accéder à cette qualification est sélectionné et proposé à l’EMA par le commandement des opérations spéciales, en tant que pilote de l’inter-domaines aérocordage.